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Afrique : Les enjeux de la gestion de l’eau

Ghada Ismail , Mercredi, 04 septembre 2024

Les enjeux de la gestion de l’eau en Afrique étaient au coeur des discussions lors de la Semaine mondiale de l’eau tenue cette semaine à Stockholm.

Afrique  : Les enjeux de la gestion de l’eau

La moitié de la population mondiale est confrontée à des pénuries d’eau au moins une fois par an. C’est ce que révèle un rapport récemment publié par les Nations-Unies à l’occasion de la Semaine mondiale de l’eau, qui a particulièrement souligné les défis de la gestion de l’eau en Afrique. Sous le slogan « L’eau, un pont pour la paix et la durabilité », cette conférence mondiale, organisée chaque année en août par l’Institut international de l’eau (SIWI), s’est tenue du 25 au 29 août à Stockholm, en Suède. Cet événement a été l’occasion d’organiser une série d’ateliers et de discussions pour explorer des solutions innovantes afin de faire face à la crise de l’eau en Afrique et de plaider en faveur d’investissements accrus dans le secteur de l’eau. En Afrique, l’eau est au coeur de nombreux enjeux : réchauffement climatique, sécurité alimentaire, santé et biodiversité. Le continent reste le plus exposé aux tensions interétatiques liées à l’eau. Dix-neuf Etats souffrent de pénurie d’eau, alors qu’en moyenne plus d’un tiers de la population africaine n’a pas accès à une eau potable.

L’Afrique renferme trois catégories. La première catégorie est celle des pays durement touchés par des vagues de sécheresse, comme ceux du Sahel. La deuxième catégorie concerne les pays riches en ressources hydriques mais possédant des infrastructures vieillissantes qui limitent l’accès à l’eau potable. La dernière catégorie englobe les pays qui connaissent à la fois une abondance d’eau et une pénurie généralisée en raison de problèmes de distribution d’eau potable. Pratiquement, aucun pays n’a accès universel à l’eau potable.

Les grandes problématiques

Les défis liés à l’eau en Afrique risquent d’être aggravés, notamment en raison du changement climatique et de l’explosion démographique. En effet, l’Afrique souffre de taux élevés de croissance démographique, ce qui augmente considérablement la demande en eau. Les conflits armés et l’instabilité politique dans certaines régions compliquent également la gestion des ressources en eau. En ce qui concerne l’agriculture, les pays africains s’appuient sur les pluies; cependant, avec la diminution des précipitations et l’augmentation de la sécheresse, les terres agricoles se détériorent et la productivité agricole diminue. Depuis le début du mois d’août, plusieurs pays africains, notamment dans l’Afrique de l’Ouest, comme le Niger, le Mali et le Burkina Faso, souffrent de problèmes d’approvisionnement en eau potable. L’Afrique de l’Ouest est également sujette chaque année à de violentes inondations: 62000 maisons ont été détruites, laissant près de 55 000 personnes — femmes, enfants et hommes— sans abri et déplacées. Le Nigeria et le Tchad ont enregistré le plus grand nombre de personnes déplacées en raison des inondations, avec respectivement 45797 et 5286 personnes.

Lors de la session « Nouvelles stratégies de gestion de l’eau en Afrique du Nord et en Méditerranée », tenue dans le cadre de la Semaine mondiale de l’eau, le ministre égyptien de l’Irrigation et des Ressources hydriques, Hani Sewilam, a précisé que l’Egypte est l’un des pays les plus confrontés à ces défis, avec des ressources en eau limitées, une croissance démographique rapide, des changements climatiques et une élévation du niveau de la mer. « L’Egypte dépend à 98 % du Nil pour ses ressources en eau renouvelables, ce qui a entraîné une diminution du volume d’eau disponible par personne, désormais proche de 500 m3 par an, soit la moitié du seuil de pauvreté en eau », a souligné Sewilam, avant d’ajouter que « pour faire face à ces défis, l’Egypte a mis en place des projets de réhabilitation des infrastructures hydrauliques, de réutilisation des eaux usées et d’adaptation aux changements climatiques, dans le but d’augmenter l’efficacité de l’utilisation de l’eau de 15% d’ici 2030 ».

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