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Coup de pouce à la localisation de l’industrie des véhicules

Amani Gamal El Din , Jeudi, 16 mai 2024

Le gouvernement est décidé à investir dans le secteur automobile par le biais d’une politique de localisation.

Coup de pouce à la localisation de l’industrie des véhicules

Ce dossier est de première importance. Le premier ministre, Mostafa Madbouly, a déclaré lors d’une visite à la cité industrielle du 10 du Ramadan que la facture d’importation de l’automobile est estimée à plus de 4 milliards de dollars annuellement. Selon une étude menée par la banque d’investissement Al-Naeem, le pays présente un faible taux de motorisation (nombre de voitures par habitant) en comparaison avec les économies émergentes (voir graphique), ce qui laisse entrevoir une importante marge de croissance sectorielle.

Khaled Saad, secrétaire général de la Chambre de l’automobile au sein de l’Union des industries, déclare que la localisation de l’industrie automobile est le seul moyen de remédier à tous les problèmes, qu’ils soient internes ou externes, tels que la valeur de la monnaie, la hausse des importations et les problèmes liés aux transports, dont les prix ont augmenté de 80 %. « Aujourd’hui, nous sommes prêts pour une production de masse. En plus, nous disposons de l’infrastructure nécessaire, avec 19 usines prêtes à l’assemblage », assure-t-il.

Il y a six mois, le Conseil des députés a ratifié la directive automobile, la loi sur l’automobile, qui comprend trois éléments essentiels, commente Saad. « La composante locale doit représenter entre 45 et 65 % des éléments de production, voire davantage », explique-t-il. Enfin, il est nécessaire de produire davantage de véhicules électriques, à hauteur de 100 000 par an dans un premier temps.

Des développements importants sont observés dans le secteur. « Des fabricants, en partenariat avec des acteurs locaux, étudient la mise en place de chaînes d’assemblage pour atténuer les risques liés à la volatilité des taux de change. Par conséquent, les ventes de véhicules assemblés devraient croître de 12,3 % par rapport aux véhicules entièrement importés en 2024 », indique l’étude réalisée par la banque d’investissement Al-Naeem.

Hicham Hamdy, analyste du secteur à la banque d’investissement Al-Naeem, explique que certaines marques comme Proton et BYD envisagent d’ouvrir de nouvelles usines. « Le secteur privé possède déjà des lignes d’assemblage qui ne fonctionnent pas à pleine capacité. Par exemple, GB Auto et Al-Amal (Lada) ; cela représente une opportunité d’accélérer le rythme de production du secteur privé qui détient un fort potentiel ». Les incitations que l’Etat doit accorder aux investisseurs du secteur jouent un rôle déterminant pour l’industrie. Selon Hamdy, le gouvernement peut accorder des incitations telles que l’exonération fiscale pendant une période de cinq ans. D’autres incitations peuvent être basées sur le volume de la production, des pratiques courantes dans des pays producteurs de véhicules tels que le Maroc et l’Afrique du Sud. « Il est possible de rembourser une partie des coûts de production de l’usine ou de l’achat des terrains industriels aux assembleurs qui produisent le plus », ajoute-t-il. Saad conclut en soulignant que les incitations peuvent également être calculées en fonction des trois éléments intégrés dans la loi : l’exportation, des composants locaux dépassant les 65 % et la fabrication de véhicules électriques.

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