La cinquième édition de la Conférence des Egyptiens à l’étranger s’est déroulée dans la tradition les 4 et 5 août au Caire, présentant le gouvernement comme un partenaire privilégié de ses citoyens dispersés à travers le monde. Organisé sous le slogan « De la mère du monde au monde entier », l’événement a été une vitrine des efforts du gouvernement pour mobiliser la diaspora et mettre à profit son potentiel économique.

Le ministre des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a décrit la conférence comme étant « une plateforme pour répondre aux aspirations des Egyptiens vivant à l’étranger » qui sont, selon le ministre, « notre première ligne de défense et une part importante de notre soft power ». Il a salué la fusion des ministères de l’Emigration et des Affaires étrangères qu’il considère comme une réalisation significative qui vise à « améliorer le système et les mécanismes de communication avec les communautés égyptiennes à l’étranger et à améliorer la qualité des services qui leur sont fournis ».

Au coeur de la conférence se trouvait la rhétorique d’un gouvernement désireux de se monter plus efficace. Le ministre a reconnu les frustrations des expatriés confrontés à de longues attentes pour renouveler leurs passeports et leurs cartes d’identité nationales. « Il est déraisonnable qu’un renouvellement de papiers d’identité prenne trois mois », a déclaré Abdelatty, qui s’est engagé à réduire les délais.

Investir en Egypte

L’investissement était un thème central de la conférence. Le gouvernement a invité la diaspora à participer au développement économique de l’Egypte, soulignant le potentiel de rendements élevés. « Votre contribution dans ce domaine est cruciale », a déclaré le ministre. Pour renforcer la confiance des investisseurs, il a fait référence à une prochaine conférence sur l’investissement Egypte-Etats-Unis vers la fin de l’année et à l’important paquet financier fourni par la Conférence avec l’Union européenne, notamment 1,8 milliard d’euros de garanties d’investissement, dirigés au secteur privé. « Cela peut vous aider à obtenir des financements, d’autant que nous travaillons en vue d’augmenter la part du secteur privé dans l’économie égyptienne, une priorité absolue du nouveau gouvernement », a affirmé Abdelatty. Et d’ajouter : « Nous vous considérons comme des partenaires dans notre cheminement vers un développement durable. Vos économies et investissements sont cruciaux pour notre succès ».

Selon l’Agence centrale pour la mobilisation publique et les statistiques (CAPMAS), les transferts de fonds des Egyptiens à l’étranger constituent la première source de devises étrangères, dépassant même le Canal de Suez, totalisant 22,1 milliards de dollars durant l’exercice 2022-2023. Ces transferts ont pourtant connu un recul significatif d’environ 31 % par rapport à l’exercice 2021-2022 (31,9 milliards de dollars).

Pour contrer cette tendance, les ministres et officiels qui se sont succédé au panel ont présenté les efforts déployés pour renforcer l’économie, afin d’encourager les expatriés à investir leurs économies en Egypte, notamment dans l’immobilier.

Selon le ministre du Logement, Sherif El-Sherbiny, l’initiative Beit Al-Watan, visant à encourager les Egyptiens de l’étranger à investir dans le logement, a déjà collecté 7,3 milliards de dollars depuis son lancement en 2012. D’après lui, des préparatifs sont en cours pour lancer de nouvelles phases du projet destinées à la diaspora, notamment des terrains et des unités résidentielles.