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l'Aïd Al-Adha: Des alternatives à portée de main pour la fête du sacrifice

Nasma Réda , Mercredi, 12 juin 2024

A quelques jours de la fête du grand Baïram, le gouvernement a pris des mesures pour assurer la disponibilité de la viande sur le marché à des prix réduits.

Des alternatives à portée de main pour la fête du sacrifice

Le 16 juin approche, annonçant le début de l’Aïd Al-Adha, également connu sous le nom de « fête du sacrifice ». Cette période, considérée comme la plus importante en termes de consommation de viande en Egypte, se présente différemment cette année en raison des prix élevés de la viande, des moutons et des veaux, qui sont les principales bêtes de sacrifice. Cette fête commémore le sacrifice du prophète Abraham, perçu comme un acte de soumission à la volonté divine.

Aujourd’hui, en raison des forts taux d’inflation, le prix de la viande dépasse les 400 L.E. par kilo, contre 250 L.E. l’année dernière. Cela pousse les citoyens et le gouvernement à chercher des alternatives pour célébrer cette occasion sacrée malgré les difficultés. Ainsi, des dizaines de personnes, hommes et femmes, se pressent devant les points de vente relevant des ministères de l’Intérieur, de la Défense ou de l’Agriculture. « C’est la fête de la viande », affirme Mohamed, achetant sa viande dans l’un des points de vente des Forces armées où le kilo est vendu à 270 L.E. pour la viande de boeuf et 360 L.E. pour le mouton. Ces prix modérés sont appliqués par le gouvernement pour atténuer l’impact de l’inflation.

Selon les rituels de la fête du grand Baïram, après la prière de l’Aïd, réunissant les fidèles dans les mosquées ou les parcs publics, vient le moment du sacrifice, élément central de la fête. Cette année, la scène s’annonce différente ; seuls les ménages aisés sont capables de sacrifier un mouton, un agneau ou un veau. La classe moyenne ne pourra pas se le permettre cette année, selon le fonctionnaire Moustapha Abdalla, qui opte pour la viande vendue dans les points de vente gouvernementaux. C’est une alternative choisie par la plupart des Egyptiens cette année. « Le prix d’un mouton de 70 kg dépasse les 15 000 L.E. », explique Moustapha Abdalla, qui est allé dix jours avant le grand Baïram au marché populaire d’Al-Sayeda Aïcha pour prendre une idée des prix. « Je préfère acheter ma viande chez le boucher cette année et distribuer aux pauvres autant que je peux, et faire de même pour ma famille. C’est la fête de la viande et il n’est pas question de renoncer à nos habitudes et rituels à cause des prix surélevés. Donc, on recourt à des alternatives à portée de main ».

« Les achats ont diminué de 50 % par rapport à l’année dernière », souligne Moustapha Wahba, chef de la section des bouchers à la Chambre de commerce du Caire. Il explique que l’augmentation des prix est justifiée par les coûts élevés de l’alimentation animale, de la main-d’oeuvre et de l’électricité, qui ont un impact sur le prix de la viande. Pour contrer ce problème, le gouvernement a pris diverses mesures pour rendre de grandes quantités de viande disponibles sur le marché local à des prix convenables. Ces mesures incluent la diversification des sources d’importation de viande fraîche ou congelée en provenance du Soudan ou du Brésil, bien que la viande locale soit la plus demandée.

Selon Mohamed Al-Kerch, porte-parole du ministère de l’Agriculture, le prix moyen d’un mouton commence à 155 L.E. le kilo, tandis que la viande de boeuf commence à 250 L.E. Les points de vente du ministère dans tout le pays proposent de la viande rouge locale et de la viande congelée importée du Soudan ou du Brésil à des prix raisonnables. Le gouvernement a également mis en place des centaines de camions mobiles circulant dans les différents quartiers pour vendre de la viande. D’autres mesures ont été prises pour garantir des normes d’hygiène, comme l’interdiction de l’abattage dans les rues et l’ouverture des abattoirs gouvernementaux à titre gratuit. « 464 abattoirs bien équipés seront disponibles à ceux qui veulent sacrifier un mouton ou une vache », a souligné Hesham Amna, ministre du Développement local. Une démarche qui assure l’abattage selon les règles et qui économise à chaque personne le prix de l’abattage allant de 500 L.E. à 2 000 L.E. payées aux bouchers.

Tous les gouvernorats ont publié les mêmes consignes gouvernementales avec une supervision stricte de la part de représentants des ministères et de la police. Cependant, le gouverneur de Guiza, Ahmed Rachid, a approuvé l’abattage des animaux dans de grands espaces vides et éloignés des villes, à condition qu’ils soient propres et clôturés après avoir obtenu l’autorisation des autorités compétentes. Il a aussi affirmé que « 11 abattoirs gouvernementaux sont ouverts gratuitement tous les jours pendant le grand Baïram du matin jusqu’au coucher du soleil ».

De son côté, l’Alliance nationale pour le développement civil, composée de plusieurs entités, se chargera de l’abattage des veaux et des moutons, afin de les distribuer aux personnes les plus nécessiteuses dans tous les gouvernorats. Les responsables de l’Alliance assurent qu’une fois abattues, « la viande des animaux est découpée et emballée de manière appropriée pour garantir qu’elle parvienne aux bénéficiaires dans la meilleure qualité ».

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