Au 43e anniversaire de sa mort, Nasser est invoqué plus que jamais par les Egyptiens. Lui, l’ennemi juré de la confrérie des Frères musulmans, est aussi le chantre de la justice sociale. Pourquoi une telle force de présence ?
En 65 ans, l’histoire de la confrérie a été marquée par de nombreux revirements de la justice quant à son existence légale. De régime en régime, la confrérie a été dissoute, autorisée, tolérée, puis de nouveau interdite.
La justice égyptienne a bel et bien interdit les « activités » des Frères musulmans et a ordonné la confiscation des biens de la confrérie.
Récemment prise d’assaut par les forces de l’ordre, le village de Kerdassa reste le théâtre d’opérations de ratissage d’éléments islamistes radicaux. Les habitants voient d’un bon oeil ce rétablissement de la sécurité. Ils demandent aussi justice et développement. Reportage.
Le comité des 50 a entamé ses consultations avec le Club des juges. Ces derniers insistent sur les garanties de leur indépendance dans la nouvelle Constitution.
Depuis la révolution du 25 janvier, la justice transitionnelle est à l'ordre du jour. Après la chute des Frères, un ministère est spécialement créé pour gérer ce dossier. Mais aucune avancée n'a été réalisée.
La nouvelle Constitution devrait comporter plus de droits en matière de justice, laissent penser les membres du comité des 50 chargés d'amender le texte de 2012. Un pari qui semble difficile à tenir.
Pour Nasser Amin, membre du Conseil des droits de l’homme et directeur du Centre arabe pour l’indépendance des avocats et de la magistrature, le principe de la justice transitionnelle doit être basé sur la réconciliation. Il estime que le règlement des litiges avec les pontes de l’ancien régime n’a rien apporté sur le fond.
Plusieurs pays ont tenté de mettre en place une justice de transition. Si celle-ci a pu faire avancer la paix en Afrique du Sud, elle a aussi servi d'outil de « purification » en Pologne. Exemples.
Hafez Abou-Seada, président de l’Association égyptienne des droits de l’homme, première association active dans le domaine, exprime son indignation quant à la fermeture des chaînes religieuses.
La justice égyptienne a ordonné cette semaine la mise en détention préventive du président destitué Mohamad Morsi. Une mesure critiquée par les organismes des droits de l'homme, mais justifiée par certains politiques.
La première séance de la « réconciliation nationale et de la justice transitionnelle » a eu lieu cette semaine en l’absence des islamistes.
Trois succès électoraux ont fait du Parti de la justice et du développement (AKP) la principale force politique de Turquie. Pouvoir qu'Erdogan tente de conserver à tout prix.
Ahmad Abou-Baraka, conseiller juridique des Frères musulmans, répond aux accusations qui les visent quant à leur réception des décisions de justice et leur respect de la loi.
La crise entre le régime et la justice a pris une nouvelle tournure après l’appel du président Mohamad Morsi à la tenue d’une conférence sur l’avenir de la justice. Ancien président du Conseil d’Etat, le magistrat Mohamad Hamed Al-Gamal évalue cette initiative ainsi que son accueil mitigé par le Club des juges.
Le lynchage sauvage du fils d’un membre du Parti Liberté et justice confirme la recrudescence d’actes de vengeances collectives. Le vide sécuritaire est en grande partie responsable de cette nouvelle forme de violence.
Le conflit est à son comble entre les magistrats et l’exécutif. Celui-ci veut mettre à la retraite plusieurs milliers de juges pour « purifier » l’institution. Pour calmer la crise, le président propose la tenue d’une conférence. Mais il n’a plus la confiance du pouvoir judiciaire.
Les réformes proposées par le gouvernement sur le statut du pouvoir judiciaire sont fortement rejetées par l'ensemble de la magistrature. Selon elle, la Constitution n'autorise pas le Conseil consultatif à légiférer sur le sujet.