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Fatma Kamal : Notre santé se trouve dans notre assiette

Dina Kabil , Mercredi, 21 février 2024

Fatma Kamal, nutritionniste et Health Coaching, explique le concept de « repas équilibré » et son impact direct sur les organes de notre corps. Entretien.

Fatma Kamal

Al-Ahram Hebdo : Vous n’êtes pas médecin, mais vous vous présentez en tant que nutritionniste fonctionnelle. Expliquez-nous …

Fatma Kamal : J’ai étudié la nutrition intégrative et étudié également la médecine fonctionnelle. Loin de la médecine conventionnelle, c’est une médecine moderne, alternative, dont la figure la plus renommée est Dr Amen. L’idée principale de l’idée de fonctionnalité est de considérer le corps dans sa totalité et sa complémentarité, puis identifier l’origine du trouble. Cette médecine est basée empiriquement sur l’évolution de la recherche dans le domaine des sciences nutritionnelles et épigénétiques. Son mot d’ordre est de développer la conscience du patient, de lui expliquer la source du problème et comment le contrecarrer au lieu de se précipiter et de prendre des médicaments. Par exemple, une personne qui a un dysfonctionnement de la thyroïde est venue me consulter. Elle voulait un mode de vie sain et perdre du poids, sa surprise a été immesurable lorsque, durant le programme, sa thyroïde a commencé à fonctionner.

— La thérapie alternative ou non conventionnelle est controversée. Pourquoi avez-vous choisi le parcours de nutritionniste fonctionnelle ?

— L’histoire a quelque chose de très personnelle. Je souffre depuis mon enfance d’une maladie des cellules quasiment inguérissable. Il n’y a pas de solutions, sauf dans la biologie moderne où l’on peut activer certains gènes et en désactiver d’autres. L’espérance de vie d’une personne qui souffre de cette maladie est de 38 ans. Aujourd’hui, j’ai 38 ans et j’ai survécu. A mon enfance, j’étais anémique, les globules rouges se brisaient et se reproduisaient difficilement, je souffrais d’une faiblesse du taux d’oxygène dans le sang, influençant les niveaux de métaux et de vitamines. Le déséquilibre hormonal et celui des bactéries a eu un impact sur ma peau, mes cheveux et mon appareil digestif, je souffrais de fatigue continue et d’insomnie, ce qui me donnait un âge différent de mon âge biologique. J’ai passé mon enfance et mon adolescence enfermée, errant dans les cliniques et les laboratoires. Je rêvais d’être une personne normale. A mes 20 ans, je lisais beaucoup à propos de la nutrition sur Internet. Je suis sur la bonne voie, j’ai décidé d’étudier mon cas et de devenir professionnelle de la nutrition, et j’ai obtenu ma licence en 2016. Cette transformation que j’ai vécue littéralement, au bout d’une longue souffrance, m’a profondément motivée et m’a donné le désir d’aider les autres.

— C’est seulement grâce à la nutrition que vous avez été sauvée ?

— La nutrition, le style de vie et l’environnement. La nutrition, c’est le programme d’alimentation équilibré personnalisé et le mode de vie. Tout y est inclus : l’activité physique, le sommeil, les responsabilités de la vie, les finances, les relations sociales, les passions, la spiritualité. Lorsque j’avais des boutons sur le visage, ou que mes cheveux tombaient à cause de l’anémie, je reprochais cela à ma peau, mais en fait, ce problème avait pour origine un problème du foi dû à mon mode de vie et à ma nutrition.

— Quel est le rapport entre la nourriture et les problèmes ressentis au niveau des organes du corps ?

— A travers les recherches, on s’est rendu compte qu’il existe un lien très fort entre les émotions et les organes du corps. L’émotion, qu’elle soit négative ou positive, il faut la vivre pleinement, la sentir et la libérer. Cela dit, il ne faut pas taire ses émotions par la nourriture. Refouler sa peur, par exemple, peut affecter la vessie et les reins. L’anxiété et la tension, si on les accumule, se concentrent dans l’estomac et la rate, tandis que le foie et la vésicule biliaire accueillent la colère. Une personne qui n’a pas vécu le chagrin de la perte d’une mère souffrira d’obésité et de problèmes pulmonaires.

— En quoi consiste le programme de nutrition fonctionnelle que vous adoptez ?

— Il n’existe pas de régime alimentaire préétabli, la nutrition doit être personnalisée. La méthode dure normalement 3 mois avec de longues séances en ligne où je commence par une introduction sur la nutrition. J’explique le pourquoi derrière chaque choix dans l’assiette. Tout d’abord, j’élimine les aliments nuisibles et je rajoute ceux utiles et bons pour la santé. La seconde phase est celle de la détoxication, un peu comme on fait avec un addictif qui se libère de sa toxicomanie ; là on devient très émotionnel. Puis la 3e phase est celle de la rébellion : on est alors obsédé par des commentaires du genre « C’est très strict », « On ne peut pas vivre comme ça », « C’est crevant » ou « Il n’y a même pas de variété dans cette bouffe ». Arrivé à la 7e semaine, on s’attache au choix de l’alimentation personnalisée, basée sur l’équilibre entre les bactéries bénéfiques et les bactéries nocives.

— Qu’est-ce qui incite la personne à continuer le programme ?

— La conscience, c’est l’arme de survie. Lorsque j’explique, le patient est convaincu ; il est prédisposé à tous les inconvénients, ou disons qu’il connaît préalablement les différentes épreuves qu’il va rencontrer. Par conséquent, il construit une habitude, puis il est guidé et soutenu dans son expérience théorique et son expérience d’apprentissage pour arriver à un haut niveau de conscience.

La volonté n’a rien à faire ici, il s’agit de comprendre les manoeuvres du corps humain. Lorsque je mets dans mon assiette de la bactérie nocive, elle va éliminer la bactérie bénéfique. Et lorsque la bactérie bénéfique se développe, le patient éprouvera un penchant pour la nourriture saine.

— A qui s’adresse ce programme ?

— Toute personne voulant mener une vie plus saine et plus calme ou qui a des problèmes de métabolisme et de poids, d’insomnie, des sauts d’humeur, de l’anxiété, de l’irritabilité, de diabète, de concentration mentale, de problèmes de thyroïde ou de maladies auto-immunes et allergiques.

 La nourriture saine :

— Les protéines animales (les oeufs et le poulet, la viande sans graisses).

— Les protéines végétales : les légumes comprenant des protéines comme les épinards, le brocoli, les choux-fleurs, l’artichaut, l’avocat, les champignons.

— Les fibres : les salades vertes crues ou cuites, les graines de lin, le karité, etc.

— Les graisses bénéfiques : le beurre, l’huile d’olive, l’huile de noix de coco, noisettes et noix, sésame et l’huile de sésame.

La nourriture nocive :

— Le sucre

— Le lait

— Les produits laitiers selon la personne

— Toutes les huiles hydrogénées

— La farine blanche

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