« Lorsque je m’engage, je le fais à fond. J’aime ce que je fais et j’aime être la meilleure dans tout ce que je fais. Pour moi, c’est le succès absolu », déclare la jeune Egyptienne Amna El Trabolssy, première femme élue à la tête de la Fédération égyptienne de squash depuis sa création en 1991. Elle a remporté les élections tenues en décembre 2024 et est désormais à la tête de la fédération jusqu’en 2028. « Je suis vraiment ravie d’acquérir ce poste prestigieux. J’ai pleuré de joie en apprenant la nouvelle ».
Avant les élections, elle était soutenue par son entourage. Son mari l’a également encouragée et lui a dit : « Tu le mérites ». Ses parents étaient un peu inquiets avant sa candidature mais, quand même, ils attendaient ce succès. « Tu peux assumer cette responsabilité. On ne peut rien faire si on n’a pas confiance en soi-même », lui ont-ils dit.
Amna El Trabolssy a été membre du conseil d’administration de la Fédération égyptienne de squash pendant deux mandats successifs entre 2018 et 2024. En 2015, elle était devenue la première femme directrice technique au club Sporting d’Alexandrie.
En tant que joueuse, El Trabolssy a été championne d’Egypte dans différentes catégories d’âge. Elle a représenté l’Egypte dans les compétitions internationales. Sa vie a toujours été centrée autour d’un objectif : améliorer ses résultats. Entourée d’une équipe qui la pousse à aller de l’avant, elle a été tour à tour finaliste en individuel du Championnat du monde junior 2003, championne du monde junior par équipe en 2003, finaliste au Championnat du monde senior par équipe en 2006 et elle a atteint le 41e rang mondial en février 2004. « Les compétitions qui étaient organisées au pied des pyramides de Guiza, en Egypte, sont le premier secret de cette réussite », dit El Trabolssy. Et d’ajouter : « Quand j’avais 11 ans, en 1996, Ahmed Barada, qui était le numéro 2 mondial, est parvenu à se qualifier pour la finale. A l’époque, cette nouvelle avait fait beaucoup de bruit en Egypte. A partir de cette date, un grand nombre de jeunes filles et garçons ont eu envie de faire comme lui : devenir un héros en squash. Je suis fière du fait que le squash peut aujourd’hui revendiquer le titre de deuxième sport d’Egypte après le foot ».
Née le 28 avril 1985 à Alexandrie, Amna El Trabolssy était une jeune fille très énergique. Ses parents ont donc décidé de la guider vers le sport, afin de mieux canaliser son énergie. Elle a attrapé le virus du squash à l’âge de 9 ans. « J’étais alors un peu âgée pour commencer dans ce jeu, en comparaison avec la plupart des athlètes qui commencent à 6 ou 7 ans ». C’est par pur hasard qu’elle est devenue joueuse et ensuite championne. Sa meilleure amie, Nevine Nachaat, championne d’Egypte de squash, l’avait encouragée à essayer le jeu. El Trabolssy l’accompagnait et a décidé de faire du squash dans le but de perdre du poids. « Une jeune fille de 9 ans qui mesurait 1,3 m et qui pesait 50 kg est considérée en squash comme obèse », dit-elle en riant. « Le squash est l’un des sports les plus exigeants physiquement. C’est donc un excellent moyen de perdre du poids, surtout s’il est associé à un régime alimentaire sain. En moyenne, un joueur de poids raisonnable brûle entre 800 et 1 000 calories par heure de squash », explique la joueuse.
A ses débuts, au sein du club Sporting d’Alexandrie, son premier coach Kamal Abdallah l’a encouragée à pratiquer le jeu. « Ses paroles résonnent encore dans mes oreilles. Il m’a dit que je possédais un talent exceptionnel et que je serais un jour une star dans le monde du squash ». Amna s’entraînait quotidiennement avec enthousiasme : quatre heures d’entraînement à la file par jour pendant l’hiver, tandis qu’en été, les heures d’entraînement étaient partagées, une partie dans la matinée et l’autre l’après-midi.
En tant que présidente de la Fédération égyptienne de squash, son agenda est toujours chargé. Pour elle, le temps est précieux dans la vie car il est limité. Son papa lui disait : « Le temps est le carburant le plus élémentaire de la vie : Pas de temps, pas de vie, pas de projets. Nous avons besoin de temps, tout comme nous avons besoin d’oxygène pour respirer ». Son papa a changé de rôle quand elle a eu 20 ans. « Tu devrais parler ainsi. Tu as le droit de dire cela. Tu es mignonne en faisant cette coiffure … », lui conseillait-il.
Quant à sa maman, femme au foyer, elle mettait en application les conseils du père. « Pour réussir à l’école et avoir de bonnes notes, ma mère m’a appris à bien m’organiser, à étudier mes leçons et à faire mes devoirs au club pour ne pas gaspiller mon temps ».
El Trabolssy n’oublie jamais le soutien de sa mère, même après son mariage avec un homme d’affaires en 2014 et la naissance de ses deux enfants : une fille et un garçon âgés aujourd’hui de 15 ans et de 9 ans. « Ma mère et mon conjoint m’aident beaucoup. Elle aide mes enfants à étudier et à faire leurs devoirs. Quant à mon mari, il emmène les enfants à l’école, aux leçons particulières et aux entraînements sportifs, et ce, en dépit de ses nombreuses responsabilités. Mon fils est champion d’Egypte de squash des moins de 9 ans et ma fille est championne d’Egypte de gymnastique rythmique ».
En 2007, El Trabolssy a décidé d’arrêter les compétitions. Elle est devenue entraîneur de squash en 2008. Elle se concentre sur la préparation technique et tactique des athlètes à partir de l’âge de 8 ans. Elle voudrait transmettre aux jeunes le message qu’elle a eu tout au long de sa vie sportive. « Jouer au squash est bénéfique pour la santé des jeunes, leur bien-être et leur mentalité. Le squash préserve la souplesse du corps grâce au mouvement physique continu. C’est un sport qui en vaut la peine », dit-elle aux jeunes en leur apprenant l’importance du sport dans la vie. « Grâce au sport, on peut faire le tour du monde, rencontrer des personnes formidables et découvrir différentes cultures. Même si l’objectif principal est de réaliser des résultats, c’est une expérience riche en enseignements et découvertes », dit-elle.
Aujourd’hui, à la tête de la Fédération égyptienne de squash, El Trabolssy veut faire évoluer le jeu en organisant des cours d’entraînement pour les athlètes, les coachs et les arbitres. « Notre rêve va bientôt devenir une réalité. Le squash va devenir un sport olympique en 2028 », dit-elle.

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