Al-Ahram Hebdo : Plusieurs cas de grippes sévères ont été signalés ces dernières semaines. De quoi s’agit-il ? Sommes-nous face à une nouvelle variante du coronavirus ?

Amjad Al-Haddad : Les virus actuellement en circulation comprennent la grippe saisonnière, l’adénovirus, le Virus Respiratoire Syncytial (VRS) et le coronavirus, qui sont tous fréquents en cette période de l’année. Les récentes mutations du coronavirus l’ont rendu moins virulent, ses symptômes s’apparentant désormais à ceux d’un simple rhume. Concernant le variant XEC, signalé dans certains pays européens, il ne semble pas provoquer de symptômes plus graves que les variantes précédentes, et les vaccins actuels contre le Covid-19 restent efficaces. A ce jour, aucune preuve ne confirme sa présence en Egypte.

— Quels sont les symptômes et le protocole de soin pour ces virus ?

— Les symptômes incluent la fièvre, la toux, les maux de gorge, les maux de tête, la fatigue et parfois une perte de l’odorat ou de l’appétit. Ces infections peuvent également entraîner des complications telles que l’otite moyenne, provoquant des douleurs auriculaires et des troubles de l’équilibre. Dans les cas simples, le traitement repose sur le repos, la prise d’antipyrétiques, de vitamine C et d’antioxydants comme le zinc et le sélénium. L’immunité naturelle du patient joue un rôle crucial dans la guérison. Cependant, l’utilisation d’antibiotiques est déconseillée pour traiter ces infections d’origine virale. Par ailleurs, il est fortement recommandé aux personnes souffrant de maladies chroniques de se faire vacciner pour réduire les risques de formes graves.

— La propagation actuelle des virus pourrait-elle entraîner des mesures préventives ?

— Le gouvernement surveille constamment la situation épidémiologique en s’appuyant sur les données fiables du ministère de la Santé et de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Il évite de se laisser influencer par des informations non vérifiées pouvant créer une panique injustifiée. En cas de détection de virus potentiellement dangereux, des mesures préventives proportionnées à la gravité du risque seraient mises en oeuvre, notamment pour protéger les personnes âgées, vulnérables ou immunodéprimées.

— Pourquoi la propagation des virus est-elle aujourd’hui perçue comme un fait accompli ?

— A l’instar de nombreux autres pays, l’Egypte a développé une approche pragmatique face aux nouveaux virus respiratoires. Les récentes mutations du coronavirus l’ont rendu moins virulent, et aucun nouveau virus préoccupant n’a été détecté dans le pays. Depuis l’apparition du Covid-19, le gouvernement et la population ont acquis une meilleure compréhension des virus respiratoires, de leurs modes de transmission et des moyens de prévention. Les infrastructures sanitaires ont été renforcées et les mesures préventives sont désormais intégrées dans les habitudes quotidiennes. Cette gestion équilibrée permet à la société de coexister avec ces défis sanitaires.

— L’Egypte est-elle exposée au virus HMPV répandu en Chine ou au Norovirus qui vient d’Europe ?

— Découvert en 2001, le virus HMPV est un virus respiratoire qui n’a pas encore atteint l’Egypte. Bien qu’il touche toutes les catégories d’âge, il est plus dangereux pour les enfants, les personnes âgées ou immunodéprimées. Cependant, grâce à la sensibilisation accrue et aux progrès médicaux depuis la pandémie de Covid-19, son impact pourrait être limité.

En revanche, le Norovirus est plus préoccupant en raison de la facilité avec laquelle il se transmet par contact ou par ingestion d’aliments contaminés. Ce virus provoque des vomissements et des diarrhées aiguës et se propage rapidement, particulièrement en hiver. Les mesures d’hygiène sont cruciales pour limiter sa propagation.