Al-Ahram Hebdo,Bilan  Sports | Un millésime fructueux
  Président Salah Al-Ghamry
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 27 décembre 2006 au 2 janvier 2007, numéro 642

 

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 Bilan Sports

Bilan 2006.  Lutte, football, pentathlon, boxe, haltérophilie, squash ... équipes et athlètes égyptiens se sont distingués dans de nombreuses disciplines en 2006. Seule ombre au tableau : La contre-performance de Karam Gaber en lutte gréco-romaine.

Un millésime fructueux

Lutte
« Le titre mondial n’est qu’un début »

Avec une médaille d’or aux Championnats du monde de lutte d’octobre dernier, Mohamad Abdel-Fattah, dit Bougui, réalise la performance la plus marquante du sport égyptien cette année.

Al-Ahram Hebdo : Comment vivez-vous le fait d’avoir remporté la médaille d’or aux Championnats du monde de lutte 2006 ?

Mohamad Abdel-Fattah : C’est la meilleure performance égyptienne de l’année et cela me comble de joie et de fierté. En effet, je crois en mes qualités et je méritais une telle satisfaction depuis longtemps. En remportant la première médaille égyptienne depuis 46 ans, c’est le pansement à toutes mes anciennes plaies. Depuis des années, mon niveau a connu une amélioration, mais la chance ne me souriait pas. Je ne pourrai jamais oublier mon premier échec aux Jeux Olympiques (JO) de Sydney 2000 lorsque j’ai été classé 8e suite à un mauvais arbitrage. Puis, aux JO d’Athènes 2004, je me suis heurté encore une fois au mauvais arbitrage pour me priver de mon rêve éternel : la médaille olympique. Ainsi, cette médaille vient au bon moment, 2 années avant les prochains JO, pour prouver mes capacités de lutteur d’un très haut niveau, capable de remporter une médaille olympique. La médaille m’a donné une grande confiance en mes capacités et a, en même temps, répondu à tous ceux qui ont douté de mes qualités et de mon niveau avant les Championnats du monde qui se sont déroulés en octobre dernier à Guangzhou (Chine). Mais cette médaille d’or n’est que le début.

— Comment expliquez-vous votre grande progression de niveau cette saison ?

— J’ai fait un retour en force sur la scène internationale. J’ai prouvé, en début de saison, que mon niveau a nettement progressé en remportant plusieurs médailles internationales : en février, j’ai débuté la saison en décrochant la médaille de bronze au Tournoi international de Dave Schulz, à Colorado Spring (Etats-Unis), puis j’ai remporté une autre médaille de bronze au 2e Golden Grand Prix de Nikola Petrov, en mars. Et enfin, j’ai réalisé l’or au Tournoi international de Pologne, en septembre. Ces bons résultats sont dus au stage de préparation effectué aux Etats-Unis depuis le début de l’année. En effet, c’est une bourse accordée par la Fédération américaine de lutte pour s’entraîner avec sa sélection nationale au Centre olympique de Colorado Spring. Là-bas se trouvent les meilleurs athlètes américains. Et les meilleurs lutteurs du monde s’y rendent pour effectuer des stages de préparation. Ainsi, en confrontant les meilleurs lutteurs du monde, mon niveau a connu un grand progrès durant l’année.

— Allez-vous retourner aux Etats-Unis pour vous préparer aux JO de Pékin 2008 ?

— La saison dernière, la Fédération égyptienne ne m’a pas payé les frais de résidence aux Etats-Unis, mais seulement le billet d’avion. J’étais donc obligé d’assurer ces frais de ma poche. Il est vrai que la Fédération américaine s’occupe de ma résidence là-bas et de ma nutrition, mais je suis un être humain et j’ai besoin de vivre et de dépenser. Par exemple, j’ai des amis là-bas et lorsque quelqu’un m’invite, je dois lui rendre l’invitation. C’est pourquoi je pense rester en Egypte et effectuer ma préparation avec la sélection nationale.

— Pensez-vous pouvoir conserver votre niveau en restant en Egypte ?

— L’entraînement aux Etats-Unis est nettement supérieur, car je peux m’y concentrer à 100 % sans m’occuper d’autre chose. Contrairement à l’Egypte, où je me trouve mêlé aux problèmes de la Fédération égyptienne. Mais si cette dernière élabore un bon programme de préparation et met de côté les problèmes, je pourrai conserver mon niveau. J’ai besoin d’un programme chargé de stages de préparation à l’étranger et de tournois internationaux de haut niveau. Rester au Centre olympique de Maadi est inutile pour moi, car en Egypte, il n’y a pas d’athlètes de mon niveau pour m’entraîner avec eux, à part Karam Gaber. Sans parler de la mauvaise situation du Centre olympique de Maadi, où la nourriture est très mauvaise et ne convient pas aux lutteurs. A part la bonne préparation, je dois me concentrer sur l’entraînement. Pour réaliser cela, j’ai besoin de résoudre quelques problèmes. En fait, je demande une augmentation de mon salaire mensuel de la part du Comité national des sports. Je touche 2 000 L.E., comme les autres athlètes qui n’ont pas réalisé une performance comme la mienne.

— Quels sont vos projets d’avenir ?

— La prochaine saison est très importante pour moi. Je dois disputer les Jeux africains en juillet, les Jeux arabes en septembre et les Championnats du monde également en septembre prochain. Je dois confirmer mon niveau durant ces compétitions, qui représentent une bonne préparation pour la saison la plus importante, 2008, lorsque je disputerai les éliminatoires qualificatives pour les JO de Pékin et les Championnats africains qualificatifs pour les JO. Donc, mon premier but est d’obtenir mon ticket pour Pékin. Et mon deuxième but est de réaliser à Pékin mon rêve éternel : la médaille olympique.

Propos recueillis par Doaa Badr

Football
Au septième ciel

Jamais le football égyptien n’aura autant brillé que durant cette année 2006. Cette dernière avait déjà bien commencé avec l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2006 en Egypte. L’événement en lui-même était un grand succès que ce soit du côté de l’organisation, du public ou du spectacle.

Et forte de l’organisation de la compétition sur son sol, la sélection des Pharaons clôt ce beau tableau en remportant le trophée, le 10 février dernier au Stade du Caire, face à la Côte-d’Ivoire (0-0, 4-2 t.a.b.). La bande du vétéran Hossam Hassan (40 ans), Ahmad Hassan, Mohamad Abou-Treika et Essam Al-Hadari a prouvé sa supériorité face à des nations de renom telles que la Libye (3-0), le Maroc (0-0), la Côte-d’Ivoire (3-1), au premier tour, la RD Congo (4-1), en quarts de finale, le Sénégal (2-1) en demi-finales, avant de battre de nouveau les Eléphants ivoiriens de Didier Drogba lors de la finale. Ce sacre a placé l’Egypte en tête du continent africain avec cinq titres record devant le Cameroun et le Ghana qui en comptent chacun 4.

Ce début en fanfare sera suivi par la victoire d’Ahli en Supercoupe d’Afrique contre le FAR de Rabat (Maroc) pour ainsi décrocher son deuxième titre après un premier en 2001. Mais les Rouges ne s’arrêtent pas là et continuent à décrocher les victoires les unes après les autres jusqu’à remporter le titre de la Ligue d’Afrique pour la cinquième fois et la deuxième consécutive en allant imposer leur loi face au Sfaxien de Tunis à Radès, 1-0 (1-1 résultat du match aller au Caire). Une victoire qui a ouvert à Ahli les portes de la Coupe du monde des clubs qui s’est déroulée au Japon, pour la deuxième année consécutive. Après une grande déception lors de l’édition de 2005 (dernière place), les Rouges ont rectifié le tir et réalisé un exploit, en décrochant la médaille de bronze de la compétition, montant sur le podium derrière l’Internacional du Brésil et le FC Barcelone d’Espagne. Un succès qui a placé Ahli et l’Egypte en général parmi les grandes nations du foot.

Karim Farouk

Pentathlon

Omniya et Aya au-dessus du lot

« L’Egypte a réalisé la meilleure performance dans toutes les catégories de compétition de l’année 2006 en pentathlon moderne. Elle a organisé la meilleure Coupe du monde grâce aux efforts d’Ahmad Nasser, président de la Fédération égyptienne », a déclaré Klaus Schormann, président de la Fédération internationale de pentathlon moderne (UIPM). Omniya Fakhri a en effet décroché la médaille de bronze aux Championnats du monde qui se sont déroulés en novembre dernier au Guatemala. Grâce à cette médaille, Omniya, 25 ans, annonce son retour en force en tant que capitaine de l’équipe égyptienne, après une période de recul de niveau ces dernières années. « Je suis très fière de réaliser la première distinction africaine dans cette discipline », souligne la jeune fille. Sa compatriote, Aya Médani, 17 ans, a remporté cette saison les deux titres individuels des Championnats du monde juniors des moins de 18 et 21 ans. Les deux filles ont réalisé cette performance grâce à une Fédération égyptienne bien organisée, présidée par l’ancien athlète, Ahmad Nasser. « Si la Fédération continue à appliquer le même système, je pourrai réaliser mon objectif : une médaille olympique », confie Aya Médani.

Boxe

Puissante Samiha

A 22 ans, la star de la boxe égyptienne, Samiha Hassan Aboul-Gheit, a réédité l’exploit d’une médaille de bronze (52 kg) aux Championnats du monde féminins. Après 6 ans de pratique de la discipline, la jeune fille originaire d’Assiout a prouvé ses talents. Issue d’une famille conservatrice aux traditions du sud de l’Egypte, Samiha a créé un effet boule de neige en devenant la première Egyptienne du sud à pratiquer un tel sport en 2000. Dès ses débuts qui coïncident avec ceux de la discipline dans le pays, elle s’est distinguée par un talent extraordinaire et un style de jeu spectaculaire marqué par la vitesse. L’année dernière, cette jeune du Saïd a surpris tout le monde en décrochant la première médaille africaine aux Championnats du monde. « Le fait d’être la première Africaine à remporter une médaille aux Mondiaux représente une grande responsabilité. Je dois prouver que je suis digne d’être une pionnière de la discipline en Afrique ». Après ses deux consécrations aux Championnats du monde 2005 et 2006, Samiha vise à améliorer son niveau et parvenir à une étape beaucoup plus élevée. Ses objectifs sont nombreux : remporter une médaille d’or aux prochains Championnats du monde, assurer la qualification pour les JO de Pékin et réaliser une médaille à Pékin 2008.

Haltérophilie

Gloire retrouvée grâce à Nahla et Mohamad

Lors des derniers Championnats du monde, Nahla Ramadan (75 kg), chez les dames, et Mohamad Ihsane Attiya (+105 kg), chez les hommes, ont remporté chacun une médaille de bronze. Après une absence de 3 ans, la championne du monde 2003, Nahla Ramadan fait un timide retour mais honorable sur le podium mondial, en décrochant la médaille de bronze à l’arraché. Cette jeune fille, qui a réalisé pour l’Egypte ses meilleurs résultats de la discipline en remportant le titre mondial en 2003, a en effet passé une période plutôt trouble dans ses rapports avec la Fédération égyptienne, qui s’est traduite par son absence de l’équipe nationale. Malgré sa médaille obtenue cette année, ses problèmes avec la Fédération n’ont pas cessé, et elle est loin du camp de préparation de l’équipe nationale. Son compatriote Mohamad Ihsane, champion du monde juniors 2002 et 2003, réalise un exploit en remportant sa première médaille mondiale en catégorie +105 kg. Avec cette médaille, Ihsane a fait un premier pas en seniors. Il mûrit de jour en jour et acquiert plus d’expérience.

Squash

L’atout Chabana

Bien que Amr Chabana n’ait pu réaliser son rêve cette année de remporter le titre de champion du monde pour la 3e fois, et ait terminé quart de finaliste, cela ne l’a guère influencé, car il a conservé son classement de premier mondial. Il semble être le principal atout du squash égyptien. Car Chabana est le premier Egyptien à trôner sur le classement mondial PSA (Association des joueurs professionnels de squash). Il a réussi à conserver cette place depuis mai dernier, jusqu’à présent, mais un fossé de 200 points le sépare du deuxième joueur au classement, ce qui lui permettra de rester encore quelques mois à l’abri, même s’il n’obtient pas de bons résultats. En cette nouvelle année, Chabana rêve d’arracher le titre de champion du monde car ce genre de titres reste à jamais gravé dans la mémoire.

Mais Chabana n’est pas la seule star du squash cette année. La discipline est prête à donner naissance à d’autres talents. En juniors hommes, Rami Achour a enregistré un record historique en s’imposant lors des Championnats du monde juniors des moins de 19 ans. Il est devenu le premier joueur à remporter ce titre 2 fois de suite. Et ce n’est pas tout, puisque les Egyptiens ont réalisé un autre exploit lors de ces Championnats du monde juniors, en décrochant les 3 premières places avec Rami Achour, mais aussi Omar Mossaad et Tareq Moëmen. Ces 3 Egyptiens ont réalisé une première pour l’Egypte, qui enregistre un autre record avec cette performance.

 

Karaté

Sept podiums aux Mondiaux

Le karaté égyptien a enregistré 7 médailles (2 d’argent et 5 de bronze) aux Championnats du monde qui se sont déroulés en octobre dernier à Tampere (Finlande). Mohamad Abdel-Rahmane (-80 kg) et Mohannad Magdi (+80 kg) ont remporté chacun une médaille d’argent en individuel. Ibrahim Khalifa (-60 kg) a remporté une médaille de bronze en individuel. Chez les dames, Heba Salah (-53 kg) a décroché une médaille de bronze en individuel. De plus, l’Egypte a obtenu 2 médailles de bronze en kumité par équipes et kata par équipes. Avec ce résultat, l’Egypte réalise un exploit sans précédent dans l’histoire égyptienne de la discipline. Les karatékas égyptiens ont ainsi prouvé que le karaté, qui demeure un sport non olympique, est en nette progression.

 

Lutte

Karam manque le coche

La plus grosse déception de l’année vient de la part du champion olympique de lutte gréco-romaine, Karam Gaber (96 kg). Les fans de la discipline s’attendaient à un résultat brillant de ce dernier lors des Championnats du monde de Guangzhou (Chine), en octobre dernier. Mais à la grande surprise de tous les spectateurs, Karam a été battu au premier tour par le Turc Hamza Yerlikaya, champion du monde 2005. En effet, depuis la médaille d’or aux JO d’Athènes 2004, le niveau de Karam n’a cessé de baisser. Aux Mondiaux 2005, il avait déclaré forfait à la dernière minute, annonçant qu’il ne s’était pas bien préparé. Cette année, il persiste dans son recul, sa préparation étant loin d’être complète. Il a passé la plupart de la saison loin des entraînements et multiplié les brouilles avec la Fédération égyptienne.

Doaa Badr
Chourouq Chimy

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