Le rapport du Fonds Monétaire International (FMI) sur les perspectives économiques dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA), publié le 31 octobre, s’est voulu optimiste pour 2024 et 2025 au niveau des taux de croissance du PIB et de l’inflation. Le rapport indique que la croissance devrait rester faible à 2,1 % en 2024 dans la région, mais « un rebond est attendu en 2025, avec une croissance à hauteur de 4 % si la baisse de la production de pétrole s’arrête et si les conflits s’atténuent », note le rapport qui souligne que les chiffres de la croissance ont été revus à la baisse (de 0,6 point de pourcentage) depuis l’édition d’avril 2024 des Perspectives économiques régionales.
Le rapport prévoit une hausse des taux de croissance des pays exportateurs de pétrole (les six pays du Conseil de Coopération du Golfe, CCG, plus l’Algérie et l’Iran). Le taux de croissance qui était de 2 % en 2023 et de 2,5 % en 2024 passera à 4 % en 2025. L’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis vont connaître les plus hauts taux de croissance l’année prochaine, soit 4,6 % pour l’Arabie saoudite et 5,1 % pour les Emirates unis. Le rapport explique que les conséquences des conflits dans la région au sens large sur les pays exportateurs de pétrole sont restées limitées, sachant que ces derniers ont de faibles liens économiques avec les pays directement touchés par les conflits et que l’utilisation de corridors commerciaux alternatifs a en partie compensé la diminution du volume de fret. « Cependant, la diminution des recettes pétrolières imputable à la réduction de la production de l’or noir a pesé sur les soldes budgétaires de nombreux pays exportateurs de pétrole de la région. C’est pourquoi ces pays ont vu leurs soldes budgétaires globaux baisser en 2023 pour s’établir à 1,5 % du PIB en moyenne et les excédents courants sont tombés à 7,2 % du PIB en 2023 », affirme le rapport.
Quant aux pays importateurs de pétrole (pays émergents et à faibles revenus), leur croissance devrait ralentir à 2,4 % en 2024, avant de se redresser à 3,6 % en 2025 à la faveur d’une baisse des turbulences actuelles et des réformes mises en place. « Dans l’hypothèse d’une atténuation du conflit à Gaza et en Israël l’année prochaine, et d’une poursuite des réformes, l’Egypte devrait voir sa croissance monter à 4,1 % en 2025 et à plus de 5 % à moyen terme », indique le rapport qui donne aussi l’exemple de la Jordanie, où la croissance devrait atteindre 3 % à moyen terme. « L’Egypte et la Jordanie ont renforcé le recouvrement des recettes fiscales et réduit les subventions. En outre, en Egypte, les mesures de rééquilibrage en cours et la décision des autorités d’allouer une partie des recettes de l’accord de Ras Al‑Hikma à la réduction de la dette publique devraient permettre une diminution de cette dette d’environ 6 points de pourcentage du PIB durant l’exercice budgétaire 2024-2025 », prévoit le rapport.
Recul prévu de l’inflation
Le rapport prévoit la poursuite du recul de l’inflation au niveau mondial et dans certains pays de la région MENA sous l’effet de la baisse prévue des prix mondiaux du pétrole et des produits alimentaires. « Dans la région MENA, l’inflation devrait rester faible et stable dans la plupart des pays exportateurs de pétrole. Dans les pays du CCG, elle devrait avoisiner les 2 % en 2025, ainsi qu’à moyen terme », note le rapport qui prévoit le recul de l’inflation en Egypte de 35,7 % en 2023 à 27,5 % en 2024, et à 16 % en 2025. « A l’inverse, la Jordanie et le Maroc devraient témoigner d’une légère remontée de l’inflation, à plus de 2 % l’année prochaine, alimentée par l’affermissement de la demande intérieure (Jordanie) et la suppression progressive des subventions au gaz butane (Maroc). Toutefois, l’inflation dans ces pays devrait demeurer proche de la moyenne », prévoit l’institution internationale dans son rapport.
Le rapport indique que les prévisions concernant les prix du pétrole avaient été révisées en avril en raison de la poursuite de la politique de réduction de la production décidée par l’OPEP+. Selon le rapport, les prix du pétrole devraient ainsi graduellement baisser de 81,3 dollars le baril en moyenne en 2024 à 67 dollars le baril en 2029. Dans le même temps, les prix des produits alimentaires ont diminué plus rapidement que prévu et leur maintien sur une trajectoire descendante devrait atténuer les tensions sur les prix à la consommation des denrées alimentaires à l’échelle mondiale.
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