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L’architecture islamique à l’honneur

Doaa Elhami , Mercredi, 11 décembre 2024

L’Institut Français d’Archéologie Orientale (IFAO) a publié le quatrième et dernier volume de la collection « Palais et maisons du Caire ». Revue du livre.

L’architecture islamique à l’honneur

Le quatrième et dernier volume de la collection « Palais et maisons du Caire », publié par l’Institut Français d’Archéologie Orientale (IFAO), aborde l’historique et l’architecture des maisons Al-Chabchiri, Harrawi et Sadate. Ces trois maisons, qui portent le nom de leurs derniers propriétaires, viennent en fin de liste des 29 palais et maisons présentés dans les trois premiers volumes de cette collection. Rédigé par Bernard Maury et Alexandre Lézine, ce IVe volume, comme ses prédécesseurs, est sorti en grand format. En revanche, ce volume se divise en deux parties essentielles : la première met l’accent sur les trois maisons restantes, tandis que la seconde aborde trois palais de l’époque ottomane au Caire.

Dressée sur l’ancienne ruelle ou impasse Al-Tetri, la maison Al-Chabchiri a acquis son nom du cheikh Mohamed ibn cheikh Imam Al-Dine Al-Qabbani Al-Chabchiri, « qui possédait d’autres biens dans un quartier nord de l’ancienne ville », lit-on dans le livre, en notant que la famille Al-Chabchiri faisait partie des grandes familles du XVIIe siècle. Cette maison a été inscrite sur les registres du comité de conservation des monuments de l’art arabe en 1951-1952 et a été restaurée à cette époque avec un coût élevé de 1 500 L.E. « Grâce à ces travaux, la maison Al-Chabchiri échappa à l’état de délabrement et à la destruction qui la menaçaient », lit-on dans le livre, où l’auteur explique la cause essentielle accordée à la maison Al-Chabchiri, qui « nous a semblé particulièrement intéressante car elle définit parfaitement ce qu’était une demeure bourgeoise au XVIIe siècle », souligne Bernard Maury dans l’avant-propos. Elle a également subi de légères modifications au fil des siècles. « Elle constitue donc un témoignage exceptionnel et authentique de l’architecture de cette époque », retrace l’auteur. La maison se compose ainsi de 15 éléments architecturaux : l’entrée, le porche d’entrée, le couloir, la cour, le takhtaboche, la pièce annexe connue sous le nom de chambre d’accueil, quatre entrepôts, l’escalier extérieur du maqaad, un porche voûté, des écuries et l’escalier du harem.

Evolution architecturale

Si la conservation architecturale au fil des siècles distingue la maison Al-Chabchiri, les grandes transformations subies par la maison Harrawi, construite également au XVIIe siècle, ont incité les historiens et les architectes à l’étudier, comme le témoigne Bernard Maury :« Il est intéressant de suivre l’évolution des mêmes éléments d’architecture présents à chaque époque, mais différents quant à leur forme et leur décor ». La maison Harrawi a acquis son nom de l’un de ses derniers propriétaires, Abdel-Rahman beik Al-Harrawi. « Elevée (…) à proximité immédiate de la mosquée d’Al-Azhar, cette bâtisse jouissait d’une situation privilégiée dans un quartier résidentiel où subsistent encore des résidences particulières », retrace l’ouvrage, assurant que la maison Harrawi semble être le carrefour de styles architecturaux de plusieurs siècles. Les exemples d’une telle richesse et d’un tel développement architecturaux sont nombreux, ses entrées en témoignent par excellence.

La troisième et dernière maison présentée dans le livre est celle d’Al-Sadat. Elle appartenait en 1755 à « Naqib Al-Achraf » (doyen des nobles) (une expression arabe utilisée pour indiquer un rôle honorifique attribué au principal représentant des descendants du prophète Mohamad), Al-Sayed Ahmed Ibn Ismaïl Al-Sadat. La maison se dresse dans le quartier Al-Hélmiya Al-Guédida, l’un des nouveaux quartiers du Caire fatimide. Cette maison se distingue par son ensemble architectural, connu pour ses cours, ses appartements, son passage à ciel ouvert, son vaste jardin et sa bibliothèque. Cet ensemble est riche en motifs géométriques et botaniques décoratifs qui ornent ses salles, ce qui a encouragé les auteurs à mettre la photo de l’une de ses salles sur la couverture du IVe volume.

Cette première partie de l’ouvrage se termine par une conclusion descriptive sur le développement architectural au fil des quatre siècles, témoigné par les palais et les maisons du Caire.

« Trois palais d’époque ottomane au Caire » est le titre de la deuxième partie de l’ouvrage, qui « présente un intérêt supplémentaire majeur avec une édition en arabe retenant les points essentiels de l’étude de chaque bâtiment (…) Les travaux de restauration sur certains bâtiments, entrepris ensuite par la Mission française jusque dans les années 2000, ont donné lieu à des relevés architecturaux complémentaires que nous sommes heureux de mettre à disposition des chercheurs », retrace Bernard Maury dans la préface. Ces palais sont ceux de Gamal Al-Dine Al-Dahabi et de Ali Katkhoda, situés en dehors des limites de la ville fatimide, ainsi que de celui de Sett Wassila, situé à une centaine de mètres au sud de la mosquée d’Al-Azhar.

Bernard Maury poursuit dans la préface : « La nouvelle édition a également bénéficié de nouvelles techniques d’impression concernant les planches photographiques, leur conférant une qualité exceptionnelle, compte tenu de leur ancienneté ».

Le IVe volume résume alors la documentation d’un trésor architectural qui mérite davantage d’attention pour être sauvegardé, témoin d’une civilisation prospère qui a rayonné sur le monde entier.

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