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Cinq nouvelles merveilles

Mercredi, 15 janvier 2025

Les découvertes ont été annoncées par le ministère du Tourisme et des Antiquités et la Fondation Zahi Hawas pour le patrimoine et les antiquités. Explications en détail.

Cinq nouvelles merveilles

Le Temple de la Vallée de la reine Hatchepsout dévoilé

 La mission égyptienne a pu découvrir une partie intacte des fondations du Temple de la Vallée, situé comme étant la porte d’entrée principale du temple funéraire de la reine Hatchepsout (1479-1458 av. J.-C.), considéré comme le plus beau temple funéraire jamais construit par les Anciens Egyptiens de la XVIIIe dynastie.

Selon Zahi Hawas, la mission égyptienne a découvert plus de 1 500 blocs décorés du Temple de la Vallée sur lesquels apparaissent des inscriptions magnifiques. « Les scènes découvertes sont parmi les exemples les plus importants et rares de l’art de la sculpture de l’époque de la reine Hatchepsout et de son successeur, le roi Thoutmôsis III », retrace Bahaa Abdel-Ghaffar, directeur des sites archéologiques à la rive ouest de Louqsor. La mission égyptienne a également trouvé plus de 100 stèles en calcaire et en quartzite avec les cartouches royaux de la reine Hatchepsout, sur lesquels sont gravés le nom de naissance et les titres suite à sa montée sur le trône royal, affirmant que Hatchepsout est la propriétaire du temple.

Hatchepsout (1479-1458 av. J.-C.) est l’une des rares femmes à avoir régné comme pharaon en Egypte. Elle est connue pour son règne prospère, ses vastes projets de construction et son temple funéraire magnifique à Al-Deir Al-Bahari. Son architecte de confiance, Senmout, dont le titre est le « Surveillant du Palais Royal », a joué un rôle crucial dans la réalisation de ses ambitions architecturales. Thoutmôsis III (1479-1425 av. J.-C.), successeur de Hatchepsout, souvent surnommé le « Napoléon de l’Egypte Ancienne » en raison de ses nombreuses campagnes militaires, a considérablement élargi l’empire égyptien. Son règne a marqué l’apogée de la puissance militaire et politique de l’Egypte. « C’est vers la fin du règne de Thoutmôsis III et le début du règne du roi Amenhotep II que le temple de Hatchepsout a subi quelques destructions de ses éléments architecturaux », explique Hawas, ajoutant que la mission a pu mettre au jour un ensemble de meubles funéraires remontant à Hatchepsout où le dernier a été trouvé par l’Américain Herbert Winlock entre 1923 et 1931.

 Des tombes rupestres du Moyen Empire

 Parmi les résultats importants obtenus par la mission égyptienne figure la découverte de la séquence historique de l’occupation du site, qui a commencé au Moyen Empire (2050-1710 av. J.-C.) et s’est poursuivie jusqu’au début de la XVIIIe dynastie. Grâce aux fouilles de la mission, des tombes rupestres datant du Moyen Empire ont été mises au jour. Malgré le fait que ces tombes ont été pillées pendant la période ptolémaïque et plus tard, la mission a pu découvrir de nombreux artefacts importants, y compris des tables d’offrandes en poterie avec des modèles d’offrandes de pain, de vin et de viande.

 Une nécropole datant de la XVIIe dynastie

 La mission égyptienne a découvert une nécropole renfermant un certain nombre de tombes et de puits funéraires creusés dans la roche, datant de la XVIIe dynastie (1580-1550 av. J.-C.). A l’intérieur des chambres funéraires, un certain nombre de sarcophages anthropoïdes en bois, connus sous le nom de cercueils Rishi, ont été trouvés. Parmi les sarcophages les plus importants figure un intact lié avec des cordes d’un enfant enterré il y a environ 3 600 ans. A côté de ces sarcophages, la mission a découvert un tapis enroulé. « Le tapis est encore intact et non déplié », retracent les archéologues. La mission prépare actuellement un programme spécial de traitement pour le restaurer et le transférer dans l’un des musées égyptiens pour être exposé au public. La mission égyptienne a déjà transféré, lors de la saison de fouilles 2023-2024, l’une de ses trouvailles importantes : un lit en bois et une natte tissée. Transporté au NMEC, le lit date de la fin de la XVIIe dynastie ou le début de la XVIIIe dynastie. Le lit appartient à l’un des gardiens de la nécropole, car il a été trouvé dans une petite pièce réservée aux gardiens.

La découverte des arcs de guerre est également l’une des trouvailles importantes de la mission égyptienne. « Ceux-ci révèlent l’arrière-plan militaire des propriétaires de ces tombes, et leur lutte pour libérer l’Egypte des Hyksos », indique le directeur de la zone archéologique.

 La tombe de Djehuti-Mes, « surveillant du palais de la reine Téti-Sheri »

 La découverte de la tombe du surveillant du palais de la reine Téti-Sheri éclaire l’histoire d’une période de l’Egypte, rare en artefacts. La reine Téti-Sheri est la mère du roi Seqenenrê, le premier roi martyrisé dans la guerre de libération contre les Hyksos et la grand-mère des rois guerriers Kamose et Ahmôsis Ier, libérateur de l’Egypte. La tombe date de la IXe année du règne du roi Ahmôsis Ier (1550-1525 av. J.-C.), comme le confirme la date gravée sur une stèle funéraire de Djehuti-Mes.

La tombe est formée d’une salle carrée taillée dans la roche, précédée d’une chapelle en brique crue recouverte de plâtre blanc. A l’intérieur de la chambre funéraire apparaissent des dessins muraux colorés en rouge et un puits rectangulaire menant à une petite chambre funéraire. A l’intérieur du puits, une table d’offrandes en calcaire a été trouvée, ainsi qu’une stèle funéraire du propriétaire de la tombe, Djehuti-Mes.

Malgré le titre important que le propriétaire de la tombe portait en tant que « surveillant du palais de la reine Téti-Sheri », la reine la plus importante et puissante de l’histoire de l’Egypte Ancienne, le statut humble et la simplicité de sa tombe fournissent de nombreuses informations politiques, sociales et économiques sur les débuts de la XVIIIe dynastie, succédant à des années de guerres de libération amères qui ont épuisé l’économie de l’Etat.

 La nécropole ptolémaïque d’Assassif

 La mission égyptienne dirigée par Zahi Hawas a pu également découvrir une partie d’une nécropole ptolémaïque étendue qui occupait le site de la chaussée du Temple de la Vallée de la reine Hatchepsout. La nécropole, cependant bien identifiée sur les cartes archéologiques, n’a jamais été systématiquement fouillée auparavant. Les tombes étaient construites en brique au-dessus des vestiges du Temple de la Vallée de la reine Hatchepsout. Une grande partie de la nécropole a été excavée au début du XXe siècle de notre ère, mais elles n’ont pas été correctement documentées.

La mission égyptienne a découvert un grand nombre d’artefacts dans les tombes mises au jour, y compris des pièces de monnaie en bronze portant l’image d’Alexandre le Grand, datant de l’époque de Ptolémée Ier (367-283). Des jouets pour enfants en argile sous forme humaine et animale ont également été trouvés, ainsi qu’un certain nombre de pièces de cartonnage et de masques funéraires recouvrant les momies, et un grand nombre de scarabées ailés, de perles et d’amulettes funéraires.

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