Vendredi, 11 octobre 2024
Al-Ahram Hebdo > Tourisme >

Chaaban Abdel-Gawad : La restitution des pièces a besoin de patience et nécessite de bons négociateurs

Nada Al-Hagrassy , Mercredi, 11 septembre 2024

3 questions à Chaaban Abdel-Gawad, PDG du département de restitution des pièces antiques et des ports archéologiques au ministère égyptien du Tourisme et des Antiquités.

Chaaban Abdel-Gawad

Al-Ahram Hebdo : La législation sur la protection du patrimoine culturel égyptien est passée par différentes étapes. Pouvez-vous nous les expliquer ?

Chaaban Abdel-Gawad : L’Egypte est l’un des pays pionniers à créer des lois pour contrôler le travail dans le domaine archéologique. Cela remonte à l’époque du règne de Mohamad Ali pacha, qui a annoncé en 1835 le premier décret pour organiser le travail archéologique. Il a été suivi par d’autres durant le règne du khédive Ismaïl puis Saïd, jusqu’à la promulgation de la première loi en 1912, qui stipulait le partage des oeuvres antiques fouillées entre les missions archéologiques et le gouvernement égyptien.

Puis en 1951, une nouvelle loi a été émise permettant le commerce des antiquités à condition que toute pièce sortie de l’Egypte ait un certificat approuvé par le gouvernement égyptien avec le sceau du Musée égyptien. Ensuite est venue la loi 117 de l’année 1983, qui a définitivement interdit ce trafic, ainsi que les offres des pièces antiques.

— Comment coopérez-vous avec toutes les institutions concernées en Egypte ou à l’étranger ?

— L’Egypte déploie tous les efforts possibles pour conserver son patrimoine culturel. Pour cela, l’Etat a signé, avec plusieurs pays, des protocoles, des accords bilatéraux en plus des conventions internationales, citant par exemple la convention de l’UNESCO de l’année 1970 (adhésion de l’Egypte en 1973) stipulant l’organisation du trafic légal des pièces antiques, ainsi que celle de La Haye en 1954, qui interdit le trafic des antiquités pendant les conflits armés. On est constamment en contact avec Interpol, on suit de très près les maisons de vente aux enchères. L’affaire est compliquée pour prouver la sortie illégale des pièces. La restitution des pièces a besoin de patience et nécessite de bons négociateurs.

— Quel est le sort des pièces restituées ?

— Chaque pièce est déposée soit dans son emplacement originaire, soit dans un musée particulier qui ajoute à son contexte muséologique. On a aussi pensé à collecter toutes les pièces restituées dans un catalogue qui sera publié en quatre langues pour retracer le parcours de ces pièces. On a aussi l’idée d’organiser une grande exposition au Musée égyptien du Caire avant la fin de 2024 pour montrer les plus importantes pièces restituées.

Lien court:

 

En Kiosque
Abonnez-vous
Journal papier / édition numérique