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Gamal Angara : L’Egypte a le droit d’imposer la réglementation qu’elle juge convenable

Nasma Réda , Mercredi, 17 juillet 2024

3 questions à Gamal Angara, journaliste soudanais et porte-parole de l’Initiative nationale soudanaise, sur la présence des réfugiés soudanais en Egypte.

Gamal Angara

Al-Ahram Hebdo : Comment le gouvernement égyptien a-t-il réagi à la crise des réfugiés soudanais ?

Gamal Angara : L’Egypte est le premier pays à avoir ouvert ses frontières aux Soudanais. Elle a même fait exception pour les accueillir et faciliter leur entrée dans le pays au début de la guerre au Soudan. L’Egypte a permis aux Soudanais d’entrer sans passeport, visa ou papiers d’identité pour sauver leur vie.

— Pourquoi, selon vous, l’Egypte durcit-elle actuellement ses règlements sur la présence des réfugiés soudanais ?

— L’Egypte, comme tout pays, a le droit d’imposer la réglementation qu’elle juge être dans son intérêt national. Cependant, à mon avis, certaines mesures prises par les autorités égyptiennes, comme les frais imposés pour l’obtention de la carte de séjour, devraient être révisées, étant donné les conditions difficiles auxquelles sont confrontés les Soudanais. Initialement, la crise soudanaise était concentrée à Khartoum entre les forces armées soudanaises et les Forces de Soutien Rapide (FSR), mais maintenant, la guerre s’est répandue à travers tout le Soudan, opposant le peuple soudanais aux FSR. Aujourd’hui, les citoyens sont pris dans cette guerre. Les FSR intensifient leurs attaques contre les civils, commettant des viols et d’autres agressions, ce qui pousse de nombreux Soudanais à fuir le pays dans des conditions difficiles, beaucoup étant pauvres et incapables de payer ces frais.

— Comment percevez-vous la décision des autorités égyptiennes de fermer des écoles soudanaises ?

— La plupart des écoles soudanaises, dont le nombre avait dépassé les 200, ne respectent ni la réglementation égyptienne, ni celle du Soudan. En plus, certaines de ces écoles ne sont que de petits centres d’études privés qui ne répondent pas aux normes requises pour être qualifiées d’écoles. Près d’un million d’enfants ont fui vers l’Egypte avec leurs familles et ont besoin de continuer leur scolarité, d’autant plus que les Soudanais préfèrent vivre en communauté. Nous espérons que ce problème sera résolu avant le début de la prochaine année scolaire. En ce qui concerne l’enseignement supérieur, un ancien accord entre les deux pays permettait aux Soudanais d’étudier gratuitement dans les universités égyptiennes. Cependant, progressivement, les Soudanais ont dû payer 10 % des frais appliqués aux étrangers en dollars, pour ensuite voir ce pourcentage augmenter à 20 %, atteignant aujourd’hui 50 %. Nous demandons au président Abdel Fattah Al-Sissi, qui soutient toujours notre pays, d’intervenir pour résoudre la question de l’enseignement des Soudanais en Egypte.

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