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Ce que prépare la future Administration américaine

Abir Taleb , Mercredi, 11 décembre 2024

Ses contours sont encore à préciser, mais le plan des conseillers de Trump sur l’Ukraine repose sur un principe : des concessions territoriales ukrainiennes contre des garanties de sécurité à Kiev.

Keith Kellogg

Keith Kellogg. Le nom sera bientôt sur toutes les lèvres. Car il s’agit du général américain à la retraite que le président américain élu, Donald Trump, a choisi pour devenir l’émissaire pour l’Ukraine et la Russie. Il a 80 ans, a été décoré durant la guerre du Vietnam, a participé à la guerre de 1990-1991 en Iraq, a été conseiller à la Sécurité intérieure en 2017 lors du premier mandat de Trump et doit maintenant en finir avec la guerre entre ces deux pays. « Ensemble, nous obtiendrons la paix par la force et nous rendrons l’Amérique et le monde sûrs à nouveau ! », a écrit Trump sur son réseau social Truth le 27 novembre juste après avoir nommé Keith Kellogg.

Le nouvel émissaire aurait déjà un plan en poche. En juin dernier, l’agence Reuters avait rapporté que le nouvel envoyé spécial, ainsi qu’un autre des principaux conseillers de Trump, Frederick H. Fleitz, vice-président du cercle de réflexion America First Policy Institute (proche de Trump), avaient concocté une feuille de route qui prévoit un virage à 180° de la stratégie américaine en Ukraine. Les deux hommes auraient également proposé de geler les lignes de fronts dans leur position actuelle et de retirer de la table l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. Washington avertirait en même temps Moscou que tout refus de négocier entraînerait un soutien accru des Etats-Unis à l’Ukraine. C’est ce qu’avait déclaré le général à la retraite Keith Kellogg dans une interview. Il avait déclaré que pour persuader Kiev d’entamer des négociations avec la Russie, Washington continuerait, en retour, à armer l’Ukraine, pour dissuader la Russie d’attaquer pendant ou après la conclusion d’un accord. En même temps, toujours selon Kellogg, les Etats-Unis et d’autres partenaires de l’OTAN retarderaient l’adhésion de l’Ukraine à l’alliance pendant une période prolongée en échange d’un « accord global et vérifiable avec des garanties de sécurité ».

Reste à savoir quelle sera la position de Moscou et de Kiev. Le plan ne risque pas de plaire aux Ukrainiens, qui peuvent y voir une capitulation. Quant aux Russes, certains analystes estiment qu’ils pourraient ne pas se presser dans des pourparlers sérieux puisqu’ils détiennent l’avantage sur le terrain.

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