Pour la deuxième fois en moins d’un mois, les deux frères ennemis du Caire, Ahly et Zamalek, s’affronteront le jeudi 24 octobre au Stade Mohammed bin Zayed d’Abu-Dhabi dans un match à quitte ou double. Ahly et Zamalek c’est un choc de titans, l’enjeu est encore plus grand lorsqu’il s’agit d’une finale de la Supercoupe. Avec la victoire des Blancs contre les Rouges en Supercoupe d’Afrique il y a quatre semaines, le derby prend une autre dimension pour les deux rivaux éternels.
Zamalek veut confirmer sa suprématie après avoir décroché la Supercoupe d’Afrique (4-3 sur penaltys après un nul de 1-1 en temps réglementaire), le 27 septembre dernier. Les hommes de Jose Gomez, qui ont reçu un Wild Card pour participer à cette édition, ont décroché leur ticket pour la finale après avoir éliminé Pyramids FC, vainqueur de la Coupe d’Egypte, au terme d’une séance de tirs au but (5-4) suite à un nul 1-1 en temps réglementaire. Le technicien portugais a renforcé ses bases avec un schéma de 4-1-4-1. L’équipe est organisée autour de Abdallah Al-Saïd qui orchestre le jeu en milieu de terrain du haut de ses 39 ans. Ahmed Al-Sayed (Zizo) est tranchant en attaque, tandis que Seifeddine Jaziri fait toujours preuve d’autant d’expérience et d’efficacité face aux buts. Les Blancs ne sont peut-être pas impressionnants mais efficaces, et en cas de besoin, ils peuvent compter sur le gardien Mohamed Awad, héros des séances de tirs au but face à Ahly et Pyramids FC. En dépit de la grande forme du tunisien Hamza Al-Mathlouthi, la performance de la défense laisse à désirer, notamment en l’absence de joueurs-clés tels Omar Gaber et Nabil Emad, dont la participation en finale n’a pas encore été confirmée.
« Depuis le premier jour, notre objectif est clair : remporter la Supercoupe d’Egypte. Aujourd’hui, c’était un match difficile contre un adversaire difficile. Nous avons fait une erreur en début de match qui nous a coûté un but, mais ensuite, nous avons pu revenir au score. Ce sont de petits détails qui font la différence dans ce genre de matchs. Nous nous sommes bien entraînés avant le match sur les tirs au but. Mes joueurs ont marqué leurs cinq tirs pour assurer la qualification », a dit Gomez après le match.
En quête de revanche
Force dominante localement et sur le continent, Ahly a amassé bien des titres ces deux dernières années avant d’être secoué par Zamalek. La défaite a porté un coup au moral des Rouges, d’autant que le résultat n’était pas le fruit du hasard, même si la victoire a été obtenue sur penalties, car les Blancs avaient dominé la rencontre sur la pelouse.
« Concéder une défaite sur tirs au but (en Supercoupe d’Afrique) c’était frustrant. Les joueurs ont une grande détermination pour se remettre de cette défaite et battre Zamalek en finale de la Supercoupe, afin de consoler nos supporters », a dit l’entraîneur Marcel Koller après la victoire, le dimanche, contre Ceramica Cleopatra (2-1).
Contrairement à Zamalek, Ahly a décroché son billet pour la finale dans le temps réglementaire, mais le spectacle a laissé les supporters perplexes. Koller a choisi de faire tourner ses effectifs procédant à cinq changements. Le technicien suisse a gardé sur la touche les joueurs internationaux qui ont rejoint l’équipe à peine deux jours avant le match, y compris le gardien titulaire Mohamed El-Shennawy et l’attaquant Wessam Abou Ali, meilleur buteur du championnat la saison passée.
La défense, affaiblie par le départ de Mohamed Abdelmonem à Nice, a du mal à se stabiliser, malgré l’arrivée de recrues comme Ayman Youssef et Achraf Dari, qui n’ont pas encore débuté avec l’équipe.
Le talentueux milieu Emam Ashour, source d’inspiration de l’équipe, est toujours en baisse de régime et n’est que l’ombre de lui-même. L’équipe a manqué de dynamisme et d’imagination et était menacée jusqu’aux dernières secondes. La seule note positive c’était le doublé de Taher Mohamed Taher, qui a fait preuve d’efficacité dans son nouveau poste d’avant-centre. « Nous avons réalisé l’essentiel et obtenu la qualification. Nous avions bien commencé le match mais les joueurs ont perdu le rythme et laissé beaucoup d’espaces aux adversaires. Nous devons être plus concentrés sur les matchs et montrer une plus grande détermination, car cette équipe possède beaucoup de qualités », a ajouté Koller.
L’entraîneur est sûr de faire des changements pour la finale, mais il risque aussi d’être privé de certains atouts, notamment Omar Kamal, sorti de la dernière rencontre sur blessure.
Le Caire retient son souffle avant ce derby tant attendu. Si le spectacle sur le terrain est incertain, l’ambiance et l’enjeu promettent d’être, comme toujours, d’une énorme intensité.
Lien court: