L'appel du président Sissi en faveur d'une participation des Ultras ahlawis à l’enquête sur le drame de Port-Saïd en 2012 relance le débat sur le rôle de ces associations liées au football et leur relation avec l’Etat.
Avec le siège, jeudi dernier, de l'hôtel où résidaient les joueurs d'Ahli avant le match contre Smouha, les Ultras ahlawis remettent en question le retour des supporters dans les stades de football.
Mohamad Chabana, président de l’Association des critiques sportifs, estime que le dialogue est la seule voie pour résoudre le conflit entre les Ultras et les autorités. Selon lui, les deux bords ont leur part de responsabilité dans la crise actuelle.
La Cour d'appel des affaires urgentes a interdit, samedi, les activités des Ultras, supporters de football connus pour leur capacité de mobilisation.
Apparus en 2007, les Ultras sont vite devenus le fer de lance de l'opposition aux forces de l'ordre. Avec la révolution de 2011, ces groupes se sont politisés.
Accusés de mener des actes de violence et de sabotage, ces fervents supporters de football ne sont pourtant pas des hors-la-loi. Ils défendent des principes comme la justice et le dévouement.
Motivées par l’affaire des Ultras à Port-Saïd ou par un sentiment de marginalisation partagé par d’autres villes longeant le Canal de Suez, elles trouvent d’autres prétextes pour éclater au Caire, dans le Delta ou ailleurs. Bilan de la semaine, 7 morts et des centaines de blessés.
Marginalisés avant le 25 janvier, les Ultras sont désormais au coeur de la contestation politique. Un nouveau livre retrace le parcours de ces jeunes à travers leurs dessins. « La liberté arrive indubitablement » est devenu leur slogan.
Rami Khalil, dit Pato, est l'un des fondateurs des Ultras ahlawis. Ancien joueur de foot, il représente cette génération passionnée tant par le sport que par la politique.