En effet, les vols charters, qui sont des vols affrétés par des agences de voyages ou des tour-opérateurs pour des groupes spécifiques, offrent une flexibilité accrue en termes de destinations et d’horaires, ce qui est particulièrement attrayant pour les voyageurs en groupe ou les touristes cherchant des forfaits tout compris. Le programme de subvention des vols charters couvre la majorité des aéroports touristiques de la mer Rouge et du sud de l’Egypte, notamment à Louqsor, Assouan, Charm Al-Cheikh, Taba, Borg Al-Arab et Alamein sur la Côte-Nord.

Selon une source au ministère du Tourisme et des Antiquités qui a requis l’anonymat, ce programme, qui se poursuit jusqu’à la fin du mois d’octobre prochain, avec un coût d’environ 100 millions de dollars, sera prolongé jusqu’à avril 2025 après l’approbation du conseil d’administration du Fonds de soutien du tourisme et des antiquités. « Actuellement, il y a une révision de certains critères liés aux taux de remplissage des avions et à l’augmentation des incitations, notamment pour certaines villes touristiques, afin de dynamiser le trafic touristique via leurs aéroports, comme Taba et Alamein, ainsi que d’autres villes », souligne la source.

Selon Nader Ayad, président du comité d’aviation à la Chambre de tourisme, les indications montrent que la subvention financière des vols charters est d’une importance majeure pour la relance du tourisme égyptien, puisque cela représente un atout incitatif pour les tour-opérateurs de programmer des voyages à destination des sites touristiques égyptiens. « Ce programme a confirmé son efficacité et s’est avéré fructueux, puisque le nombre de touristes voyageant en Egypte au cours des sept premiers mois de l’année en cours a dépassé les 8 millions, avec des prévisions de plus de 15 millions de touristes d’ici la fin de l’année et des recettes dépassant les 14 milliards de dollars. En outre, il y a une croissance considérable dans les réservations hôtelières au cours de la prochaine saison hivernale, dépassant 80 %, ce qui signifie un taux élevé de remplissage des vols charters. Nous espérons que cette croissance continuera pour atteindre des niveaux supérieurs à 90 %, en particulier pour les régions d’Hurghada et du sud de l’Egypte, à Louqsor et Assouan, ainsi qu’à Charm Al-Cheikh », estime Ayad. Il ajoute que chaque dollar versé pour la subvention du programme des vols charters génère actuellement un retour supérieur à 20 dollars, dirigés vers les compagnies aériennes.

Avantage concurrentiel

Pour sa part, Hani Peter, membre de la Chambre de tourisme, confirme que le soutien fourni par l’Etat aux vols charters est l’un des principaux incitatifs pour attirer davantage de touristes en Egypte à l’heure actuelle, offrant ainsi un avantage concurrentiel à l’Egypte et facilitant la mise en oeuvre du plan promotionnel pour attirer plus de touristes dans les mois à venir. Ce programme intervient à un moment crucial pour faire face aux conséquences des événements géopolitiques et des tensions qui règnent dans la région du Moyen-Orient, ce qui cause une augmentation des risques opérationnels pour les vols à destination de l’Egypte.

En effet, l’Egypte a commencé à adopter la stratégie de subvention des vols charters depuis 1997 afin de faire face à la crise du tourisme qui avait frappé l’Egypte à la suite de l’attentat terroriste ayant eu lieu à Louqsor. « Le gouvernement est déterminé à soutenir ce secteur en approuvant divers incitatifs pour le tourisme et l’aviation, afin de stimuler les réservations touristiques en Egypte. Ceci dit, le ministère du Tourisme a accepté de fournir un paquet supplémentaire de subventions financières à condition que les compagnies aériennes réalisent une croissance globale en augmentant de 20 % leurs opérations en 2024 par rapport à 2023. Douze compagnies aériennes ont adhéré à ce paquet et il est prévu qu’elles offrent environ 3,2 millions de sièges en 2024 », se félicite Peter. Il souligne que le programme de stimulation pour les vols charters est régulièrement évalué et que la subvention est révisée pour chaque aéroport afin de déterminer s’il convient de la maintenir, de la réduire ou de l’augmenter en fonction du trafic aérien.

Quant à Yousri Seoudi, membre de la Chambre des agences de voyages, il demande une modification du programme de subvention des vols charters permettant que le soutien soit dirigé vers le véritable preneur de risques, c’est-à-dire le tour-opérateur étranger, et qu’il comprenne aussi les vols à coût réduit, les low cost, et ceux réguliers. « L’organisateur de voyages est celui qui assume le plus de risques, et non la compagnie aérienne. Il serait aussi préférable de lier le programme aux taux de remplissage spécifiques et à un calendrier précis pour soutenir les vols low cost et ceux réguliers. En réalité, les vols charters pourraient changer de destination si la demande baisse ou en cas de crises géopolitiques dans la région », explique-t-il.

Il revendique également une certaine flexibilité du programme des vols afin de maintenir sa capacité à faire face aux changements successifs et à s’adapter aux évolutions du secteur, ce qui est essentiel pour atteindre l’objectif de 30 millions de touristes d’ici 2028, nécessitant une augmentation continue du nombre de sièges aériens chaque année. Le programme de subvention des vols charters représente une stratégie-clé adoptée par le ministère du Tourisme et des Antiquités afin d’attirer davantage de visiteurs internationaux et de soutenir le secteur du tourisme, essentiel pour l’économie égyptienne.