|
|
Conflit
Israélo-Palestinien. Un de
nos lecteurs lance un appel aux leaders arabes et organisations
humanitaires pour faire cesser les massacres commis par l’armée
israélienne dans la bande de Gaza.
Stopper le nettoyage ethnique
Je me permets de vous faire partager mon
sentiment dans un monde qui ne comprend plus que la langue de la
force. Nous vivons dans une jungle, où seul le plus fort a le
doit de vivre. Il y a quelques jours, j’ai été stupéfait en
voyant à la télé les nouvelles accompagnées d’images terribles
et effrayantes d’enfants et de femmes tués par l’armée
d’occupation israélienne (dans une offensive à Beit Hanoun). Il
y avait des images si horribles que je ne pouvais pas supporter
de les voir et je ne peux m’empêcher de dire que c’est un
désastre qui témoigne de la sauvagerie de cette armée. Je me
demande où sont les organisations de défense des droits de
l’homme ? Que font les Etats-Unis qui prétendent qu’ils ne
cherchent qu’à préserver la paix dans ce monde ? Ces derniers
jours, le nombre de martyrs a atteint 60, dont beaucoup sont des
femmes et des enfants, ainsi que plus de 250 blessés, dont 40
sont dans un état très sérieux. Les Israéliens tirent contre des
gens qui s’enfuient de peur ; ils tirent sur des blessés qui
cherchent à se sauver. Je veux dire, jusqu’à quand le monde
va-t-il rester les bras croisés ?! Jusqu’à quand les
gouvernements arabes demeureront-ils si passifs ? Les Israéliens
ne comprennent que le langage de la force. La meilleure preuve
en est ce qui s’est passé dans la dernière guerre avec le
Hezbollah au Liban. Les soldats israéliens sont dénués de tout
sentiment humain. Les nouvelles mentionnent que les occupants
ont détruit plus de 200 maisons, 30 institutions et magasins
commerciaux à Beit Hanoun. Même les lieux de culte comme la
mosquée Al-Nasr, qui a été construite il y a 800 ans, ont été
démolis. J’appelle tout le monde, toutes les organisations
humanitaires à faire cesser ce désastre sioniste. Il semble que
les Israéliens veulent un nettoyage ethnique en Palestine. Mais
ils n’y parviendront pas, parce que ce pays est à nous, et nous
nous sacrifierons pour lui. Nous resterons très attachés à cette
terre, malgré les massacres et la construction d’un mur, et
malgré l’occupation qui déteste la lumière, la lumière de la
Palestine et de sa Terre sainte. L’olivier demeurera un symbole
de la vie en Palestine.
Mohamad Achraf Abdo, Mansoura.
Religion : le piège des avis tranchants
J’aimerais commencer par vous adresser mes
vifs respects pour la qualité de votre journal. Etant certaine
que vous acceptez les opinions les plus diverses, j’ai pris la
décision de vous écrire. En effet, ma lettre constitue une
réaction, voire un commentaire à un article paru dans votre
numéro 635, à la rubrique Idées. Cet article avait pour titre «
Il y a un détournement de la religion au profit d’une hypocrisie
affichée ». Plusieurs points m’ont étonnée dans cet article qui
constituait un entretien avec Mme Heidi Toelle, professeure à
l’Université de Paris III. Tout en étant d’accord avec Toelle
sur le pouvoir « manipulatoire » des médias, je suis d’un avis
contraire pour certains de ses propos. Tout d’abord, elle a dit
que vers 1980, le port du voile n’était pas répandu. C’est vrai.
Mais ceci avait pour cause l’ignorance religieuse. Les femmes ne
mettaient pas le voile car elles croyaient à tort que c’était
une question de traditions. Mais avec la montée de la conscience
religieuse, elles ont pu se rendre compte qu’il s’agit d’une
obligation religieuse. Si les femmes d’autrefois ne portaient
pas le voile, cela ne signifie pas qu’elles avaient raison et
qu’il faut que les femmes de nos jours les imitent. Deuxièmement,
Mme Toelle a dit que les femmes qui ne le portent pas sont
taxées d’apostasie. Or, elle se réfère là à un discours d’une
minorité d’extrémistes qui ne représentent pas l’islam. Ces
femmes sont toujours, selon la religion, des croyantes à qui
manque un certain devoir. Troisièmement, Toelle dit que le voile
n’est plus un signe de piété mais d’hypocrisie et là, elle
adopte le même discours « manipulatoire » qu’elle dénonce, elle
généralise d’un ton ferme et accuse les femmes voilées
d’hypocrisie. Personne ne peut adresser une telle accusation à
quiconque. Seul Dieu a le pouvoir de connaître les intentions de
chaque être, comment donc peut-on se le permettre ? Finalement,
elle signale la prière de rogation. Cette prière, bien
qu’existante dans la religion, n’empêche pas de chercher les
causes de la sécheresse et d’y remédier. La religion ne
contredit jamais le travail. Je répète que je suis bien
consciente du rôle « manipulatoire » des médias, mais je crois
que les exemples cités par Heidi Toelle n’étaient pas judicieux.
Je sais qu’elle exposait les formes de manipulations parues dans
le roman Dhat de Sonallah Ibrahim, mais il semble qu’elle en
était convaincue. Elle est tombée dans le piège des avis
tranchants, catégoriques et par là, les cartes ont été
brouillées.
Nano Khalifa,Le Caire.
Pourquoi l’apprentissage du français doit être
réformé
Tout progrès ne se fonde que sur la vraie
réforme exécutée dans tous les domaines. Cette vérité est bien
connue de tout le monde mais comme je suis un professeur de
français dans le cycle secondaire, je voudrais mettre l’accent
sur la réforme de l’enseignement, surtout la réforme demandée du
programme et du contenu du livre En Français Aussi qui a été
lancé, il y a presque 17 ans, plus précisément en 1989. Il est
certain que ce livre était convenable à cette époque, mais
aujourd’hui, il ne peut pas répondre aux besoins de la
mondialisation qui exige plus de réformes dans l’enseignement.
Ce livre manque de nouveaux lexiques et d’actes de
communication, car les élèves ne s’intéressent qu’à la langue
écrite sans aucun intérêt pour la langue parlée, bien que le but
d’apprendre toute langue étrangère, c’est de communiquer avec
les autres. Ce manque de réforme a entraîné une baisse de niveau,
surtout celui de l’oral, des étudiants inscrits dans les
départements de langues des différentes facultés. C’est pourquoi
je lance un appel aux responsables concernés pour développer le
programme et le contenu des livres de français pour préparer une
génération qui a la capacité de communiquer avec les autres soit
par la langue écrite, soit par la langue orale.
Mohamed Farouk, professeur de français à
Zagazig.
Le mariage n’est plus ce qu’il était
Allons-y gaiement, marions-nous ! Il semble
que le mariage soit effectivement bien gai. Cependant, cet appel
jeune, enthousiaste et agréable à intégrer une institution aussi
profonde que celle du mariage a bien changé aujourd’hui. Il faut
plutôt le remplacer par : crions plus fort, ils n’ont pas
entendu cet appel. Le mariage a effectivement changé de nos
jours, de nature et de fonction. La joie éprouvée lors du
mariage, dans le temps, était celle du cœur parce que l’amour
existait réellement, liait deux personnes devant Dieu et devant
les hommes, pour le meilleur comme pour le pire. Le mariage,
selon Bougeard, est « la traduction en prose du poème de l’amour
». C’est « un mal », dit-on, mais un mal nécessaire. C’est aussi
le seul mal qui soit recherché. Les critères du mariage étaient
bien définis : des critères d’ordre personnel. Le choix se
basait sur la beauté physique et morale. Qu’en est-il
aujourd’hui ? Toutes les données ont changé. Complètement. Les
mariages se préparent en coulisses, se mijotent à petit feu,
sont calculés bien à l’avance, peut-être comme au bon vieux
temps, mais le cœur n’y a malheureusement aucune place. Pourquoi
? Parce que c’est l’argent qui le remplace. Mais, rétorquent nos
grands-pères, l’argent ne fait pas le bonheur. Au contraire,
répondent les jeunes. Car quand la pauvreté frappe à la porte,
l’amour s’enfuit par la fenêtre. La solution ? Riches, riches,
mariez-vous !
Sara Mamdouh Sayed,Le Caire.
Un prix Nobel de l’environnement !
La célèbre institution du prix Nobel devrait
créer un nouvel opus : le Nobel de l’environnement, tout comme
elle a créé un Nobel de l’économie, en 1969. Alfred n’avait pas
prévu, au XIXe siècle, que la Terre allait traverser un XXIe
siècle crucial pour les espèces l’habitant. Si noune nous en
sortons pas, plus rien ne voudra rien dire, les Nobel y compris.
Il faut donc encourager dans nos sociétés les actions les plus
méritantes au chapitre de l’environnement et en faire un objet
de fierté planétaire. Ce devrait même devenir, avec le Nobel de
la paix, le Nobel le plus prestigieux. Si le premier ministre de
la France, Dominique de Villepin, réussit à imposer une taxe sur
les produits en provenance des pays anti-Kyoto, c’est au
gouvernement français qu’on devrait remettre le 1er Nobel de
l’environnement. Car voilà une mesure proprement révolutionnaire,
pleine d’espoir pour notre petite planète qui chauffe.
Sylvio Le Blanc,Montréal (Québec). |
|
|