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Prix Sawiris : 20 ans de louage à la culture

May Sélim , Mercredi, 15 janvier 2025

C’est une double célébration qu’a organisée cette semaine la Fondation Sawiris : l’annonce des lauréats du prix Sawiris et le 20e anniversaire de la création de ce prix qui récompense les meilleures oeuvres égyptiennes dans différents domaines culturels.

Prix Sawiris : 20 ans de louage à la culture
Ghada Al-Absy remporte le prix du roman pour plus de 40 ans.

Ambiance festive à la salle Ewart dans l’ancien campus de l’Université américaine du Caire. Malgré le froid de janvier, les invités, écrivains, politiciens, stars et hommes de lettres, se sont réunis pour célébrer, dans une réception en plein air au Centre culturel d’Al-Tahrir (TCC), le 20e anniversaire du prix culturel Sawiris. Lancés en 2005, les prix décernés par la Fondation Sawiris pour le développement social récompensent ce que ses différents jurys sélectionnent comme étant les meilleures créations égyptiennes de l’année, dans les catégories suivantes : romans, nouvelles, scénarios, pièces de théâtre, oeuvres pour enfants et critiques littéraires.

La soirée a donc débuté par un concert aussi nostalgique que joyeux avec la troupe d’Al-Masreyine de Hani Chénouda. La troupe, qui a été fondée vers la fin des années 1970, fait peau neuve depuis trois ans avec les jeunes chanteurs Mona El Attar, Tina Adly et Seif Khaled. Toujours avec Chénouda sur le clavier, la troupe a interprété leurs tubes de longue date Machiya Al-Sanyoura (la belle marche), Al-Gawaz (le mariage) et la chanson d’espoir Mahma Kan Helmak Baïd (peu importe à quel point ton rêve est loin). Dans chaque chanson une petite histoire qui se révèle. Les chansons reflètent des moments de la vie quotidienne dans la société égyptienne.

La cérémonie de la remise des prix a ensuite débuté à la salle Ewart par une vidéo qui résume l’histoire de ce prix égyptien au cours de ces 20 ans. Une vidéo sur laquelle figure la star Yousra, résumant l’importance de raconter à travers les différents domaines du prix : « Pendant 20 ans, ce prix dit aux créateurs : racontez, racontez, ne soyez pas silencieux. Parce que chaque mot peut faire un changement. C’est une célébration de la vie et de l’écriture ». Ainsi, les histoires narrées par les auteurs, essayistes et critiques s’avèrent être au cours de différentes éditions du prix l’essence d’une créativité jeune, rebelle et nouvelle.

« Je n’arrive pas à croire que 20 ans se sont écoulés. L’histoire a débuté par un coup de fil que j’ai reçu de Chams Al-Etreby qui m’a transmis une invitation à dîner de la part de Samih Sawiris. Pendant ce dîner, elle a proposé à l’homme d’affaires l’idée du prix. Sawiris a rapidement donné son accord et du coup, le prix a été lancé », explique Mohamed Abou El-Ghar, membre du conseil d’administration du prix. Il ajoute : « Durant cette édition, 900 textes ont été soumis au concours : 140 scénarios, 282 romans, 135 recueils de nouvelles, 143 pièces de théâtre, 95 oeuvres de critiques et 95 textes pour enfants », des chiffres qui dévoilent un mouvement d’écriture jeune et nouveau. « Dans le monde arabe, l’Egypte était toujours pionnière par son art et sa culture. Les sources de cet art sont enracinées dans la terre de l’Egypte et très attachées au Nil. Rien ne peut changer cette vérité », évoque Naguib Sawiris, vice-président de la Fondation Sawiris pour le développement social.


Walid Taher primé pour son ouvrage illustré Fondoq Ala Al-Nahr.

Les Quatre Saisons de Vivaldi où la raison et l’imagination s’affrontent ont été interprétées par un orchestre philharmonique sous la conduite d’Ahmed Al-Saïdi avant la remise des prix. La musique fait aussi ses propres narrations. L’extrait du printemps joué brillamment par la jeune et talentueuse Nour Abdel Fattah nous a fait rêver.

La Tunisienne Emel Mathlouthi, avec une voix suave et une musique révolutionnaire, a interprété Souty (ma voix), tube à succès de son album Mra (femme, 2024), Holm (rêve), chanson titre de son album de 2020, et Kelmeti Horra (ma parole est libre), chanson titre de son premier album dédié à la révolution tunisienne en 2012. Mathlouthi chantait et jouait à la guitare. Elle a ensorcelé le public et a représenté aussi une voix narrative rebelle qui s’est ajoutée aux textes narratifs primés cette année.

De nouveaux prix

En 2005, le prix culturel Sawiris a débuté sa première édition en récompensant le meilleur roman et le meilleur recueil de nouvelles pour les jeunes auteurs de moins de 40 ans et les grands auteurs âgés de plus de 40 ans. Au cours de ces différentes éditions, elle a augmenté ses prix et leurs montants. Aujourd’hui on compte six prix. Et cette année, deux nouveaux prix se sont ajoutés à la liste : le prix de la traduction et le prix de la maison d’édition. A travers la Fondation Sawiris, tous les accords et le soutien pour la traduction, la publication et la diffusion du roman primé par le premier prix (200 000 L.E.) pour les jeunes auteurs vers d’autres langues sont garantis. Ainsi, cette année, le prix a été accordé au roman Al-Saby (le garçon) de Sayed Omar.

Le deuxième nouveau prix est décerné à la maison d’édition qui a le plus grand nombre d’ouvrages primés pendant l’édition en cours. Cette année, la maison d’édition Al-Mahroussa, qui a publié Toxica de Ghada Al-Absy (prix du roman pour les grands auteurs : 250 000 L.E.) et Farida wa Sidi Al-Mazloum de Héba Ahmed Hassab (2e prix du roman pour les jeunes auteurs : 150 000 L.E.) a été primée.

Par ailleurs, le prix du meilleur recueil de nouvelles dans la catégorie des plus de 40 ans (250 000 L.E.) est allé à Ahmed Ibrahim Al-Chérif pour Zaghrouda Taliq bi Ganaza (une zaghrouda digne des funérailles).

Le 1er prix du recueil de nouvelles (200 000 L.E.), récompensant les auteurs de moins de 40 ans, a été remporté par Aya Tantawy pour Ehtémalat la Néhaïya lil Ghiyab (des possibilités infinies d’absence). Et le 2e prix (150 000 L.E.) a été obtenu par Mahmoud Youssef pour Al-Raqes Maa Al-Marionnette (le danseur avec les marionnettes).

En outre, le prix de la critique littéraire (200 000 L.E.) est allé à Ammar Aly Hassan pour son livre Bassira Hadéra (une perspicacité présente) qui présente une nouvelle étude sur la vie de Taha Hussein.


Les chansons d’Emel Mathlouthi ensorcèlent le public. (Photo : Mohamad Chaalan)

Le prix des oeuvres pour enfants de moins de 12 ans (200 000 L.E.) a été attribué à Walid Taher, auteur et illustrateur de Fondoq Ala Al-Nahr (un hôtel au bord de la rivière). Le 2e prix (150 000 L.E.) a été attribué à Iman Al-Naggar (auteure) et Sofia Samir Ahmed (illustratrice) pour leur ouvrage Kiki wa Réglih Al-Saghira Geddane (Kiki et ses petits pieds).

Le 1er prix de la dramaturgie (250 000 L.E.) a été décerné à Yasmine Emam pour sa pièce Al-Bahes An Al-Bahga (le quêteur de la joie) et le 2e prix (150 000 L.E.) à Ahmed Fouad Eddine pour Al-Baqi Min Omri (ce qui reste de ma vie).

Le meilleur prix du scénario dans la catégorie Grands écrivains (250 000 L.E.) a récompensé Abdel Fattah Kamal pour son scénario Al Modir (le directeur), tandis que le prix de la catégorie Jeunes scénaristes (150 000 L.E.) est allé à Mohab Tareq pour Al-Ard Al-Akhir (le dernier spectacle).

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