Lorsque quelqu’un qui vous est cher vous fait du mal, il est difficile de suspendre votre colère, de laisser passer la rancune. Car plus la personne est chère, relation amoureuse ou amitié, plus il est difficile de pardonner. La rancune persiste, se transforme en haine et souvent en un désir de vengeance.
L’approche la plus difficile est celle de pardonner. La communauté ou votre entourage va juger la personne qui tolère facilement suivant deux attitudes extrêmes et contradictoires : ou bien qu’elle est surhumaine, pareille aux prophètes, ou bien que cette personne est impassible, ayant le sang-froid et souvent menue d’une faible personnalité. « Est-ce possible, son mari la trahit et elle lui pardonne ?! ». « Votre ami de longue date rompt complètement avec vous et vous vous réconciliez quand même avec lui ! ».
Contre tous ces dires et ces idées préétablies, le spot est surtout mis sur la personne agressée et non pas sur la relation même. Parce qu’une colère face à la blessure morale, cela dure pour un long moment. Si vous laissez les sentiments négatifs évincer les sentiments positifs, vous pourrez vous retrouver englouti par l’amertume ou un sentiment d’injustice constant. Cela empêche d’avoir de nouvelles relations saines et épuise en même temps la santé mentale et la santé générale. Mais, attention ! Pardonner ne veut pas dire se réconcilier avec l’autre.
Ne pas tomber dans le piège de la rancune
Les thérapeutes et experts affirment que le processus de pardon n’est pas principalement par bonté envers l’autre, mais c’est plutôt pour sauver sa peau, protéger son âme contre les abîmes et sa santé contre le stress et la haute tension (voir article ci-contre sur la psychologie clinique). En outre, des recherches ont été faites sur le pardon et ont indiqué que le pardon réduit la dépression et l’anxiété. Le pardon peut, au fil du temps, aider à libérer la victime de son trauma, ainsi que de l’agresseur.
Si l’on garde la rancune, quels seront les résultats ? Les spécialistes énumèrent les effets néfastes de la persistance de la rancune : transférer la colère et l’amertume dans les nouvelles relations, parce que le plus souvent on reste emprisonné dans l’expérience du passé sans pouvoir vivre le moment présent. L’amertume bloque la réception et on est habité par l’anxiété ou la dépression. Grosso modo, on investit dans des relations irritées avec les autres parce que la blessure vous hante.
L’on se demande si le pardon est la clé dans toutes sortes de relations. En l’occurrence dans les rapports à l’école, au club d’enfants-enfants, la famille classique exige et apprend souvent à son enfant à se venger ou à retourner les frappes s’il y a lieu. L’enfant frappé ne peut pas se satisfaire de recourir à l’arbitrage de la maîtresse de classe. La thérapeute Manal Badr souligne que ce sont des pratiques sociétales tribales très anciennes dans l’éducation des enfants. On a toujours l’idée de vengeance lorsqu’il s’agit de la moindre agression contre son enfant. Elle explique que « lorsqu’un enfant est agressé, il existe une série de manoeuvres à suivre avant de recourir à la vengeance par la main de l’enfant. L’enfant devrait accepter le jugement de la responsable de classe et apprendre à accepter les excuses de l’autre ».
Le pardon, des bienfaits psychiques non négligeables
— Améliorer la santé mentale, la tranquillité d’esprit.
— Amoindrir l’anxiété et le stress.
— Alléger les symptômes de dépression
— Etablir des relations plus saines.
— Abaisser la tension artérielle.
— Avoir un système immunitaire plus fort.
— Gagner l’estime de soi.
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