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 Semaine du 7 au 13 novembre 2007, numéro 687

 

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Environnement

Charbonneries. Elles comptent parmi les principales causes de pollution de l’air en raison des émanations toxiques qu’elles dégagent. Un plan de modernisation de cette industrie primitive est en cours. Reportage.

Une petite révolution commence

Aux gaz d’échappement des véhicules, émanations toxiques provenant de l’incinération en plein air des déchets agricoles (36 millions tonnes par an), conditions atmosphériques de l’automne, vient s’ajouter au-dessus du Caire et dans toute l’Egypte la fumée qui se dégage des charbonneries.

2 000 d’entre elles sont répandues dans le pays, occasionnant ou empirant un nuage grisâtre et nocif. Elles se concentrent au sein du gouvernorat de Qalioubiya, où leur nombre s’élève à 168, dont 124 au village d’Aghour Al-Soghra, situé à 35 km du Caire.

Tout au long des canaux et du lit du Nil, les charbonneries se situent à proximité des agglomérations. Leurs habitants souffrent en conséquence de maladies pulmonaires, y compris de cancers provoqués par le monoxyde de carbone et le dioxyde de carbone contenus dans l’air. Au beau milieu des campagnes, une scène se retrouve régulièrement : d’un côté sont disposés des amas de bois coupés constituant le stock des charbonniers et de l’autre, plusieurs tas de bois recouverts d’herbe, de feuillage, de paille de riz ou de poussière, ensuite carbonisés pour obtenir du charbon de bois. Situé sur une superficie d’un feddan (0,42 ha), la charbonnerie de Moallem Gomaa regroupe 14 ouvriers aux habits devenus noirs, recouverts de poussière de charbon. Très tôt le matin, ils procèdent à l’abattage d’arbres, arrachent les racines des champs alentours. Am Gomaa vient ensuite couper le bois en morceaux à dimensions variables, aidé d’une scie électrique. Il compose alors un amas de morceaux de bois sur 10 m2, auquel est ajouté de la paille de riz et de la poussière. Au sommet est laissé une ouverture de 50 cm de diamètre pour allumer le feu. Une fois le foyer déclenché, l’ouverture est refermée avec de la paille de riz. La combustion peut ensuite durer 21 jours. « Peu après cette période, le feu commence à s’apaiser et la fumée disparaît. Quand l’amoncellement a perdu en hauteur, alors on sait que le bois s’est transformé en charbon », explique Am Gomaa. Arrive enfin l’étape de l’assemblage et de la vente.

Face à cette pollution du charbon de bois, le gouvernement, malgré les critiques dont il fait l’objet, s’efforce de ne pas rester les bras ballants. Il a défini un plan de lutte et les responsables du ministère de l’Environnement multiplient ainsi les tournées rurales et les inspections dans les gouvernorats d’Egypte. Les gouverneurs se sont également accordé pour faire cesser l’activité des charbonneries pendant les mois de septembre, octobre et novembre. « On impose au propriétaire de changer d’activité ou de transférer sa charbonnerie loin des agglomérations, en conformité à la loi des permis n°453/1954. S’il ne fait rien au bout de 60 jours, des mesures judiciaires sont prises contre les propriétaires : les amendes varient entre 1 000 et 20 000 L.E., conformément à l’article 40 de la loi de l’environnement n°4/1994 et l’article 42 du règlement exécutif. Au pire, on ferme les charbonneries », déclare le Dr Atwa Hussein, directeur de la branche du Grand-Caire et du Fayoum au sein de l’Agence Egyptienne pour les Affaires de l’Environnement (AEAE).

 

Financement de 2 millions de L.E.

Ces mesures s’inscrivent en fait dans un plan quinquennal de limitation des polluants de l’air. Il consiste à déplacer tous les facteurs de pollution hors du Caire et des grandes agglomérations, y compris les fonderies, les usines, les carrières, les ateliers de poterie et surtout les charbonneries. Le ministre de l’Environnement, Magued Georges, assure que ces polluants devraient disparaître d’ici 2010. « En coordination avec le ministère de l’Industrie, l’Organisme du développement industriel et tous les gouvernorats d’Egypte, des études approfondies sur le terrain ont été menées sur les effets écologiques néfastes, et ce en vue de faire évoluer les charbonneries, d’introduire des fours pour maîtriser les dégagements de gaz, de produire un nouveau genre de charbon de qualité, et surtout de diminuer la durée de la combustion de 21 jours à 30 heures seulement, en suivant des méthodes respectueuses de l’environnement en ce qui concerne la position, la surface et la forme de la nouvelle charbonnerie, les critères et les restrictions écologiques », précise le Dr Atwa Hussein. Il ajoute que l’AEAE consacrera dans une première phase un financement étranger de 2 millions de L.E. pour moderniser 50 charbonneries. Ce projet commencera début 2008 dans les gouvernorats de Qalioubiya et de Charqiya, lesquels regroupent le plus de charbonneries. Le coût de modernisation de chaque unité sera d’un minimum de 60 000 L.E. Un coût croissant selon la superficie et la capacité de chaque charbonnerie.

Manar Attiya

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En bref 

Changement climatique
« Pour sauver la planète, c’est maintenant ou jamais », avertit l’Onu. Le rapport du Programme des Nations-Unies pour l’Environnement (PNUE), publié la semaine dernière sous le titre « Etude globale sur l’environnement (GEO-4) », compile observations, études et chiffres récoltés sur deux décennies. Il décrit l’état de la planète (atmosphère, terre, eau et biodiversité). Selon le rapport, le développement mondial a été très important durant les 20 dernières années et l’homme dispose des outils pour comprendre et gérer les défis de l’environnement à venir, mais les réponses apportées ont été « lamentablement inadéquates ». Le climat évolue plus rapidement que durant les 500 000 dernières années. Alors que les températures globales moyennes ont augmenté de 0,74 degré, elles devraient, selon les prévisions, augmenter de 1,8 à 4 degrés dans le siècle prochain. En Afrique, la dégradation du sol et la production de nourriture par tête a chuté de 12 % depuis 1981. La consommation de poisson a plus que triplé ces 40 dernières années, mais les prises ont stagné ou décliné depuis 20 ans, et « 23 % des mammifères et 12 % des oiseaux sont menacés ». Le PNUE se défend de chercher à « noircir le tableau » et note des succès dans les efforts pour réduire le trou dans la couche d’ozone et la pollution de l’air.

Ozone

Selon une étude publiée récemment, si les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas réduites, les niveaux d’ozone pourraient augmenter de 50 % d’ici 2100, préviennent des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT). La hausse du niveau d’ozone pourrait causer de graves dégâts à la végétation dans de nombreuses régions du monde et réduire la valeur des récoltes mondiales de 12 %. En juillet, une étude britannique affirmait que l’ozone dans la troposphère — couche la plus basse de l’atmosphère, jusqu’à 20 km d’altitude — nuit aux plantes et affecte leur capacité à absorber le dioxyde de carbone, principal gaz à effet de serre. Les plantes cultivées, et donc fertilisées, sont plus vulnérables que les autres à l’ozone. La photosynthèse permet aux plantes de produire de l’énergie en absorbant du dioxyde de carbone (CO2). Elles rejettent alors de l’oxygène. Le CO2 entre dans les plantes par de petits pores, les stomates.

Pollution
Chaque Français produit environ 360 kg de déchets par an, soit 1,5 tonne de déchets par an pour une famille de quatre personnes, a indiqué l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie. Cette montagne de déchets pourrait être réduite de moitié si chacun achetait, par exemple, des produits réutilisables ou sans emballage. Il y a urgence à agir, car « on a doublé notre production de déchets en quarante ans », a lancé le ministre de l’Ecologie, Jean-Louis Borloo, en appelant les Français à faire des achats plus respectueux de l’environnement. Le coût de la gestion d’une tonne de déchets a doublé de 74 euros en 1994 à 150 euros en 2004. Choisir torchons et mouchoirs en tissu plutôt qu’en papier, boire l’eau du robinet pour éviter les bouteilles en plastique, privilégier rasoirs, stylos et piles rechargeables, acheter fruits et légumes au détail et non pas préemballés et emporter le tout dans votre propre cabas en renonçant aux sacs en plastique distribués à la caisse : telles sont quelques-unes des recettes pour moins polluer. A la fin de l’année, cela fera 2 400 euros d’économies pour une famille de 4 personnes. Si tous les Français optaient pour le chariot mini-déchets, on aurait deux millions de tonnes de déchets en moins à traiter chaque année et 300 millions d’économies par an.

 




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