Une histoire qui ébranle les mythologies de la gauche hexagonale et éclaire d’un nouveau jour la genèse de la Françafrique. On croit tout savoir de François Mitterrand, y compris ce qu’il a toute sa vie voulu dissimuler, de son passé vichyste à sa double vie familiale. Il reste pourtant dans sa biographie une zone encore largement méconnue : sa défense farouche, dans les années 1950, de la présence française en Afrique. « La France du XXIe siècle sera africaine ou ne sera pas », écrivait-il en 1952.
Trois décennies avant de devenir chef de l’Etat, l’homme fut une brillante étoile de la IVe République. Ministre de la France d’outre-mer en 1950-1951, de l’Intérieur en 1954-1955, de la Justice en 1956-1957, le jeune politicien se passionna pour le continent africain. Cherchant à moderniser les relations coloniales et à solidifier ainsi l’édifice impérial, l’ambitieux ministre plaça les questions subsaharienne, tunisienne et algérienne au coeur de ses stratégies politiques.
Loin d’avoir milité pour la « décolonisation », comme il l’a prétendu par la suite, et loin d’avoir défendu l’indépendance des colonies, comme ses biographes et ses admirateurs l’ont longtemps cru, François Mitterrand fut, au contraire, l’un des précurseurs du néocolonialisme français, selon l’auteur.
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