Mercredi, 11 décembre 2024
Al-Ahram Hebdo > L'invité >

S.E. M. Eric Chevallier : La dimension universitaire est au coeur des relations entre l’Egypte et la France

Sabah Sabet , Mercredi, 16 octobre 2024

S.E. M. Eric Chevallier, ambassadeur de France au Caire, revient sur les relations égypto-françaises, notamment dans le domaine de l’enseignement universitaire, à l’occasion du Forum de l’étudiant « Choisissez la France », tenu cette semaine au Caire. Entretien.

S.E. M. Eric Chevallier

Al-Ahram Hebdo : La 6e édition du Forum de l’étudiant « Choisissez la France » s’est tenue au Caire les 10 et 11 octobre. Pouvez-vous nous en parler ?

S.E. M. Eric Chevallier : Cet événement est un exemple de succès et une bonne opportunité de partenariat entre l’Egypte et la France dans le domaine universitaire qui représente une dimension-clé. Moi, en tant qu’ambassadeur de France au Caire, je veux que cette dimension soit au coeur des relations entre l’Egypte et la France.

Cette année, nous avons donné une plus grande importance à ce forum en l’organisant sur trois jours et non pas deux comme c’était le cas auparavant, à Alexandrie le 9 octobre et au Caire les 10 et 11. Nous sommes très heureux que des représentants des institutions universitaires et des écoles en France aient été présents. Il y avait aussi des représentants des diplômes français en Egypte, qui sont des exemples de réussite remarquables.

Je pense qu’à travers cet événement, tous les visiteurs et visiteuses venus de France ont constaté la grande ferveur francophone des étudiants d’Egypte ici. Et comme j’ai l’habitude de dire, il y a une sorte de passion mutuelle qui montre à quel point les relations entre l’Egypte et la France sont fortes. C’est une base extraordinaire et une bonne opportunité pour évoquer les relations universitaires entre les deux pays.

— Comment évaluez-vous la coopération entre l’Egypte et la France dans le domaine universitaire ?

— C’est un domaine qui marche très bien mais pour lequel on peut faire encore beaucoup plus. Il y a déjà de très bonnes relations. Actuellement, il y a 3 000 étudiantes et étudiants, doctorants et chercheurs égyptiens et égyptiennes en France. Donc, il y a un flux important. Il existe une très belle coopération entre les institutions avec notamment des partenariats entre des universités des deux pays comme celui établi entre l’Université du Caire et l’Université de la Sorbonne pour les études de droit, d’économie et de sciences politiques. Il y a aussi le partenariat entre l’Université de Aïn-Chams et les Universités de Poitiers et de Lyon pour les études de commerce et de droit, et il y a aussi bien sûr l’Université Française d’Egypte (UFE).

— L’Université Française d’Egypte (UFE) est un exemple important de partenariat entre l’Egypte et la France. L’établissement est en train d’être redynamisé, pouvez-vous nous en parler ?

— Nous sommes en train de révolutionner l’université qui a été créée il y a 20 ans, mais pour utiliser un langage diplomatique, elle n’a pas connu tout le succès que l’on pouvait espérer. Grâce aux efforts et au soutien des autorités égyptiennes, l’UFE a connu une nouvelle étape beaucoup plus brillante avec par exemple la création d’un nouveau campus très moderne à la ville d’Al-Chourouq, d’ailleurs grâce à une décision du président Abdel Fattah Al-Sissi.

De plus, nous avons maintenant un nouveau président de l’université et un nouveau curriculum. Donc, il y a beaucoup de choses qui se font mais je crois vraiment qu’on peut faire beaucoup plus.

— A votre avis, comment peut-on promouvoir la coopération dans le domaine de l’enseignement scientifique et technique ? Est-il possible d’ouvrir une université en Egypte spécialisée dans ce genre d’enseignement ?

— Nous allons lancer de nouveaux cursus en Egypte et faciliter la mobilité des étudiants entre la France et l’Egypte. Vous savez qu’en France, nous avons la chance d’avoir un très bon niveau scientifique. Nous avons des écoles d’ingénieurs parmi les meilleures au monde et nous allons donc travailler pour développer un partenariat avec l’Egypte à ce niveau. On peut développer des curriculums d’échange, mais on n’a pas forcément besoin d’établir tout de suite des universités scientifiques en Egypte, peut-être que cela viendra plus tard, mais déjà on peut faire beaucoup plus.

— Comment peut-on encourager la mobilité des étudiants entre l’Egypte et la France ?

— Vous savez que nous avons de grands systèmes de bourses, en partenariat avec l’Egypte. Une partie des bourses est cofinancée par l’Egypte et une autre par la France. De plus, il y a maintenant une cité égyptienne à Paris à l’intérieur de la cité universitaire qui offre de multiples opportunités.

— Le Forum de l’étudiant se tiendra en 2025 pour promouvoir la coopération universitaire entre l’Egypte et la France. Pouvez-vous nous donner quelques détails ?

— Grâce à l’accord signé il y a quelques semaines avec le ministre égyptien de l’Enseignement supérieur, Ayman Ashour, un grand forum sera organisé l’année prochaine en Egypte sur les relations universitaires et scientifiques entre l’Egypte et la France. Des présidents et présidentes, doyens et doyennes français d’universités viendront rencontrer leurs collègues en Egypte pour renforcer les liens étroits entre les deux parties. Je pense qu’on a d’immenses opportunités dans beaucoup de domaines comme la médecine, l’intelligence artificielle et le commerce.

— Comment avez-vous trouvé le Forum d’affaires franco-égyptien organisé par Business France en coopération avec la Chambre de commerce et d’industrie égyptienne du 30 septembre au 1er octobre en France ?

— C’était une grande réussite à Paris et à Marseille, le ministre égyptien de l’Investissement, Hassan El-Khatib, et la délégation égyptienne ont fait un travail extraordinaire. Je pense aussi que nous avons une perspective positive dans le domaine économique. Le développement économique peut aussi avoir lieu grâce au développement des relations universitaires et scientifiques.

De plus, je crois profondément qu’il existe un capital humain très important en Egypte. Je suis frappé par le talent des jeunes femmes et hommes depuis que je suis en Egypte. Cette jeunesse qui a un potentiel extraordinaire est la plus grande force de votre pays et c’est ce qui fera son avenir. Je pense qu’on peut travailler avec les autorités égyptiennes pour développer ce capital humain. On en a d’ailleurs beaucoup discuté avec le vice-premier ministre chargé du développement humain et ministre de la Santé, Khaled Abdel-Ghaffar, qui était en France il y a quelques jours.

Lien court:

 

En Kiosque
Abonnez-vous
Journal papier / édition numérique