Al-Ahram Hebdo : Vous êtes récemment arrivé en Egypte pour assister au Forum Urbain Mondial (FUM) et vous avez également visité le Musée olympique égyptien. Que retenez-vous de cette expérience ?
Ollie Dudfield : C’est une expérience fascinante. Le Musée olympique égyptien offre une perspective unique sur l’histoire des Jeux Olympiques (JO) et leur impact dans le monde entier, notamment en Egypte. Ce que j’ai particulièrement apprécié, c’est de voir comment le sport a évolué au fil du temps, du simple manuscrit aux technologies modernes comme les cassettes vidéo et les CD. La manière dont l’Egypte a été partie prenante de cette évolution, tout en développant son propre héritage olympique, est vraiment impressionnante.
— En parlant de cette évolution, vous avez mentionné l’importance de la technologie dans le sport. Comment cela se reflète-t-il dans les initiatives actuelles du Comité International Olympique (CIO), notamment à travers le programme « Olympisme 365 » ?
— La technologie est au coeur de l’évolution du sport, non seulement pour les athlètes, mais aussi pour les spectateurs et les communautés. Le programme « Olympisme 365 » utilise justement la technologie pour promouvoir une pratique du sport accessible et durable tout au long de l’année. Il s’agit d’une initiative du CIO pour encourager les jeunes à adopter un mode de vie actif et intégrer le sport dans leur quotidien. Grâce à des applications numériques, des plateformes en ligne et des partenariats avec des entreprises technologiques, nous facilitons l’accès au sport, notamment dans les zones où il est moins pratiqué, et nous créons un réseau mondial qui soutient l’inclusivité et l’épanouissement personnel.
— Lors de votre visite en Egypte, vous avez parlé de l’importance du sport pour le développement durable. Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur le lien entre sport et durabilité ?
— Le sport est un véritable levier pour le développement durable. A travers le sport, nous pouvons améliorer la santé des individus, promouvoir l’inclusivité et construire des communautés plus résilientes. Les bienfaits du sport dépassent largement la simple activité physique ; il contribue également à renforcer les liens sociaux, à promouvoir l’égalité entre les sexes et à sensibiliser les populations aux enjeux environnementaux. En outre, les événements sportifs internationaux, comme les JO, peuvent avoir un impact très positif sur les infrastructures locales, le tourisme et l’économie. C’est pourquoi le CIO travaille en étroite collaboration avec les Nations-Unies et d’autres partenaires pour intégrer ces objectifs dans nos programmes.
— L’Egypte a récemment réalisé de grands progrès en matière d’infrastructures sportives. Croyez-vous que le pays puisse accueillir les JO à l’avenir ?
— L’Egypte a effectivement fait des avancées remarquables ces dernières années, avec des investissements conséquents dans les infrastructures sportives. Les stades modernes, les complexes d’entraînement et les équipements de classe mondiale sont des atouts majeurs pour le pays. Du point de vue de l’infrastructure, l’Egypte possède aujourd’hui les éléments nécessaires pour envisager la candidature aux JO. Bien sûr, cela implique des discussions et des décisions à l’échelle du CIO, mais je suis convaincu que l’Egypte a beaucoup à offrir en termes de potentiel pour accueillir un événement aussi prestigieux.
— Au-delà des infrastructures, quels sont, selon vous, les critères essentiels pour qu’un pays ou une ville soit prêt à organiser les JO ?
— C’est une excellente question. Outre les infrastructures, plusieurs facteurs sont essentiels. Tout d’abord, un environnement politique et social stable est crucial pour garantir la sécurité des athlètes, des spectateurs et des bénévoles. Ensuite, il faut une vision claire du développement à long terme, en particulier en matière d’héritage olympique. Les Jeux doivent bénéficier aux communautés locales bien après leur clôture, en termes d’infrastructures durables et de programmes sociaux. Il est également important que la ville hôte ait une capacité à mobiliser des ressources et à organiser efficacement un événement de cette envergure. Enfin, un soutien populaire est indispensable, car les Jeux doivent être portés par l’enthousiasme des citoyens et de la population locale.
— Pour conclure, quels sont les grands objectifs du CIO pour les prochaines années en matière de développement du sport à l’échelle mondiale ?
— Notre objectif principal reste d’encourager la pratique du sport pour tous, partout dans le monde. A travers des programmes comme « Olympisme 365 », nous voulons toucher des millions de personnes, en particulier les jeunes, et leur offrir les moyens de pratiquer le sport de manière régulière. Nous mettons également un accent particulier sur la réduction des inégalités, en veillant à ce que le sport soit accessible à tous, indépendamment du genre, de l’origine ou de la situation sociale. Enfin, nous voulons utiliser les JO comme un moteur pour promouvoir les valeurs de durabilité, d’inclusivité et de paix. Le sport peut jouer un rôle décisif dans la construction d’un avenir meilleur pour nos sociétés.
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