« J’ai vu, en étais passionné, en ai fait partie, puis j’ai appris, en étais encouragé parce que mes idées se sont éclaircies et enfin j’ai réussi ». Le septuagénaire Abdel-Hamid Kabesh a affiché ce statut abrégé positif sur le mur de son compte Facebook. Il insinuait son succès au programme d’apprentissage portant le nom de Madrasset Al-Hayat « L’école de la vie » qu’il vient de passer.
A ses 73 ans, plein de vie et d’enthousiasme, il voulait non seulement partager ce moment de réussite, mais surtout inviter les autres à faire de même et ne jamais renoncer à l’apprentissage. Avec ses termes simples sur son mur, il résume l’itinéraire cognitif par excellence : observer, puis admirer en voulant comprendre, participer et au bout du débat d’idées l’on apprend et l’on réussit.
Dr Abdel-Hamid Kabesh, médecin physiothérapeute, explique l’admiration qu’il éprouve au programme d’apprentissage philosophique de l’école de la vie. Fondé il y a une vingtaine d’années, ce programme adopte une vision d’éducation originale, hors des normes conçues. L’objectif : comment faire de tout un chacun « un philosophe », ce qui veut dire tout simplement une personne qui pense, raisonne et arrive à composer sa propre vision. Il fête sa réussite au premier niveau et se prépare au second. Dr Kabesh semble être parmi les exceptions des personnes âgées qui revisitent « les bancs d’école » avec enthousiasme et succès. Pourtant, il ne se considère pas comme une exception, mais renchérit qu’il existe des problèmes de concentration et d’assimilation qui se trouvent chez des enfants, des jeunes ou des personnes âgées. « Il est vrai qu’avec l’âge, l’on perd une partie de sa concentration, mais n’oublions pas que le cerveau qui a travaillé pendant 70 ans est bourré d’informations dans diverses disciplines et nombreuses spécialités. Alors, que fait le cerveau ? », pose-t-il la question. Il ne tarde pas à répondre : « Il n’efface pas automatiquement les connaissances mais fait des remplacements et une réorganisation des idées ». La réponse de Dr Kabesh révèle une fierté et une passion qui semblent être la clé de son attitude envers lui-même et envers son statut de personne âgée. La passion, il l’a arrosée pendant toute sa vie ; de ne pas se concentrer sur sa profession mais de se lancer toujours dans des terres nouvelles. Parce que la passion ne peut pas naître et disparaître soudainement. C’est tout un processus, résume-t-il. C’est pourquoi l’on ne peut pas penser au profil de Dr Kabesh en étant un « vieux », c’est plutôt un « jeune âgé ».
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