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Négociations difficiles à la COP29

Mardi, 12 novembre 2024

Négociations difficiles à la COP29
(Photo : AFP)

La 29e Conférence sur le climat de l’ONU s’est ouverte lundi 11 novembre en Azerbaïdjan avec pour principal enjeu de trouver un compromis sur les montants d’aide financière à destination des pays les plus pauvres et vulnérables au changement climatique. La conférence a été ouverte par Sultan Al Jaber, président de la COP précédente, qui va passer la main officiellement à l’Azerbaïdjan. L’Egypte est représentée par le premier ministre, Mostafa Madbouly. Ce dernier doit participer avec un certain nombre de dirigeants et de chefs de gouvernement à des tables rondes sur divers sujets liés à l’action climatique tels que le financement climatique. « Il est temps de montrer que la coopération mondiale n’est pas au point mort. Elle est à la hauteur du moment », a lancé le patron de l’ONU Climat, Simon Stiell. L’enjeu principal de cette COP, qui durera jusqu’au 22 novembre, est de fixer le montant de l’aide climatique des Etats développés pour les pays en développement afin qu’ils se développent sans charbon ni pétrole et qu’ils puissent affronter plus de canicules et d’inondations. De 116 milliards de dollars par an (en 2022), l’aide climatique future doit s’exprimer en milliers de milliards annuels, réclament les pays pauvres.

Les pays développés ont contracté une « dette climatique » et « nous ne quitterons pas cette COP si le niveau d’ambition sur la finance n’est pas à la hauteur », a lancé la Sud-Africaine Tasneem Essop, directrice exécutive du Climate Action Network (CAN), qui regroupe des milliers d’ONG du monde entier. Mais les Occidentaux jugent les ordres de grandeur avancés par les pays du Sud irréalistes pour leurs finances publiques. Le président de la COP29, Mukhtar Babayev, a évoqué des « centaines de milliards » dans son discours d’ouverture lundi. Au premier jour de la COP29, le programme a pris plusieurs heures de retard, faute d’accord pour adopter l’ordre du jour officiel. Motif: plusieurs pays, dont la Chine et l’Inde, ne veulent discuter de l’application de l’accord de la COP28 que sous l’angle du développement de la finance climatique. Alors que la COP de Dubaï, l’an dernier, a aussi fixé des objectifs pour lancer la sortie des énergies fossiles. Autre point de dispute : la Chine exige, au nom du Brésil, de l’Inde et de l’Afrique du Sud, d’ajouter le sujet des barrières commerciales unilatérales liées au climat, visant principalement l’Union européenne.

La COP29 se tient six jours après l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis, première puissance mondiale et deuxième pays émetteur de gaz à effet de serre, qui pourraient prochainement quitter l’accord phare sur le climat de Paris en 2015, comme Trump l’a déjà fait lors de son premier mandat. Les Européens jurent qu’ils redoubleront d’efforts pour compenser le retrait américain, mais peu iront à Bakou. Ni Emmanuel Macron, ni Olaf Scholz ne participeront au sommet d’une centaine de dirigeants ces mardi et mercredi. Seule une poignée de dirigeants du G20 sera présente.

L’Accord de Paris est pourtant le moteur qui a permis d’infléchir la trajectoire de réchauffement mondial depuis dix ans aux alentours de 3°C ou moins d’ici 2100, selon les calculs. Le texte engage le monde à limiter à 2°C le réchauffement et à poursuivre les efforts pour le contenir à 1,5°C, par rapport à la fin du 19e siècle. Mais ces ambitions sont « en grand danger », a alerté lundi l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM), une agence de l’ONU, qui a estimé que 2024 est en passe de devenir l’année la plus chaude jamais observée.

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