Le comité de tarification des produits pétroliers, dépendant du ministère du Pétrole et des Ressources minérales, a annoncé le 25 juillet une augmentation des prix du carburant, la deuxième cette année. La hausse est comprise entre 10 et 15 % en fonction du carburant (octane, diesel, Kérosène et mazout). Cependant, le prix du mazout destiné aux stations d’électricité et aux industries alimentaires reste inchangé. « Cette hausse s’inscrit dans le cadre du plan gouvernemental visant à réduire les subventions à l’énergie qui n’ont cessé de s’amplifier ces derniers mois en raison de la hausse du dollar et des prix du carburant au niveau mondial », explique à l’Hebdo Hesham Hamdey, vice-président associé du département des recherches au sein de la banque d’investissement Naeem Holding.
Le porte-parole du ministère égyptien du Pétrole, Hamdi Abdel-Aziz, a attribué la hausse des prix du carburant à plusieurs facteurs internes et externes. « La libéralisation des taux de change en mars dernier s’est traduite par une augmentation du coût des produits pétroliers. De même, les changements sur les marchés mondiaux et les guerres ont entraîné une augmentation des prix des produits pétroliers », a-t-il annoncé dans des déclarations télévisées.
L’Egypte importe presque le tiers de ses besoins en diesel et le quart de son essence. « L’Egypte consomme quotidiennement 45 millions de litres de diesel et 28 millions de litres d’essence. Il existe un écart important entre le coût du carburant et son prix sur le marché local. Par exemple, un litre de diesel coûte 19 L.E., alors qu’il était vendu à 10 L.E. seulement avant la dernière augmentation », renchérit-il. Et d’ajouter que l’Etat dépense quotidiennement 400 millions de L.E. pour subventionner le diesel et 90 millions de L.E. pour subventionner l’essence. Les subventions des produits pétroliers s’élevaient à 119,419 milliards de L.E. dans le budget 2023-2024. L’Egypte reste l’un des pays où le carburant est le moins cher au monde, selon le Global Petrol Prices.
Le premier ministre, Mostafa Madbouly, avait annoncé que le gouvernement augmenterait progressivement les prix des produits pétroliers jusqu’à la fin de 2025, afin d’atteindre le seuil de rentabilité d’ici décembre 2025. « L’augmentation des prix sera progressive pour éviter tout impact sur l’inflation et tout fardeau financier sur les citoyens », a déclaré Madbouly dans une conférence de presse.
La hausse des prix du carburant paraît nécessaire vu la hausse des prix mondiaux. Hesham Hamdey indique que « la hausse sera progressive et n’aura pas d’impact majeur sur l’inflation. Pour limiter cet impact sur les couches moyennes de la population, le gouvernement a gardé inchangés les prix du mazout qui alimente les centrales électriques et les industries alimentaires ». En juin, le taux d’inflation a baissé à son plus bas niveau en un an et demi pour atteindre 27,5 %.
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