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Charbonneries.
Elles comptent parmi les principales causes de pollution de
l’air en raison des émanations toxiques qu’elles dégagent.
Un plan de modernisation de cette industrie primitive est en
cours. Reportage.
Une petite révolution commence
Aux
gaz d’échappement des véhicules, émanations toxiques
provenant de l’incinération en plein air des déchets
agricoles (36 millions tonnes par an), conditions
atmosphériques de l’automne, vient s’ajouter au-dessus du
Caire et dans toute l’Egypte la fumée qui se dégage des
charbonneries.
2 000 d’entre elles sont répandues dans le pays,
occasionnant ou empirant un nuage grisâtre et nocif. Elles
se concentrent au sein du gouvernorat de Qalioubiya, où leur
nombre s’élève à 168, dont 124 au village d’Aghour Al-Soghra,
situé à 35 km du Caire.
Tout
au long des canaux et du lit du Nil, les charbonneries se
situent à proximité des agglomérations. Leurs habitants
souffrent en conséquence de maladies pulmonaires, y compris
de cancers provoqués par le monoxyde de carbone et le
dioxyde de carbone contenus dans l’air. Au beau milieu des
campagnes, une scène se retrouve régulièrement : d’un côté
sont disposés des amas de bois coupés constituant le stock
des charbonniers et de l’autre, plusieurs tas de bois
recouverts d’herbe, de feuillage, de paille de riz ou de
poussière, ensuite carbonisés pour obtenir du charbon de
bois. Situé sur une superficie d’un feddan (0,42 ha), la
charbonnerie de Moallem Gomaa regroupe 14 ouvriers aux
habits devenus noirs, recouverts de poussière de charbon.
Très tôt le matin, ils procèdent à l’abattage d’arbres,
arrachent les racines des champs alentours. Am Gomaa vient
ensuite couper le bois en morceaux à dimensions variables,
aidé d’une scie électrique. Il compose alors un amas de
morceaux de bois sur 10 m2, auquel est ajouté de la paille
de riz et de la poussière. Au sommet est laissé une
ouverture de 50 cm de diamètre pour allumer le feu. Une fois
le foyer déclenché, l’ouverture est refermée avec de la
paille de riz. La combustion peut ensuite durer 21 jours. «
Peu après cette période, le feu commence à s’apaiser et la
fumée disparaît. Quand l’amoncellement a perdu en hauteur,
alors on sait que le bois s’est transformé en charbon »,
explique Am Gomaa. Arrive enfin l’étape de l’assemblage et
de la vente.
Face à cette pollution du charbon de bois, le gouvernement,
malgré les critiques dont il fait l’objet, s’efforce de ne
pas rester les bras ballants. Il a défini un plan de lutte
et les responsables du ministère de l’Environnement
multiplient ainsi les tournées rurales et les inspections
dans les gouvernorats d’Egypte. Les gouverneurs se sont
également accordé pour faire cesser l’activité des
charbonneries pendant les mois de septembre, octobre et
novembre. « On impose au propriétaire de changer d’activité
ou de transférer sa charbonnerie loin des agglomérations, en
conformité à la loi des permis n°453/1954. S’il ne fait rien
au bout de 60 jours, des mesures judiciaires sont prises
contre les propriétaires : les amendes varient entre 1 000
et 20 000 L.E., conformément à l’article 40 de la loi de
l’environnement n°4/1994 et l’article 42 du règlement
exécutif. Au pire, on ferme les charbonneries », déclare le
Dr Atwa Hussein, directeur de la branche du Grand-Caire et
du Fayoum au sein de l’Agence Egyptienne pour les Affaires
de l’Environnement (AEAE).
Financement de 2 millions de L.E.
Ces mesures s’inscrivent en fait dans un plan quinquennal de
limitation des polluants de l’air. Il consiste à déplacer
tous les facteurs de pollution hors du Caire et des grandes
agglomérations, y compris les fonderies, les usines, les
carrières, les ateliers de poterie et surtout les
charbonneries. Le ministre de l’Environnement, Magued
Georges, assure que ces polluants devraient disparaître
d’ici 2010. « En coordination avec le ministère de
l’Industrie, l’Organisme du développement industriel et tous
les gouvernorats d’Egypte, des études approfondies sur le
terrain ont été menées sur les effets écologiques néfastes,
et ce en vue de faire évoluer les charbonneries,
d’introduire des fours pour maîtriser les dégagements de
gaz, de produire un nouveau genre de charbon de qualité, et
surtout de diminuer la durée de la combustion de 21 jours à
30 heures seulement, en suivant des méthodes respectueuses
de l’environnement en ce qui concerne la position, la
surface et la forme de la nouvelle charbonnerie, les
critères et les restrictions écologiques », précise le Dr
Atwa Hussein. Il ajoute que l’AEAE consacrera dans une
première phase un financement étranger de 2 millions de L.E.
pour moderniser 50 charbonneries. Ce projet commencera début
2008 dans les gouvernorats de Qalioubiya et de Charqiya,
lesquels regroupent le plus de charbonneries. Le coût de
modernisation de chaque unité sera d’un minimum de 60 000
L.E. Un coût croissant selon la superficie et la capacité de
chaque charbonnerie.
Manar
Attiya
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En bref
Changement climatique
« Pour sauver la planète, c’est maintenant ou jamais »,
avertit l’Onu. Le rapport du Programme des
Nations-Unies pour
l’Environnement (PNUE), publié la semaine dernière sous le
titre « Etude globale sur l’environnement (GEO-4) », compile
observations, études et chiffres récoltés sur deux
décennies. Il décrit l’état de la planète (atmosphère,
terre, eau et biodiversité). Selon le rapport, le
développement mondial a été très important durant les 20
dernières années et l’homme dispose des outils pour
comprendre et gérer les défis de l’environnement à venir,
mais les réponses apportées ont été « lamentablement
inadéquates ». Le climat évolue plus rapidement que durant
les 500 000 dernières années. Alors que les températures
globales moyennes ont augmenté de 0,74 degré, elles
devraient, selon les prévisions, augmenter de 1,8 à 4 degrés
dans le siècle prochain. En Afrique, la dégradation du sol
et la production de nourriture par tête a chuté de 12 %
depuis 1981. La consommation de poisson a plus que triplé
ces 40 dernières années, mais les prises ont stagné ou
décliné depuis 20 ans, et « 23 % des mammifères et 12 % des
oiseaux sont menacés ». Le PNUE se défend de chercher à «
noircir le tableau » et note des succès dans les efforts
pour réduire le trou dans la couche d’ozone et la pollution
de l’air.
Ozone
Selon une étude publiée récemment, si les émissions de gaz à
effet de serre ne sont pas réduites, les niveaux d’ozone
pourraient augmenter de 50 % d’ici 2100, préviennent des
chercheurs du Massachusetts Institute
of Technology (MIT). La hausse
du niveau d’ozone pourrait causer de graves dégâts à la
végétation dans de nombreuses régions du monde et réduire la
valeur des récoltes mondiales de 12 %. En juillet, une étude
britannique affirmait que l’ozone dans la troposphère —
couche la plus basse de l’atmosphère, jusqu’à 20 km
d’altitude — nuit aux plantes et affecte leur capacité à
absorber le dioxyde de carbone, principal gaz à effet de
serre. Les plantes cultivées, et donc fertilisées, sont plus
vulnérables que les autres à l’ozone. La photosynthèse
permet aux plantes de produire de l’énergie en absorbant du
dioxyde de carbone (CO2). Elles rejettent alors de
l’oxygène. Le CO2 entre dans les plantes par de petits
pores, les stomates.
Pollution
Chaque Français produit environ 360 kg de déchets par an,
soit 1,5 tonne de déchets par an pour une famille de quatre
personnes, a indiqué l’Agence de l’environnement et de la
maîtrise de l’énergie. Cette montagne de déchets pourrait
être réduite de moitié si chacun achetait, par exemple, des
produits réutilisables ou sans emballage. Il y a urgence à
agir, car « on a doublé notre production de déchets en
quarante ans », a lancé le ministre de l’Ecologie,
Jean-Louis Borloo, en appelant
les Français à faire des achats plus respectueux de
l’environnement. Le coût de la gestion d’une tonne de
déchets a doublé de 74 euros en 1994 à 150 euros en 2004.
Choisir torchons et mouchoirs en tissu plutôt qu’en papier,
boire l’eau du robinet pour éviter les bouteilles en
plastique, privilégier rasoirs, stylos et piles
rechargeables, acheter fruits et légumes au détail et non
pas préemballés et emporter le tout dans votre propre cabas
en renonçant aux sacs en plastique distribués à la caisse :
telles sont quelques-unes des recettes pour moins polluer. A
la fin de l’année, cela fera 2 400 euros d’économies pour
une famille de 4 personnes. Si tous les Français optaient
pour le chariot mini-déchets, on
aurait deux millions de tonnes de déchets en moins à traiter
chaque année et 300 millions d’économies par an.
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