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Musique classique et danses modernes

Névine Lameï, Mercredi, 31 janvier 2024

La troupe hongroise Feledi Project, réputée dans le monde de la danse moderne, se produira le 19 février, dans la grande salle de l’Opéra du Caire. Elle présentera Le Villi, un spectacle inspiré de l’opéra éponyme de Puccini.

Musique classique et danses modernes

En visite pour la première fois en Egypte, la troupe hongroise de danse moderne Feledi Project présente Le Villi (Lidércek), l’un de ses spectacles à succès qui date de 2012. Il s’agit d’une adaptation du premier opéra de Giacomo Puccini, connu également sous le titre de The Fairies (les fées), dont la création remonte à 1884.

Dans cet opéra-ballet en deux actes, les fées sont des épouses décédées avant le jour de leur mariage. Ces « pauvres » créatures fantastiques ne peuvent pas reposer en paix. A minuit, elles se lèvent de leurs tombes, se rassemblent en bandes sur les routes, dansant avec les jeunes hommes qu’elles croisent en chemin, et ce, pour venger impitoyablement l’amour bafoué.

La troupe, dont les spectacles de danse s’inspirent souvent des chefs-d’oeuvre de l’opéra classique, explore toutes sortes de sentiments sur scène, allant d’un extrême à l’autre. Les émotions normalement pénibles deviennent plus agréables, ou du moins supportables. « Il y a beaucoup de choses qui agacent les gens de nos jours. Et chez Feledi Project, la solution réside toujours dans le romantisme. Celui-ci dégage une attraction intemporelle », précise-t-on dans le communiqué de presse, introduisant le spectacle qui oppose deux mondes contradictoires.

Le premier est réaliste et prosaïque, mettant en avant une danse de caractère, stylisant — comme de coutume dans le genre — des pas de danse traditionnelle. Et le deuxième est fantastique et mystérieux, avec un décor où la nature est souveraine.

Le spectateur est invité ainsi à partager des scènes fantastiques et sensuelles. La danse est chargée de lyrisme poétique et d’exotisme. L’émotion et la liberté sont les maîtres mots des mouvements des danseuses et danseurs de la troupe hongroise, dont Eszter Lazar, Laura Fehér, Korina Spala, Levente Bajari, Zsolt Trill et Janos Feledi.

Ces derniers, le plus souvent pieds nus sur scène, aiment se déplacer dans un style libre, fluide, presque improvisé.

Chez Feledi Project, l’envie de danser ne relève pas seulement d’une recherche de liberté ou de griserie, mais surtout d’un désir de transe dans des rapports corps/esprit. Le metteur en scène et chorégraphe Janos Feledi cherche à créer des émotions sur scène. Pour lui, danser c’est se rapprocher du coeur du spectateur. Comme si l’on est possédé par une âme errante, essayant de traquer les fantômes de la mémoire.

Explorer ses émotions en dansant

Le Villi de Feledi Project est une aventure intérieure portée par la certitude que l’amour peut guérir les blessures de l’âme de ces créatures fantastiques qui sont les fées. C’est un amour riche en allusions magiques et métaphysiques incarnées par la danse moderne. Le corps y devient le vecteur qui diffuse les émotions diverses. Et la danse, elle, est un véritable exutoire, permettant d’exprimer sa révolte, ses impatiences et ses attentes.

La musique classique se mêle à la danse moderne, avec le désir d’apporter une nouvelle couleur et forme créative. C’est ce qui définit l’ensemble des spectacles de la troupe Feledi Project, depuis sa première production intitulée Ban Idők folyamán címmel (au fil du temps), en décembre 2010. Celle-ci a été suivie par plusieurs succès tels Le Villi (Lidércek) en 2012, Requiem (2016), The Wedding (2017), Orpheus (2018), Electra (2019), Mendelssohn : The First Walpurgis (2020), Don Quichotte (2021), Verdi : Attila (2022), Car (wo)men (2023) et Szalkak (2023). Tous ces spectacles sont interprétés par les membres permanents de la troupe, invitant à chaque fois des artistes différents.

Au cours des 12 dernières années, Feledi Project s’est produit devant des milliers de spectateurs dans plus de 22 villes sur les 3 continents.

Son fondateur, Janos Feledi, a reçu en 2020 le prix Gyula Harangozó, en reconnaissance de son talent exceptionnel. Il s’intéresse dans tous ses spectacles à s’interroger sur la place de l’homme dans le monde, sur sa compréhension du monde et sur la solitude, l’amour … bref, sur la condition humaine.

Dans la grande salle de l’Opéra du Caire, Guézira. Le 19 février, à 20h.

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