Al-Ahram Hebdo,Invité | Ahmad Aboul-Gheit
  Président Salah Al-Ghamry
 
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 Semaine du 29 novembre à 3 décembre 2006, numéro 638

 

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Invité

Le chef de la diplomatie égyptienne, Ahmad Aboul-Gheit, a assisté à la 8e conférence des ministres des Affaires étrangères du processus de Barcelone, qui s’est tenue lundi et mardi à Tampere en Finlande. Il fait le point sur les résultats de la réunion et le dialogue euro-méditerranéen.

« D’autres parties devraient rejoindre l’initiative tripartite européenne »

Al-Ahram Hebdo : Quel a été le message que vous avez adressé à l’occasion de votre participation à la huitième conférence des ministres des Affaires étrangères du processus de Barcelone qui s’est déroulée à Tampere en Finlande ?

Ahmed Aboul-Gheit : Cette conférence avait une importance particulière, car elle s’est déroulée à un moment très critique pour la région du Moyen-Orient. N’oublions pas que c’était la première fois qu’une réunion des ministres des Affaires étrangères du partenariat euro-méditerranéen regroupe 35 pays dont les pays de l’Union européenne et huit pays arabes du bassin méditerranéen, à savoir l’Egypte, l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, le Liban, la Syrie, la Jordanie et l’Autorité palestinienne, ainsi que la Turquie et Israël. La réunion est intervenue après les événements de Beit Hanoun et les horribles bombardements qui ont visé cette localité du nord de Gaza, faisant des dizaines de victimes innocentes dont des femmes et des enfants.

Ajoutons à cela les conditions de vie misérables et inhumaines qui affectent le peuple palestinien après la suspension des fonds et l’embargo imposé par Israël. Parmi les événements qui ont récemment marqué la région du Proche-Orient figure également la guerre contre le Liban en août dernier qui a endommagé l’infrastructure de ce pays et fait un nombre très important de victimes civiles.

Sous ces conditions lamentables, une explosion de la situation dans les territoires occupés ou au Liban pourra intervenir à tout moment si Israël continue ses agressions. Nous avons donc examiné l’avenir du processus de Barcelone sans oublier que l’Autorité palestinienne, le Liban et Israël sont trois membres de ce processus et se doivent de consolider le partenariat euro-palestinien. L’Egypte, en tant que coordinateur du groupe des pays arabes, a souligné l’importance d’activer les volets du processus de Barcelone, qui concernent les problèmes des pays du sud de la Méditerranée, et en premier lieu le conflit arabo-israélien. Contribuer aux efforts visant à établir la paix et la sécurité au Proche-Orient, tel est le but principal formulé par les membres du processus de Barcelone dans la déclaration de l’année 1995.

— Comment évaluez-vous le rôle européen à cet égard ?

— Les derniers événements survenus dans la région ont enclenché un mouvement européen très actif dans le but d’aboutir à une solution globale du conflit arabo-israélien et cela à travers un retour à la table de négociations.

C’est pourquoi nous avons besoin aujourd’hui plus que jamais d’une action commune afin d’exploiter ce nouvel élan européen qu’a suscité la guerre contre le Liban et pour briser la paralysie et l’immobilité qui ont frappé dernièrement le processus de paix.

— Quelle est votre évaluation de l’initiative hispano-franco-italienne visant à relancer le processus de paix dans la région ? L’avez-vous discutée dans le cadre de la huitième conférence des ministres des Affaires étrangères du processus de Barcelone ?

— Nous soutenons tous les efforts visant à encourager la relance des pourparlers entre les Palestiniens et les Israéliens pour faire avancer le processus de paix et établir la paix dans la région.

C’est dans cet esprit là que nous avons parlé de l’initiative hispano-franco-italienne qui est encore en période de gestation. En réalité, cette initiative n’a pas encore pris sa forme définitive, d’autant plus que les pourparlers engageant les trois pays, auteurs de l’initiative, ne sont pas encore terminés.

Nous nous attendons à ce que d’autres parties européennes rejoignent ces consultations afin d’aboutir à une initiative qui bénéficie de l’appui de l’Union européenne. La conférence des ministres du processus de Barcelone a tenu en marge de la réunion élargie un grand nombre de rencontres bilatérales pour discuter de problèmes d’intérêt commun, entre autres le processus de paix et les efforts liés à ce processus.

— Le Proche-Orient a donc été une priorité de la conférence du processus de Barcelone ...

— Bien sûr la crise du Proche-Orient a été largement traité par les ministres. Le document final de la conférence s’est largement inspiré du « projet de document » présenté par l’Egypte au nom du groupe des pays arabes. Le document final comporte des démarches concrètes pour la consolidation du partenariat euro-méditerranéen aux niveaux politique, économique, culturel et social et en premier lieu la contribution du processus de Barcelone aux efforts destinés à promouvoir le règlement du conflit israélo-palestinien. En outre, il souligne l’importance de l’application de la charte de la lutte contre le terrorisme et les obligations prévues par le programme des cinq prochaines années, issu du premier sommet de Barcelone en novembre 2005, dont la coopération dans le domaine de la sécurité énergétique, la communication et la technologie de l’information, la promotion du niveau de l’éducation supérieure ainsi que la recherche scientifique et technologique. L’Egypte a d’ailleurs proposé d’accueillir deux conférences euro-méditerranéennes dans ces deux derniers domaines en l’an 2007. Ajoutons à cela la consolidation du dialogue des civilisations et l’activation du rôle de la fondation d’Anna Lindt à Alexandrie afin de contribuer au rapprochement des deux rives de la Méditerranée.

— Comment peut-on consolider la coopération euro-méditerranéenne dans les domaines économique, culturel et social alors que les agressions israéliennes continuent ?

— Il y a un lien organique entre la stabilité dans la région d’une part et l’avenir du partenariat euro-méditerranéen d’autre part. Ceci s’applique à tous les domaines, projets et programmes. Car la continuation de l’occupation par Israël des territoires palestiniens, du Golan et du Sud-Liban représente une menace et un obstacle permanents qui entravent la coopération euro-méditerranéenne.

— Quel est le rôle du processus de Barcelone dans la construction d’un dialogue permanent entre les pays des deux rives de la Méditerranée ?

— Comme je l’ai dit, le dialogue des cultures représente un des axes principaux du processus de Barcelone, cet aspect devient d’autant plus important en l’absence d’une solution au problème palestinien et avec ce sentiment de colère qui gagne le monde arabo-musulman vis-à-vis des agressions israéliennes contre le peuple palestinien. Si nous ajoutons à cela le problème de l’intégration des communautés arabes et musulmanes en Europe, nous comprendrons l’importance pour les Européens d’intégrer la lutte contre le racisme, la promotion de la tolérance et du respect de la culture et de la civilisation de l’autre dans le processus de Barcelone.

Aïcha Abdel-Ghaffar

 




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