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Vers une réforme de l’enseignement supérieur

Farah Alazzouni , Mercredi, 31 juillet 2024

Des propositions en cours d’étude par le ministère de l’Enseignement supérieur pour le développement du système universitaire suscitent un débat.

Vers une réforme de l’enseignement supérieur

A quelques jours de l’annonce des résultats de la thanaweya amma (le bac égyptien), les regards se tournent vers les universités, les taux et les nouvelles conditions d’admission de certaines d’entre elles. L’année scolaire 2024 a été marquée par un foisonnement de propositions visant à améliorer la qualité de l’enseignement universitaire en Egypte. Ces propositions, émanant de divers acteurs du monde éducatif, témoignent d’une volonté commune de relever les défis auxquels est confronté l’enseignement supérieur et de le hisser au niveau des standards internationaux.

Parmi les propositions ayant suscité un débat dans les milieux universitaires figure la réduction du nombre d’étudiants inscrits dans les facultés des sciences humaines et sociales. Une proposition qui, selon le ministre de l’Enseignement supérieur, Ayman Ashour, « est effectivement en cours de discussion ». L’idée est née suite aux déclarations du président Abdel Fattah Al-Sissi, qui a indiqué que 72 % des étudiants sont inscrits dans les facultés d’études théoriques des universités publiques, un nombre qui, selon lui, engendre des difficultés de trouver des opportunités d’emploi.

Ashour a indiqué, selon un rapport publié par le ministère, que des travaux sont en cours au sein de diverses commissions visant le développement des facultés théoriques. « Nous disposons de plus de 30 centres de recrutement au sein des universités pour offrir aux étudiants les compétences nécessaires, afin de les rendre compétitifs sur le marché du travail », a-t-il affirmé, soulignant : « Nous allons lancer une initiative visant à former un million d’étudiants et à les doter de compétences adéquates aux exigences du marché du travail ». Le ministre a ajouté que de nouveaux programmes sont actuellement mis en place dans les universités nouvellement créées, afin de proposer des formations innovantes et de s’éloigner des spécialisations traditionnelles, comme les lettres.

Une année préparatoire

Une autre proposition, qui ne manque pas d’importance, concerne l’introduction d’une année préparatoire pour les différentes facultés. Ashour a appelé le Parlement à soutenir l’idée par une nouvelle législation. Selon lui, « il s’agit d’un système facultatif destiné à préparer les étudiants du baccalauréat ou d’un diplôme équivalent à intégrer les différentes facultés des universités privées ou à but non lucratif (ahliya) ». Ce système est destiné aux étudiants qui ne peuvent pas intégrer ces universités à cause de leurs notes au baccalauréat. « Une fois que l’étudiant aura réussi les cours et les heures requis pendant l’année préparatoire, il pourra s’inscrire à la faculté ou au programme d’études de son choix dans les universités privées dès le semestre suivant », explique le ministre.

Le pédagogue et professeur de psychologie éducative Mohamed Abdel-Aziz ne s’est pas montré en faveur de ces propositions. « Je ne suis pas contre le développement, mais pour réaliser une réelle avancée, il faut commencer par les bases et corriger le système scolaire », estime-t-il. « Le développement est un processus global qui devrait inclure toutes les institutions du pays, y compris le ministère de la Planification, le ministère de l’Education, les membres du Dialogue national et les experts en éducation, pour mettre en place un plan qui aide à préparer des jeunes capables de s’intégrer dans le marché du travail. Cela dit, les propositions doivent être profondément étudiées et annoncées selon des critères précis pour réaliser leurs objectifs », assure-t-il.

Voyant les choses d’un autre oeil, le pédagogue et professeur de psychologie éducative à l’Université de Aïn-Chams Tamer Shawki a salué ces propositions qui, selon lui, « mettent l’enseignement universitaire sur la bonne voie et vont de pair avec les tendances de l’Etat, qui cherche à améliorer le système universitaire, considérant que l’enseignement supérieur est le lien entre le système éducatif et le marché du travail ». Il propose, pour assurer un développement supplémentaire, de relier les nouvelles spécialités universitaires et réadapter les spécialités traditionnelles au marché du travail, d’introduire des cours d’intelligence artificielle dans toutes les facultés, d’établir des partenariats avec des universités internationales réputées permettant aux étudiants d’y étudier pendant un semestre ou plus, et enfin, de développer les infrastructures des laboratoires et des amphithéâtres en les dotant de technologies numériques modernes, y compris la réalité virtuelle.

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