L’objectif du gouvernement est de réduire l’inflation à moins de 10 % d’ici début 2026. (Photo : AFP)
Le taux d’inflation annuel urbain poursuit son ralentissement pour le 5e mois consécutif pour atteindre 25,7 % en juillet, en baisse de 1,8 % par rapport au mois précédent (27,5 % enregistrés en juin 2024). L’Agence centrale pour la mobilisation publique et les statistiques (CAPMAS) a déclaré dans son communiqué publié le 8 août que l’inflation avait décéléré à un rythme plus soutenu que prévu. Cela s’est produit malgré les récentes hausses des prix du pain et du carburant subventionnés. En effet, le taux d’inflation du mois de juillet est le plus bas enregistré depuis décembre 2022.
Les chiffres de l’inflation sont inférieurs aux prévisions de la banque d’investissement Al-Naeem et des analystes de Reuters. « Le taux d’inflation est en deçà de nos prévisions estimées à 26,6 % », indique une note d’Al-Naeem envoyée à l’Hebdo, soulignant que le taux d’inflation mensuel est passé de 1,6 % en juin à 0,4 % en juillet. La note attribue ce recul à la baisse des prix de la nourriture par rapport au mois de juin 2024. « De même, les prix de la viande et de la volaille ont baissé (-5,7 %), des céréales et du pain (-1,4 %), des huiles alimentaires (-0,8 %) et du sucre (-2 %). De même, les prix des voyages touristiques organisés ont chuté de 11,6 % », affirme la note d’Al-Naeem.
Sur la pente descendante
La plupart des analystes, dont Hani Amer, analyste auprès de la société Arab African International Securities, estiment que l’inflation est sur une trajectoire descendante malgré la volatilité des prix des produits alimentaires et les prévisions sur la levée totale des subventions à l’énergie que le gouvernement s’est donné pour tâche d’accomplir d’ici fin 2025. « Le taux de l’inflation du mois de juillet 2023 était très élevé (38,2 %). Il était normal qu’il ralentisse cette année », explique Hany Amer. Il prévoit la poursuite de la tendance déflationniste tout au long de l’année courante, même si le mois d’août doit connaître des pressions inflationnistes, car l’impact de la hausse en juillet des prix du carburant se fera sentir en août sans oublier la hausse des prix des tickets de métro qui est entrée en vigueur début août.
Il semble qu’il y ait un large consensus sur le fait que le taux d’inflation continuera à baisser également tout au long de l’année prochaine. Capital Economics prévoit des taux d’inflation conformes à l’objectif de la Banque Centrale d’Egypte (BCE), 7 % (±2 %) au premier trimestre 2025. La BCE prévoit également une baisse modérée de l’inflation en Egypte en 2024. Cette baisse deviendrait plus sensible au cours du premier semestre 2025. Et ce, notamment grâce à la réduction des liquidités sur le marché et la suppression du marché parallèle des changes.
A l’issue d’une conférence de presse le 8 août, le premier ministre, Mostafa Madbouly, a déclaré que l’objectif du gouvernement d’ici début 2026 était de réduire l’inflation à moins de 10 %. « C’est un objectif primordial pour l’Etat afin de stabiliser les prix et de donner une impulsion au secteur privé à travers un financement moins coûteux », a ajouté le premier ministre.
Les perspectives prometteuses des taux d’inflation mettent sur le devant de la scène les spéculations sur une baisse prochaine des taux d’intérêt directeurs. Amer prévoit une stabilisation des taux d’intérêt directeurs en 2024 à leur stade actuel, soit 27,5 % sur les dépôts et 28,5 % sur les crédits. Capital Economics, quant à elle, s’attend à une baisse des taux au premier trimestre 2025, avec la possibilité d’une réduction de l’inflation.
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