L’armée israélienne a, de son côté, dit enquêter après cette opération qui a fait, selon le ministère de la Santé à Gaza, au moins 45 morts au cours de la nuit de dimanche à lundi à Rafah, le premier ministre regrettant un « accident tragique ». La présidence palestinienne et le Hamas accusent Israël d’avoir commis un « massacre » en ayant visé un centre pour personnes déplacées, l’armée israélienne disant, pour sa part, avoir frappé un complexe dans lequel agissaient des « terroristes ».
« Israël a le droit de s’en prendre au amas et nous comprenons que cette frappe a tué deux terroristes de haut rang du Hamas (...). Mais comme nous l’avons dit clairement, Israël doit prendre toutes les précautions possibles pour protéger les civils », a déclaré un porte-parole du Conseil de sécurité de la Maison Blanche. L’émissaire de l’Onu pour le Proche-Orient, Tor Wennesland, a condamné les frappes israéliennes et a réclamé une enquête « complète et transparente » après l’attaque dans la ville surpeuplée de Rafah.
Le Haut-Commissaire aux droits de l’homme des Nations-Unies, Volker Türk, s’est dit « horrifié ». « Les images du camp sont horribles et montrent que les méthodes et les moyens militaires utilisés par Israël, qui ont déjà conduit à la mort de tant de civils, ne changent pas », a-t-il dit.
Réunion du Conseil de sécurité
Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni en urgence mardi après-midi. La réunion, à huis clos, a été demandée par l’Algérie, membre non permanent du Conseil, ont précisé plusieurs de ces sources à l’AFP.
L’Union africaine dénonce un « mépris » pour l’arrêt de la CIJ, la plus haute juridiction de l’ONU, qui avait ordonné vendredi à Israël de suspendre ses opérations à Rafah.
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, s’est dit « horrifié ». Le président français, Emmanuel Macron, s’est dit « indigné ».
Chef de file des pays du Golfe et l’un des poids lourds du Moyen-Orient, l’Arabie saoudite condamne, « dans les termes les plus fermes, la poursuite des massacres ».
Le Koweït dénonce des « crimes de guerre flagrants ». La Jordanie y voit un « acte de défi face aux arrêts de la CIJ » et une « violation sévère du droit international ».
Lien court: