L’Egypte approuve le modèle européen de
libéralisation du commerce. Il s’agit d’une libéralisation
bilatérale du secteur des services contre plus de souplesse
vis-à-vis des exportations agricoles égyptiennes. C’est ce qui
découle de la visite effectuée par le commissaire européen du
commerce, Peter Mandelson. L’Egypte ne semble pas en désaccord
avec une telle vision, bien que l’Union Européenne (UE) jouisse
d’un secteur de services très développé, regroupant des banques
géantes et des multinationales dans le domaine de l’énergie et
de l’eau, avec tout le risque de déséquilibre que cela peut
représenter pour l’économie égyptienne. Et c’est pour cela que
Mandelson a appelé la partie égyptienne à exporter vers toute la
région « non seulement ses produits, mais également son esprit,
ses idées ». Par ailleurs, l’UE, premier partenaire commercial
de l’Egypte, l’invite à mener des réformes politiques et
sociales dans le cadre de la Politique européenne de voisinage.
Des négociations officielles ont déjà commencé et il est prévu
qu’un plan d’action soit signé au printemps 2007.
Le ministre de l’Industrie et du Commerce,
Rachid Mohamad Rachid, a dévoilé que les demandes égyptiennes
concernant la facilitation de l’accès des produits agricoles et
agroalimentaires égyptiens aux marchés européens ont été
discutées lors de la visite. De plus, une délégation présidée
par la commissaire européenne à l’agriculture entamera au Caire,
le 1er décembre, des négociations concernant le même dossier. Il
y a plus d’un an que le gouvernement égyptien essaie de modifier
les clauses de l’accord de l’association, entré en vigueur en
juin 2004. L’énergie représente 45 % des exportations
égyptiennes vers l’UE, alors que les produits agricoles et
agroalimentaires ne représentent que 8 % du total des biens
exportés.
Par ailleurs, Peter Mandelson n’a pas caché
qu’il existe des différends sur les politiques égyptiennes.
Reconnaissant l’utilité des réformes économiques, Peter
Mandelson n’a pas caché son manque de satisfaction vis-à-vis «
des mauvais politiciens » qui peuvent parfois ruiner les effets
de ces réformes, lors de son discours devant une élite d’hommes
d’affaires, regroupée par la Confédération des associations
égypto-européennes des hommes d’affaires (CEEBA). Ses griefs
portent sur les changements politiques et sur les droits de
l’homme. Les choses ne sont donc pas tout à fait réglées en
attendant la prochaine réunion.
Salma Hussein