Les pressions financières et le manque d’énergie auxquels est confronté le gouvernement l’obligent à appliquer au plus vite un plan de libéralisation sur la question des subventions à l’énergie. Avec toutefois de nombreuses inconnues. Explications.
Le gouvernement cherche à réduire le déficit pour l’exercice 2013-2014. Il mise sur une baisse des subventions et une hausse des impôts, avec en toile de fond la mission d’obtenir le prêt du FMI.
Dans un entretien avec Al-Ahram Hebdo, Gianpietro Bordignon, représentant permanent du Programme alimentaire mondial des Nations-Unies en Egypte, met l’accent sur l’absence de proportionnalité entre la libéralisation des subventions et les salaires.
Dans un rapport publié il y a deux semaines, le FMI dresse une liste des choses à faire et à ne pas faire pour qu’un pays puisse réussir sa libéralisation des subventions à l’énergie. En Egypte, ces conseils n’ont pas été suivis.
Une journée avant l’arrivée de la délégation du FMI, le gouvernement a supprimé une partie des subventions au gaz domestique. En l’absence d'un système équitable, ce sont les plus pauvres qui sont d’abord touchés.
Le gouvernement vient de lancer un programme de libéralisation des prix de la farine destinée au pain subventionné. La décision, qui vise à faire face au marché noir, est fortement contestée par les boulangeries.
Les pénuries se poursuivent malgré les déclarations bienveillantes du gouvernement. Le niveau catastrophique des réserves en dollars est loin de permettre le retour à une offre normale de ce carburant fortement subventionné.
Au plus mal, le secteur du tourisme est fortement opposé à la suppression des subventions sur le fuel. Un carburant utilisé tant par les hôtels que par les bateaux de croisières.
Le ministère du Tourisme lance un vaste plan de conversion en énergies renouvelables qui concernera l’ensemble du secteur. Il résulte à la fois d’une parade face à la suppression progressive des subventions et d’une volonté de développer l’écotourisme.
Une importante crise de ravitaillement frappe de nombreuses stations dans le pays. Elle s’accompagne de déclarations gouvernementales, qui restent à confirmer, sur une imminente baisse des subventions.
Le ministre du Pétrole d'Egypte a annoncé le début de la distribution de l’octane 90 et 92 via des cartes électroniques pour le mois d’avril. L’initiative, qui devrait permettre au gouvernement d’économiser 7 milliards de L.E., se traduira par une hausse du prix de l’essence.
Le gouvernement envisage de réduire drastiquement les subventions sur l’essence et le gaz. Il souhaite accorder 70 milliards de L.E. à ces aides contre 115 l’année dernière. Mais la crainte d’une grogne sociale pourrait remettre à plus tard ces décisions.