La 5G augmentera de 10 fois la rapidité d’Internet par rapport au niveau actuel. (Photo : AFP)
L’internet mobile plus rapide, appelé 5G (cinquième génération), pourrait être lancé dans six mois sur le marché égyptien par les opérateurs de téléphonie mobile suite à l’obtention de la licence. L’arrivée prévue de cette nouvelle technologie, exigeant des investissements dans l’infrastructure, soulève des interrogations sur la situation actuelle des sociétés de télécommunications et les prix des services dans un avenir proche. « La technologie 5G nécessite des investissements importants dans l’infrastructure pour augmenter la rapidité d’Internet de dix fois par rapport au niveau actuel. Par conséquent, les entreprises sont engagées à augmenter les prix des services pour compenser l’augmentation des coûts », explique Hicham Hamdy, analyste du secteur des télécommunications auprès de Naeem Holding.
Le 7 octobre, les sociétés de téléphonie mobile Vodafone, Orange et E& (ex-Etisalat) ont obtenu une licence d’utilisation des services de cinquième génération (5G) suite à un accord avec l’Autorité nationale de régulation des télécommunications (NTRA). En vertu de cet accord, les trois opérateurs privés, avec Telecom Egypt, vont verser un montant évalué à 675 millions de dollars pour obtenir la licence 5G, qui s’étend sur 15 ans. La société Telecom Egypt, dont le gouvernement détient 70 % des actions, était la première à obtenir la licence 5G en janvier. « L’Autorité de régulation des télécommunications exigeait des entreprises de téléphonie mobile opérant sur le marché local qu’elle obtienne la valeur totale des licences 5G en dollars », a déclaré Mohamed Shamroukh, président de l’Autorité de régulation des télécommunications, à l’issue de la conférence de presse tenue à l’occasion de l’obtention de la licence 5G.
Hicham Hamdy a précisé que l’introduction de cette nouvelle technologie va sans doute changer le marché des télécommunications au cours de la prochaine période, en ouvrant la porte à de nouvelles entreprises dans le domaine des infrastructures, ce qui se répercutera par conséquent sur le niveau des services offerts. « Aujourd’hui, la porte est ouverte à l’introduction de fournisseurs d’infrastructure spécialisés dans la création d’antennes cellulaires et l’extension des câbles cellulaires. Dans le passé, les opérateurs de téléphonie mobile étaient eux-mêmes responsables de l’installation de l’infrastructure nécessaire à la mise en place des technologies telles que la 4G », ajoute Hamdy. Dans ce cadre, l’opérateur gouvernemental We a annoncé, dans un communiqué de presse publié sur le site de la Bourse égyptienne, qu’il était en négociation avec la NTRA pour autoriser l’accès de nouvelles entreprises d’infrastructure selon un système de partenariat avec l’opérateur gouvernemental. « Telecom Egypt a reçu un certain nombre d’offres de partenariat pour son portefeuille de tours cellulaires de la part d’entreprises fournissant une infrastructure numérique, qu’elles soient locales ou mondiales. Les négociations ont atteint un stade avancé, car l’Autorité de régulation des télécommunications a fait preuve de flexibilité en répondant à la demande de l’opérateur gouvernemental », selon le communiqué de presse publié par Telecom Egypt sur la plateforme Mubasher. Selon la note de Naeem envoyée à l’Hebdo, le total des abonnés de téléphonie mobile a atteint 118 millions en juin 2024. Vodafone Egypt accapare plus d’un tiers des abonnés (soit 38,3 %), suivie par Etisalat Misr (27,8 %), Orange (23,5 %) et Mobile We (10,2 %).
Hausse prévue des prix
Le versement du montant de la licence 5G intervient à un moment où les opérateurs de téléphonie mobile réclament à la NTRA de leur permettre d’augmenter les prix des services. Les déclarations des responsables de la NTRA laissent entendre qu’ils vont répondre aux demandes des opérateurs. « L’augmentation des prix est devenue une nécessité en raison des coûts de fonctionnement élevés pour les entreprises », a confirmé Shamroukh. Si la nouvelle augmentation est mise en oeuvre cette année, elle sera la deuxième augmentation en 2024 après que la NTRA a accepté en décembre dernier d’augmenter les prix des services de téléphonie mobile entre 10 et 17 % pour les appels et les données à partir de février dernier. Cette décision était due à « des coûts d’exploitation plus élevés et à une hausse des taux d’inflation », explique Hamdy. Les répercussions de ces deux facteurs se sont clairement manifestées dans les résultats financiers de l’opérateur gouvernemental Telecom Egypt (We), le seul opérateur coté à la Bourse égyptienne qui s’engage, par conséquent, à publier ses résultats financiers. We a annoncé en août un recul de 3 % de ses bénéfices nets, atteignant 6,51 milliards de L.E. pendant le premier semestre de 2024, contre 6,69 milliards de L.E. durant la même période de l’année précédente. « Cependant, les revenus ont connu une hausse de 35 %, pour atteindre 37,95 milliards de L.E. pendant le premier semestre de 2024, contre 28,13 milliards de L.E. durant la même période de l’année dernière », selon le communiqué envoyé par la société à la Bourse égyptienne.
Pour sa part, le membre de la commission des télécommunications au Conseil des députés Aziz Sabiq a confirmé que la NTRA ne l’a pas encore informé d’une quelconque augmentation. « La question sera discutée au Parlement lorsqu’elle sera officiellement rapportée », ajoute-t-il. La loi égyptienne exige l’approbation de la NTRA avant de mettre en oeuvre toute augmentation de prix par les opérateurs de téléphonie mobile. Hamdy prévoit enfin une hausse probable des revenus des opérateurs à la suite de l’introduction de la technologie 5G et de la hausse prévue des prix des services. « Les opérateurs de téléphonie mobile vont sans doute profiter de la hausse des revenus résultant de l’augmentation des paquets d’Internet par les particuliers avec l’introduction de la technologie 5G », conclut-il.
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