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Le cyclone Katrina et ses retombées
Par Ibrahim Nafie

Les désastres naturels ne distinguent pas entre un Etat et l’autre. Le cyclone Katrina a atteint la Nouvelle-Orléans dans l’Etat de Louisiane. Il a montré que l’homme est faible, impuissant devant ces désastres, même s’il vivait sur les terres de l’unique superpuissance du monde d’aujourd’hui, les Etats-Unis. Les victimes comptent par milliers et les pertes par milliards. Le pillage, le désordre et les ravages se propagent, le chaos domine, et la loi disparaît. Des observateurs comparent cette situation à ce qui a eu lieu à Bagdad après Saddam.

Cette catastrophe est certes le coup le plus dur, le plus dangereux subi par les Etats-Unis depuis les attentats du 11 Septembre 2001. Plus de 80 % de la superficie de la ville ont été submergés, des personnes par milliers sont assiégées, privées de tout moyen de secours. Certains observateurs estiment que les retards qui ont marqué l’arrivée des secours s’explique par l’absence de la garde nationale, paradoxalement présente en Iraq et en Afghanistan.

Face à l’intensification des critiques à l’Administration Bush, en raison de la lenteur des secours, le président américain a décidé d’aller lui-même sur les lieux du désastre, et annoncer la présentation d’aides immédiates s’élevant à 10,5 milliards de dollars comme premier pas, et le déploiement immédiat des forces de la garde nationale.

Face à cela, la présidente de la « Commission des affaires gouvernementales » au Sénat, Suzanne Collin, et avec elle Joseph Lieberman, membre du Congrès, ont déclaré l’intention d’ouvrir une enquête sur ce qu’ils appellent « un échec » de l’Administration Bush.

La « Commission de sécurité intérieure » au Sénat américain a de même décidé d’ouvrir une enquête sur la faiblesse des réactions du gouvernement fédéral. Il paraît clair que ce désastre aura des retombées à une large échelle pour le président Bush et le Parti républicain. A noter dans ce contexte le message du célèbre metteur en scène Michael Moore au président Bush, lui reprochant d’avoir privé les victimes du cyclone des capacités militaires déployées en Iraq, de négliger la maintenance des digues établies autour de la Nouvelle-Orléans afin d’éviter les risques d’inondation. « Et ce, dit-il, pour établir la démocratie en Iraq ! ».

Certains députés noirs au Congrès estiment que cette lenteur est préméditée, expressément choisie comme sanction de la part de l’Administration républicaine contre les « Noirs » qui ont pour la plupart voté en faveur du candidat démocrate. Les propos des rescapés, comme ceux du pasteur Jackson, affirment que la politique interne américaine a besoin d’une plus grande attention de la part de l’Administration américaine que la politique étrangère.

 

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