Diplomatie.
Césare
Ragallini,
directeur général du département de la Méditerranée et du
Moyen-Orient au ministère italien des Affaires étrangères,
dernièrement en visite au Caire, évoque le prochain sommet
égypto-italien.
« L’Italie est le deuxième partenaire de l’Egypte après les
Etats-Unis »
Al-Ahram
Hebdo : Quel est le bilan de votre visite ?
Cesare Ragallini :
Je suis venu discuter l’agenda de visite du ministre
égyptien des Affaires étrangères, Ahmad
Aboul-Gheit, en Italie qui commence ce mercredi et
qui a pour objectif de préparer le sommet
égypto-italien prévu en Italie
début 2008 et qui regroupera le président Moubarak et le
premier ministre italien Romano Prodi. J’ai eu l’occasion de
m’entretenir avec des responsables égyptiens et d’échanger
les vues sur certains dossiers de politique étrangère comme
le Liban, la Syrie, l’Iran et l’Iraq. Il y a une convergence
de vues entre l’Italie et l’Egypte sur ces questions.
— Comment évaluez-vous les relations bilatérales entre l’Egypte
et l’Italie ?
— L’Italie est le deuxième partenaire de l’Egypte après les
Etats-Unis. L’Egypte est le pays le plus important dans le
monde arabe pour Rome. L’Italie veut contribuer à résoudre
les crises majeures de la région. Dans ce contexte, les
concertations que nous avons avec l’Egypte ont une
importance particulière. Elles visent à rétablir la
stabilité dans la région. L’Italie tout comme l’Egypte œuvre
en vue de résoudre la crise au Liban et au Darfour. Nous
présentons au Darfour une assistance humanitaire et
politique.
— Parlons du sommet Egypte-Italie.
Quel sera l’agenda de ce sommet ?
— Ce sommet est la preuve que les relations entre l’Egypte
et l’Italie sont excellentes. Nous voulons développer ces
relations et donner un caractère officiel aux consultations
bilatérales sur les sujets d’ordre international et
régional. Le sommet aura donc lieu à la fin du mois de
janvier 2008. Le contentieux entre la Turquie et le PKK
kurde inquiète la diplomatie italienne qui considère que
c’est un problème qui s’est ajouté aux crises qui existent
déjà en Iraq. L’Italie exige une réconciliation de toutes
les factions iraqiennes. Nous pensons que la diversité
ethnique et religieuse doit être une source de prospérité
pour l’Iraq et non pas une cause de division. L’Iraq doit
conserver son unité afin de jouer un rôle stabilisateur dans
la région. La réconciliation doit être suivie par une
révision de la Constitution et spécialement au niveau
fédéral et non confédéral. C’est donc un dossier important.
Et les consultations avec l’Egypte sur cette question sont
importantes. Un autre sujet important est le projet d’union
méditerranéenne lancé par le président français Nicolas
Sarkozy. Là aussi, ce sera un important sujet de discussions
entre l’Egypte et l’Italie. La formule 5+5, c’est-à-dire une
coopération entre 5 pays de la rive sud méditerranéenne et 5
pays de la rive nord, a été proposée. Nous voulons que l’Egypte
et la Grèce soient associés à
cette formule qui serait donc 6+6 dans le cadre d’un plan
rigoureusement institutionnalisé.
Aïcha
Abdel-Ghaffar