Lundi, 20 janvier 2025
Al-Ahram Hebdo > Monde >

Remous après la décision de la CPI

Abir Taleb , Mercredi, 27 novembre 2024

Entre ceux qui sont satisfaits, ceux qui disent respecter la CPI, ceux qui défendent Israël aveuglément et ceux qui font preuve de prudence, les réactions aux mandats d’arrêt par la Cour sont diverses. En voici les principales.

CPI
(Photo : AFP)

Ceux qui respectent la décision de la CPI

 UE : Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, estime, quant à lui, que les mandats d’arrêt en question doivent être « respectés et appliqués ». « Ce n’est pas une décision politique. C’est une décision d’une cour, d’une cour de justice, d’une cour de justice internationale. Et la décision de la cour doit être respectée et appliquée », a-t-il ajouté.

 Irlande : Le premier ministre irlandais a estimé que les mandats d’arrêt constituent « une étape extrêmement importante » et son pays respectera la décision de la CPI.

 Belgique : Le ministère belge des Affaires étrangères a dit soutenir « pleinement » le travail de la CPI et considère que « les responsables des crimes commis en Israël et à Gaza doivent être poursuivis au plus haut niveau, qui que ce soit l’auteur de ces crimes ».

 Pays-Bas : Le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Caspar Veldkamp, a confirmé que son pays « donnerait suite aux mandats d’arrêt ». Manifestement embarrassé, il a annulé un déplacement en Israël.

Les plus royalistes que le roi

 Etats-Unis : Joe Biden, le président américain, a dénoncé une décision « scandaleuse ». « Nous serons toujours aux côtés d’Israël face aux menaces contre sa sécurité », a écrit le président sortant. Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche s’est dit préoccupé par « les erreurs troublantes dans le processus qui a mené à cette décision », estimant que « la CPI n’était pas compétente juridiquement dans cette affaire ». Au Congrès, les républicains ont carrément réclamé des sanctions contre l’organisation internationale.

 Hongrie : Après avoir qualifié les mandats d’arrêt de « scandaleusement impudents » et de « cyniques », le premier ministre hongrois, Viktor Orban, dont le pays occupe la présidence tournante de l’Union européenne, a adressé une invitation à Benyamin Netanyahu pour protester contre la décision.

 Argentine : Pour la présidence argentine, les mandats d’arrêt de la CPI « ignorent le droit légitime d’Israël à se défendre ». « Criminaliser la défense légitime d’une nation tout en omettant ces atrocités est un acte qui fausse l’esprit de la justice internationale », a dit le président argentin, Javier Milei, sur son compte X.

Les satisfaits

 Egypte : Le ministre des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a confirmé que l’Egypte respecte la décision de la CPI, ainsi que « toutes les décisions et résolutions des institutions internationales ». « Si on veut vivre dans un cadre de légitimité internationale, on ne peut pas se permettre d’avoir un pays hors de la loi ou qu’on applique un principe d’impunité », a-t-il ajouté.

 Autorité palestinienne : Dans un communiqué officiel, l’Autorité salue la décision de la CPI, mais insiste sur « l’importance que la justice soit rendue, que les coupables rendent des comptes et que les criminels de guerre soient jugés ». Ces mandats représentent un « signe d’espoir et de confiance dans le droit international et ses institutions », ajoute le texte.

 Algérie : Le ministère algérien des Affaires étrangères a déclaré que « cette mesure que l’Algérie n’a eu de cesse de réclamer constitue un pas important et une avancée concrète vers la fin de décennies d’immunité et d’impunité dont a bénéficié l’occupant israélien ».

 Turquie : Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a salué une « décision courageuse », estimant qu’il est important qu’elle soit mise en oeuvre par tous les pays parties à l’accord, afin de renouveler la confiance de l’humanité dans le système international.

 Jordanie : Le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, a déclaré que les décisions de la CPI devaient être respectées et mises en oeuvre, ajoutant que « les Palestiniens méritaient la justice ».

 Afrique du Sud : Ce pays, qui mène une procédure parallèle devant la CPI contre Israël pour génocide, a salué la décision qui marque « une étape importante vers la justice pour les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre en Palestine ».

 Colombie : « C’était la chose logique à faire. Netanyahu est un génocidaire. La CPI le dit et cette décision doit être respectée », a lancé le président colombien, Gustavo Petro.

Les prudents

 France : Paris a simplement annoncé avoir « pris acte » des mandats d’arrêt et a rappelé être « fidèle à son engagement de longue date en soutien à la justice internationale ». Mais la France, Etat membre de la CPI, n’a pas explicité si elle procéderait à leur arrestation au cas où ces personnes se rendraient sur son territoire.

 Allemagne : La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a déclaré que son pays « examinait » sa réponse à la décision de la CPI, ajoutant que le pays était lié à la cour et reconnaissait le droit international.

 Royaume-Uni : Un porte-parole du premier ministre, Keir Starmer, a indiqué que le pays respectait l’indépendance de la CPI sans confirmer s’il exécuterait le mandat d’arrêt.

Mots clés:
Lien court:

 

En Kiosque
Abonnez-vous
Journal papier / édition numérique