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Se déconnecter du monde extérieur

Dina Kabil , Mercredi, 14 août 2024

Une mère de famille livre son témoignage sur une retraite de silence. Pour elle, il s’agit d’un moyen d’échapper aux pressions du quotidien et de contempler son for intérieur.

Se déconnecter du monde extérieur

Maye, jeune mère, partage son expérience passée dans une retraite de 5 jours pratiquée au coeur de la nature. Elle a suivi le conseil de sa thérapeute qui lui a expliqué à quel point on est submergé par le bruit et les pressions de notre quotidien, ce qui empêche de réfléchir avec clarté. « Les différentes parties de notre moi, en conflit ou en désaccord, peuvent s’enchevêtrer. On se sent dispersé parce qu’on a besoin d’écouter et de chercher des réponses aux questions qui nous tourmentent », dit Maye. C’est l’idée principale de la pratique du silence.

Elle a choisi un endroit consacré aux retraites spirituelles, c’est-à-dire doté de jardins et d’une belle nature. « On était un groupe de personnes, chacune résidait dans une chambre à part, et on n’était pas censé communiquer ensemble. Il ne s’agissait pas d’un silence à 100 %, on pratiquait la méditation pendant la journée, à l’exception des moments partagés avec le coach. On pratiquait le yoga tous les matins car cela aide à renforcer l’unité du corps et de l’âme ».

La méditation silencieuse était pratiquée trois fois par jour. Puis, le groupe se réunissait autour du coach pour lire des fragments de nature spirituelle ou des citations d’écrivains. « Ensuite, on se mettait à contempler la nature autour de nous, et cela nous amenait à contempler le fond de nous-mêmes. J’ai senti pour la première fois que je plongeais véritablement dans mon intérieur », dit Maye. Et d’ajouter : « Il est difficile pendant une séance de silence d’arrêter les pensées qui s’enchaînent dans notre esprit, mais il faut apprendre petit à petit à les observer, à les laisser passer pour revenir ensuite à l’instant présent. Cette idée du présent, le fait d’être consciente de ma présence est un grand objectif. Je dois prendre note de tout ce qui me préoccupe, afin de l’analyser plus tard ».

La pratique du silence n’est pas sans contrainte. Le premier défi auquel Maye a été confrontée, c’est le fait d’être avec des gens et en même temps de devoir se retirer complètement, s’abstenir de communiquer avec eux. « Je suis profondément marquée par les codes sociétaux et j’ai du mal à en sortir », dit Maye.

Un autre défi est comment changer la vie normale que l’on mène en coupant tout contact avec la famille et les enfants. Cesser ses activités habituelles comme le fait de ne plus suivre les informations sur le portable par exemple.

L’expérience elle-même est formidable. Le coach nous encourage à pratiquer le silence tant qu’on peut dans notre vie de tous les jours. La devise qu’il ne faut jamais oublier c’est d’« avoir un espace de temps pour soi, dans une solitude positive, contempler la nature et se déconnecter des téléphones portables et autres pour reconnecter à soi-même ».

Au bout du voyage l’on apprend à assimiler le silence comme un pont plutôt que comme une barrière.

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