Al-Ahram Hebdo, Economie | Familles non grata
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 Semaine du 7 au 13 novembre 2007, numéro 687

 

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Economie

Secteur Bancaire . La Banque Centrale d’Egypte réserve la cession de la Banque du Caire à une institution bancaire reconnue. Les grands groupes familiaux contestent cette position qui, selon les spécialistes, peut faire l’objet d’une action en justice. Explications.

Familles non grata

La Banque Centrale d’Egypte (BCE) est catégorique : elle refuse de céder à des entreprises familiales égyptiennes les 80 % du capital de la Banque du Caire, mise en vente depuis bientôt deux mois. Elle refuse en outre de leur accorder toutes licences pour créer de nouvelles banques. En tête de liste de ces entreprises figurent celles de Naguib Sawirès, président d’Orascom Telecom, de Mohamad Farid Khamis, PDG d’Oriental Weavers Group, et de Mohamad Chafiq Gabr, PDG d’Artoc Group pour le commerce.

Pour ces hommes d’affaires, une lueur d’espoir d’acquérir une part de la Banque du Caire est cependant apparue dernièrement. Et cela depuis que l’institution financière JP Morgan s’est vue confier la promotion de la vente de la Banque du Caire. Pour Hassan Al-Chaféï, directeur général de la banque Ahli Al-Mottahed Misr, cela signifie en effet qu’ils pourraient bien acheter une part de 10 % des 80 % du capital de la troisième plus grande banque publique égyptienne lancée si l’institution américaine estime propice de lancer une part des actions de la Banque du Caire à la Bourse égyptienne. « C’est JP Morgan qui décide du moyen le plus approprié pour la vente », explique Al-Chaféï.

Cette idée d’hommes d’affaires propriétaires d’une banque ou d’une portion de capital bancaire n’est pas nouvelle, fait noter Ismaïl Hassan, ancien gouverneur de la BCE et actuel président de la banque Misr-Iran. La plupart d’entre eux ont d’ailleurs déjà détenu des parts de banques égyptiennes. Sawirès détenait une part dans Misr Exterior et Abdel-Moneim Séoudi possédait une portion de la banque Al-Mohandess. « Mais ils les ont vendues lors de la cession de ces banques », ajoute Ismaïl Hassan. Il rappelle aussi que 25 % de la banque Crédit Agricole Misr appartient actuellement au groupe familial Mansour Al-Maghrabi, respectivement propriété des familles des actuels ministres de l’Habitat et du Transport. « Pourquoi donc ne pas généraliser ce cas de figure ? », se demande-t-il ironiquement. Avis que plusieurs partagent, car il existe sur le marché égyptien d’autres banques arabes familiales à l’exemple de Blom Bank, détenue par la famille de Saad Azhari et qui a acquis Misr Romanian. De plus, la banque Audi, détenue par la famille de Georges Audi, a acquis Cairo Far East Bank. La banque Al-Ittihad Al-Watani émiratie a quant à elle acheté la banque d’Alexandrie commerciale maritime. Il y a enfin l’exemple de la Banque nationale du Koweït, détenue par la famille royale koweïtienne qui a acquis récemment la banque Al-Watani Al-Masri.

Former un consortium

Pour justifier davantage leur position, les responsables de la BCE rappellent les problèmes causés par la propriété familiale des banques. Ainsi aujourd’hui, explique un responsable de la BCE qui préfère garder l’anonymat, la loi stipule que seule une institution bancaire crédible et réputée peut acheter la Banque du Caire. Gamal Askar, le conseiller juridique de l’Union des banques égyptiennes, précise cependant qu’il n’existe aucune entrave légale à la vente d’une part dépassant 10 % de la Banque du Caire à des particuliers égyptiens. A condition que cet achat soit approuvé par la BCE conformément à la législation bancaire égyptienne. « Mais si la BCE refuse, la seule solution pour eux est d’intenter une action en justice », souligne-t-il. Par ailleurs, le responsable de la BCE estime que « la Banque du Caire doit procéder à des restructurations qui dureront des années », souligne la source. Et d’ajouter que « l’important est de garantir la vente à un investisseur principal capable de débourser 15 milliards de L.E. ».

C’est pourquoi Sawirès a déclaré vouloir former un consortium capable d’avancer les 15 milliards de L.E. de la transaction. Or, le responsable de la BCE souligne que ce consortium ne pourra obtenir cette somme qu’en ayant recours aux crédits bancaires alors que la loi de la privatisation « interdit le financement par des crédits bancaires de l’achat d’une entité publique, car il existe un risque que cela se fasse au détriment des financements pouvant être alloués à d’autres projets », précise-t-il. D’autres experts bancaires refusent également le concept. Comme Hassan Al-Chaféï, qui s’oppose à la propriété familiale des banques car il craint qu’elle ait un impact négatif sur la gestion. « De fâcheuses expériences sont encore en mémoire, avec des banques familiales comme la Banque Al-Nil, Al-Mohandess et d’autres : les propriétaires ont abusé de leurs positions pour obtenir des crédits », note Al-Chaféï. Il ajoute que la vente à un investisseur principal (banque ou institution financière) garantit le transfert du savoir-faire, la gestion professionnelle et les règles de la bonne gouvernance. Al-Chaféï, propose donc une politique plus tolérante de la BCE, pour permettre « aux hommes d’affaires de posséder une part minoritaire variant entre 10 et 20 % du capital lancé à la vente ». La BCE se doit également de suivre de plus près l’activité bancaire. Car si des difficultés avec les banques comme Al-Nil, Al-Mohandess ou Misr Exterior sont apparues dans les années 1990, c’est en partie à cause de certains de ces manquements .

Dahlia Réda

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