« L"évolution des équations du conflit et de la sécurité au Moyen-Orient » était le titre du symposium organisé le 24 octobre par le Centre égyptien de la pensée et des études stratégiques (ECSS). Des penseurs, chercheurs, politologues et experts se sont réunis pour discuter de la nature des transformations actuelles au Moyen-Orient et de la déconstruction de leurs répercussions, afin de « parvenir à une vision commune basée sur la coopération multilatérale qui reformulerait l’équation de la sécurité et de la stabilité au Moyen-Orient », a affirmé Khaled Okasha, directeur général de l’ECSS.
Okasha a accusé Israël de tenter d’orchestrer une nouvelle Nakba palestinienne, mettant en péril l’avenir de la cause palestinienne. Il a souligné l’incertitude omniprésente qui caractérise la situation actuelle au Moyen-Orient, avertissant que des erreurs de calcul pourraient potentiellement plonger la région dans un conflit majeur aux répercussions de grande envergure.
De son côté, Nevine Mossaad, professeure de sciences politiques à l’Université du Caire, a souligné que dans un contexte de tensions accrues à travers ses frontières, l’Egypte joue un rôle pionnier et s’efforce de maintenir un équilibre stratégique dans ses relations régionales.
Sur un autre volet, l’ambassadeur Zeid Alsabban, directeur du département du Soudan et de la Corne de l’Afrique à la Ligue arabe, a noté que les intérêts internationaux et régionaux se croisent fréquemment. Il a cité des questions cruciales, telles que le projet controversé du barrage de la Renaissance, la concurrence pour les terres agricoles fertiles au Soudan, ou les conflits autour des ressources minérales dans le corridor stratégique entre le Kenya et la Somalie. A cet égard, il a souligné le rôle de l’Egypte et des pays arabes qui ont contribué au renforcement de l’Etat en Somalie à travers l’accord militaire visant à soutenir la souveraineté et l’unité de la terre somalienne. Il a également mis en garde contre les ambitions de l’Ethiopie, soutenue par diverses puissances — et pas seulement Israël —, de s’affirmer comme une force dominante dans la Corne de l’Afrique.
Evoquant la phase post-conflit, le PDG de la Fondation Al-Ahram, Mohamed Fayez Farhat, a discuté de l’avenir de l’Etat durant cette phase. « Lorsque des forces extérieures ou régionales alimentent un conflit sectaire, on peut s’attendre à ce que l’issue du conflit se fasse au détriment de l’Etat », a-t-il dit, soulignant que l’élaboration d’une Constitution contribue à construire et à protéger l’Etat et doit prendre en compte la diversité dans la phase post-conflit, tout en protégeant l’identité nationale.
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