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Israël-Hezbollah : La guerre, et la guerre de communication

Abir Taleb , Mercredi, 28 août 2024

Israël affirme avoir déjoué une attaque du Hezbollah. Ce dernier parle d’un succès et d’une « première phase » de la riposte à l’assassinat de Fouad Chokr. Entre les deux parties, la guerre de propagande est à son comble.

Israël-Hezbollah : La guerre, et la guerre de communication

Branle-bas des deux côtés de la frontière israélo-libanaise, suspension de vols de certaines compagnies aériennes vers Israël et le Liban en raison de l’escalade, état d’urgence décrété en Israël du dimanche 25 au mardi 27 août … Entre Israël et le Hezbollah, les ingrédients d’une guerre de plus grande envergure sont tous là. Et pourtant, ni l’un ni l’autre ne veut, au fond, de cette guerre. D’où la guerre de communication que se livrent les deux parties. Une guerre de communication qui a vu son apogée cette semaine, chacun des deux camps livrant sa propre version des faits.

Dimanche 25 août à l’aube, Israël a lancé de multiples frappes aériennes au Liban, affirmant avoir touché « plus de 270 cibles » et avoir déjoué une vaste attaque du Hezbollah, et ce, après « des renseignements sur des préparatifs » d’une attaque. Quant au Hezbollah, il a qualifié son attaque de « succès », la présentant comme la « première phase » de la riposte à l’assassinat de Fouad Chokr, le 30 juillet dernier. Le mouvement chiite libanais a dit avoir lancé une attaque aérienne d’ampleur, « à l’aide d’un grand nombre de drones » et de « plus de 320 » roquettes. Et son chef Hassan Nasrallah a qualifié d’« allégations mensongères » la destruction de milliers de rampes de lancement de roquettes et l’interception de nombreux projectiles annoncés par Israël. Nasrallah a annoncé que la cible principale de son attaque de dimanche était « la base de Glilot », une base du renseignement militaire israélien près de Tel-Aviv. Mais un porte-parole de l’armée israélienne a dit à l’Agence France-Presse pouvoir « confirmer que la base de Glilot n’a pas été touchée ».

Parallèlement, le Hezbollah promet toujours une deuxième phase dans son plan pour venger la mort de Fouad Chokr, alors que le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a fait savoir que son pays n’avait pas dit son « dernier mot » avec ces dernières frappes.

L’histoire n’est donc pas finie. Selon les analystes, les échanges quotidiens de part et d’autre de la frontière israélo-libanaise vont se poursuivre. Pour autant, malgré l’intensité des échanges du 25 août, le front libano-israélien semble se diriger vers une désescalade. Plusieurs éléments suggèrent que cette flambée de violence ne déclenchera pas la guerre totale redoutée, estiment les observateurs.

Dans son discours, diffusé quelques heures après les échanges de tirs, le chef du Hezbollah a cherché à rassurer les Libanais en affirmant qu’il ne souhaitait pas de conflit généralisé avec Israël. Une prise de position qui s’explique par la crainte des conséquences désastreuses d’une guerre, surtout dans le contexte de la grave crise économique que traverse le pays et de l’incapacité de l’Etat à gérer une situation de conflit majeur.

Bref, les conséquences de l’épisode du dimanche 25 août, malgré son ampleur, restent encore incertaines. Entre le Hezbollah et Israël, les équations sont bien particulières. La bascule vers un conflit d’envergure peut survenir à n’importe quel moment, comme il est possible de rester des années dans un statu quo de tensions et d’échanges de tirs sporadiques 

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