Des éditos et des informations sont récoltés cette semaine dans la presse pour tenter de donner un aperçu révélateur d’une Egypte en état de convulsion, à la veille du deuxième anniversaire de la révolution du 25 janvier 2011.
Journaliste française d’origine algérienne, Nabila Ramdani s’est imposée dans le journalisme d’opinion sur la BBC, au Royaume-Uni. Sa liberté de ton, ses connaissances solides et ses analyses tranchées en font un gage de qualité dans la presse anglo-saxonne. Elle vient d’être récompensée à Londres
Certains éditoriaux se penchent sur les risques de conflits communautaires et ethniques dans la région. D’autres sont revenus sur la visite d’un cheikh saoudien venu prêcher la bonne parole en Egypte.
En dehors des clivages laïcs-islamistes, quelques rares articles sortent du lot pour se pencher sur la probable faillite politique de l’Egypte ou sur l’alignement religieux de la Haute-Egypte sur les positions des islamistes.
Divers éditorialistes considèrent les Frères musulmans comme le nouveau colonisateur et diagnostiquent que la vraie bataille qui attend Morsi sera celle des réformes économiques.
La plupart des éditos reviennent sur l’après-référendum avec des points de vue différents, mais tous versent dans le pessimisme. D’autres éditos reviennent sur la relation épineuse entre le pouvoir et l’armée.
Certains éditorialistes prévoient le pire pour l’avenir de l’Egypte qui viendra se greffer sur la crise politique. La disparition de l’Etat de droit au profit de hordes qui font la loi. Mais du côté des islamistes, les éditos se réjouissent du résultat du référendum et prédisent un avenir radieux.
L’attaque samedi soir du QG du parti libéral Al-Wafd et du siège de son organe de presse vient « couronner » toute une série d’intimidations à laquelle les journalistes sont soumis depuis des semaines.
Le compte à rebours du référendum est lancé. La presse se fait l’écho de la division qui scinde la société. Les islamistes s’en prennent aux « nostalgiques et ennemis de l’islam ». Les autres les accusent de vouloir accaparer le pouvoir.
Les dirigeants du bureau politique des Frères musulmans ont tenu des conférences de presse successives pour faire face à l’opposition et établir un front islamique uni contre les anti-Morsi.
Alors que la presse de tendance islamiste accuse le fascisme de la gauche et des libéraux, la presse indépendante juge que Morsi est en perte de légitimité. Les deux s’accordent à dire que l’Egypte se dirige vers un drame qui peut être sanglant.
Plusieurs chaînes de télévision et journaux privés se sont tus pour une journée. Ils protestent contre la déclaration constitutionnelle, les atteintes à la liberté de la presse et la volonté des Frères de soumettre les publications à leur contrôle.
Les Frères musulmans se déchaînent contre les médias et les journalistes d’opposition. Licenciements, pressions et fermetures de studios s’ajoutent à un article contesté sur la presse dans le projet de Constitution.
Quelques articles de la presse égyptienne résument l’impact de l’agression israélienne contre Gaza sur la politique étrangère et interne de la direction du président Morsi.
Chaque semaine la presse passe au peigne fin les actes et faits du courant islamiste toutes tendances confondues. Et ce dernier, à la grande joie des rédactions, ne tarit pas d’informations souvent assez saugrenues.
Le rédacteur en chef d’Al-Gomhouriya a été limogé suite à la publication d’un article jugé humiliant pour l’institution militaire. Cette décision confirme une tendance générale hostile à la liberté d’expression.
Cette semaine, coup de projecteur sur l’affaire des fillettes aux cheveux coupés par une institutrice, sur les quartiers anarchiques et la révolution des affamés et sur le concept de la réconciliation nationale.
La divulgation par la presse israélienne de la copie d’une lettre adressée par le président Mohamad Morsi à son homologue Shimon Pérès soulève l’indignation des libéraux comme des islamistes.