Al-Ahram Hebdo, Egypte | Une session sans surprises
  Président Morsi Attalla
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 7 au 13 novembre 2007, numéro 687

 

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Egypte

Parlement. La nouvelle session qui débute ce mercredi par l’élection du président de l’Assemblée du peuple s’inscrit dans la continuité au grand dam de l’opposition.

Une session sans surprises

La session parlementaire écoulée fut « historique » dans la mesure où elle a témoigné de l’amendement de la Constitution. Celle qui commence ce mercredi devra en affiner les retombées.

Beaucoup de lois devenues caduques suite à cette réforme devraient être changées durant cette session. L’opposition qui s’est vainement opposée à l’amendement constitutionnel, n’y voyant qu’un changement pour le pire, s’attend à ce que l’Etat essaye de forcer l’adoption de toutes les lois nécessaires qui vont avec. Il s’agit des lois sur l’exercice des droits politiques, les élections, les partis politiques, les municipalités …, la liste est longue. La plus appréhendée par l’opposition est la loi antiterroriste, censée remplacer l’état d’urgence en vigueur depuis 1981. Elle soulève déjà un débat sur sa raison d’être, et sur les intentions de l’Etat, accusé de vouloir perpétuer indéfiniment l’état d’urgence en l’incluant dans la législation. Ces lois dites complémentaires à la Constitution doivent être votées par une assemblée dominée par le Parti National Démocrate (PND, au pouvoir) .

Pour le député du Rassemblement (gauche), Abdel-Aziz Chaabane, les jours se suivent et se ressemblent. « Que ce soit pour cette nouvelle session ou pour les anciennes, l’opposition s’applique à assurer son rôle, à travers l’interrogation des responsables et des ministres, mais la majorité dont dispose le parti au pouvoir fait que ces efforts n’aboutissent à rien ».

En tout état de cause, et même si l’issue des votes sur les nouvelles lois ne fait aucun doute, cette intense activité législative donnera sûrement lieu à des affrontements et des tours de force entre la majorité et l’opposition.

« Lors de l’amendement constitutionnel, l’Etat a essayé de calmer l’opposition en avançant que ce qui comptait c’est la législation, laquelle précise les modalités de l’application du texte. Là, c’est le moment pour espérer que le PND palliera les vices de l’amendement constitutionnel », souligne le député wafdiste Moustapha Cherdi. « Nous considérons les propositions du gouvernement et envisageons les alternatives, mais le problème est tel que le gouvernement n’écoute pas l’avis opposé, et considère que l’opinion de l’opposition est juste nécessaire pour la galerie démocratique », s’empresse-t-il d’ajouter.

Lors des amendements constitutionnels en 2006, l’opposition avait mis en garde contre les conditions d’investiture à la magistrature suprême visant selon elle à exclure la possibilité des autres partis à présenter des candidats aux élections présidentielles. La suppression du contrôle judiciaire sur les élections parlementaires a également suscité beaucoup de critiques, sans parler des clauses relatives au terrorisme susceptibles de réduire la marge déjà restreinte des libertés publiques.  

Jouer dans les marges tolérées

Mais pour sortir des grandes questions, le député indépendant Moustapha Bakri estime que d’autres dossiers s’imposeront à l’ordre du jour du Parlement lors de cette prochaine session. « La cherté de la vie, le chômage, le monopole, la régression de la réforme politique, les violations des libertés lors des élections des unions estudiantines… », énumère-t-il, ce qui selon lui donnera sûrement lieu à des débats échauffés.

Mais au-delà de ce qui est prévu, Bakri craint l’imprévu. « Des informations circulent sur l’éventualité de la dissolution du Parlement vers le milieu de cette session, soit en avril 2008. Si cela s’avère vrai, ce sera la preuve que le régime en a eu marre de l’opposition et souhaite un nouveau Parlement qui en sera exempt », appréhende-t-il. En fait, depuis l’introduction du pluralisme dans le système politique égyptien en 1977, l’opposition n’a jamais été autant représentée dans l’hémicycle. Avant les élections législatives de 2005, le PND contrôlait plus de 90 % des sièges de l’Assemblée du peuple. A l’issue de ces élections, 25 % des sièges ont été raflés par l’opposition, dont 20 % par la confrérie des Frères musulmans, qui se positionne désormais comme la principale force d’opposition. Le gouvernement, qui ne reconnaît aucune légitimité à la confrérie, aurait des raisons de ne pas se sentir à l’aise dans cette cohabitation. « Le scénario de la dissolution était envisageable lors de l’amendement constitutionnel à cause des ennuis qu’ont provoqués les députés issus de la confrérie, mais aujourd’hui le régime n’a vraiment pas besoin d’y recourir, il a réalisé, en présence des Frères, tout ce qu’il n’a pas réussi à faire en leur absence », affirme pourtant l’analyste Amr Hachem Rabie, du Centre d’Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram.

Les députés issus des Frères profitent de leur forte présence à l’Assemblée pour se donner une légitimité en tant que force politique incontournable. Leur dernière décision dans cette optique a été de placer un des leurs, Sobhi Saleh, pour disputer la présidence de l’Assemblée face à Fathi Sorour, un cacique du PND en poste depuis 1990. « Nous savons d’emblée le résultat, mais cela ne doit pas nous empêcher d’exercer nos droits, et puisqu’on dit qu’on est une démocratie, il ne faut donc pas s’étonner de cette démarche », affirme le député islamiste Ali Fath Al-Bab.

Il s’agit visiblement pour eux, comme pour tout autre député non affilié au PND, de jouer dans les marges tolérées, sans nul autre espoir que de marquer une position et/ou se faire remarquer.

Chérif Albert

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