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Tollé international après l’interdiction de l’UNRWA par Israël

Mercredi, 30 octobre 2024

Tollé international après l’interdiction de l’UNRWA par Israël
(Photo : AP)

Le Parlement israélien a voté lundi 28 octobre à une écrasante majorité en faveur d’un projet de loi interdisant les activités en Israël de l’Agence des Nations-Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), provoquant un tollé international. Le texte, qui interdit « les activités de l’UNRWA sur le territoire israélien », y compris à Jérusalem-Est, secteur de la ville sainte occupé et annexé par Israël depuis 1967, a été approuvé à la Knesset par 92 voix contre 10. Un second texte, également largement adopté (89 contre 7), interdit aux responsables israéliens de travailler avec l’UNRWA et ses employés, ce qui devrait considérablement perturber les activités de l’agence, alors qu’Israël contrôle strictement toutes les entrées de cargaisons d’aide humanitaire vers Gaza. Les deux lois prendront effet 90 jours après leur adoption, selon la Knesset.

« Dangereux précédent »

Le chef de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, a dénoncé cette interdiction qui « crée un dangereux précédent et va aggraver les souffrances des Palestiniens ». L’UNRWA a dénoncé une mesure « scandaleuse » à son encontre, alors qu’elle est le principal acteur des opérations humanitaires dans la bande de Gaza, assiégée et dévastée par plus d’un an de guerre entre Israël et le Hamas.

L’UNRWA, créée par l’Assemblée générale de l’ONU en 1949, gère notamment des centres de santé et des écoles à Gaza et en Cisjordanie. Fournissant abris, nourriture et soins de base, elle est considérée comme « la colonne vertébrale » de l’aide à Gaza, en proie à une catastrophe humanitaire. Si cette interdiction est mise en oeuvre, « c’est un désastre, notamment en raison de l’impact qu’elle aura probablement sur les opérations humanitaires à Gaza et dans plusieurs parties de la Cisjordanie », a déclaré à l’AFP la porte-parole de l’agence, Juliette Touma.

Avant même le vote, les Etats-Unis s’étaient déclarés « très préoccupés » et « avaient exhorté le gouvernement à ne pas approuver » ce texte, selon le porte-parole du Département d’Etat, Matthew Miller, qui a réitéré le rôle humanitaire « crucial » de l’UNRWA à Gaza.

Côté palestinien, la présidence palestinienne a jugé que le texte confirmait « la transformation d’Israël en un Etat fasciste ». Le Hamas a, lui, dénoncé une « agression sioniste », tandis que son allié le Jihad islamique a condamné « une escalade dans le génocide » de la population.

Le chef de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a dénoncé une décision « intolérable » qui aura des « conséquences dévastatrices ». « Elle contrevient aux obligations et aux responsabilités d’Israël », a-t-il ajouté, en soulignant que « l’UNRWA est une bouée de sauvetage irremplaçable pour le peuple palestinien ».

Le premier ministre britannique, Keir Starmer, s’est dit « gravement préoccupé », tandis que l’Allemagne a « vivement critiqué » cette décision. L’Irlande, la Norvège, la Slovénie et l’Espagne, quatre pays ayant reconnu l’Etat de Palestine, ont « condamné » dans un communiqué commun ce texte en jugeant « essentiel et irremplaçable » le travail de l’UNRWA.

Certains des plus gros donateurs ont suspendu leurs contributions à l’UNRWA en début d’année après qu’Israël avait accusé une vingtaine des 13 000 employés de l’agence à Gaza d’avoir participé à l’opération du 7 octobre 2023. La plupart des donateurs ont depuis repris leur soutien, à l’exception notable du principal, les Etats-Unis.

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