De plus en plus de parents optent pour une éducation basée sur la discipline positive. Est-ce un phénomène de mode pour faire moderne ou faire cool en montrant du respect et de la compréhension à l’égard des enfants ? Ou bien c’est l’évolution naturelle de l’éducation à l’heure de la mondialisation, face à une génération Z qui affiche sa rébellion et son « je ne suis pas convaincu » qui vient remplacer l’obéissance d’autrefois ?
L’éducation positive n’a rien à voir avec la mode, puisqu’elle existe depuis longtemps. Cette méthode est associée aux noms des psychiatres autrichiens Alfred Adler et Rudolf Dreikurs, qui prônaient pour les parents une troisième voie située entre l’autoritarisme et l’indulgence. A l’époque, on l’appelait la méthode démocratique dans l’éducation des enfants et aujourd’hui, on l’appelle la discipline positive.
Les parents sont appelés à éviter les jugements négatifs et à ne jamais faire des réflexions négatives en face de leurs petits. Au lieu de dire : « C’est moche ! C’est bête », on dira : « Tu seras plus sage si tu cesses de taper dans ton assiette » ou « Tu es trop adorable pour faire ce genre de choses ». C’est l’un des premiers outils de la discipline positive : il s’agit de complimenter l’enfant et de l’encourager. « Les compliments sincères renforcent l’estime de soi et encouragent le comportement recherché », indique la psychologue américaine Jane Nelsen dans son livre La discipline positive : en famille et à l’école, comment éduquer avec fermeté et bienveillance, sorti en 2014.
Le long chemin de la persuasion
La discipline positive exige de la patience de la part des parents. « Nous, les parents d’aujourd’hui, avons connu dans notre enfance la méthode de la pantoufle », avoue une mère de famille, avec sarcasme. Face à la moindre erreur commise, les parents d’autrefois utilisaient la méthode forte avec des fessées et les pantoufles. « Il n’y avait pas de discussion, mais simplement des ordres auxquels on devait obéir. C’est pourquoi la discipline positive est un grand défi mais elle vaut la peine d’être adoptée », ajoute la mère de famille.
Discuter avec l’enfant nécessite de la patience, mais les résultats sont garantis parce que les deux parties sont gagnantes dans ce tête-à-tête. Les parents expriment leurs craintes et aussi leur amour, et l’enfant montre ses besoins et partage ses petits rêves jusqu’à ce qu’une partie puisse convaincre l’autre.
Certains parents ne semblent pas convaincus par cette méthode. Ils se demandent : discuter mais jusqu’à quand ? Y a-t-il une limite à la discipline positive ? Parce qu’en fin de compte, on ne peut pas continuer interminablement à convaincre le jeune homme ou la jeune demoiselle que sortir tard et revenir à l’aube n’est pas une bonne chose, par exemple. D’ailleurs, les jeunes peuvent abuser de la compréhension des parents et de leur gentillesse. Avec les adolescents surtout, on se heurte à des répliques telles que « C’est mon espace et je suis libre de l’utiliser à ma guise » ou encore « C’est mon corps et personne n’a le droit de le contrôler ». Cette réponse est très courante chez les jeunes qui se font tatouer ou qui font du piercing, une pratique mal vue par la société en Egypte. Que faire pour éviter de punir ? Maha, mère de famille, a recours à la méthode dite de la « conséquence logique ». On peut dire par exemple : « Si tu rentres tard, tu feras la vaisselle ». Cependant, il ne faut jamais pousser les choses à l’extrême. La liberté doit être liée à la responsabilité. La véritable clé de la discipline positive est de faire l’amalgame entre la bienveillance et la fermeté.
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