3 000 stations de recharge pour voitures électriques devraient être installées en Egypte. (Photo : AI-Ahram)
Le gouvernement multiplie les efforts pour implanter en Egypte l’industrie des véhicules électriques. Deux bonnes nouvelles ont circulé dans les médias ces derniers jours. La première est l’annonce, lundi, par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Ayman Ashour, de la production cette année du premier véhicule électrique égyptien. « La nouvelle voiture électrique fabriquée localement devrait être lancée sur le marché égyptien au cours de l’année 2024 », a déclaré le ministre lors d’un entretien avec l’équipe technique chargée de concevoir la voiture.
En août 2022, l’Académie de recherche scientifique et de technologie a signé des contrats pour concevoir et fabriquer la première voiture électrique égyptienne avec des entreprises privées, dont EgySat Auto. « Deux versions de la voiture seront proposées, la première aura une vitesse de 60 km/h, son prix sera de 150 000 L.E. et la deuxième aura une vitesse de 80 km/h et elle sera proposée à 200 000 L.E. », a déclaré Mohamed Al-Ghamri, président du conseil d’administration de la société EgySat et membre du Conseil spécialisé pour la recherche sur les transports à l’Académie de recherche scientifique et de technologie.
Quant à la deuxième nouvelle, elle concerne la signature d’un accord de coopération stratégique entre l’unité automobile de Raya Holding for Financial Investments (Raya Auto) et XPENG, le fabricant et développeur chinois leader des véhicules électriques. Selon l’accord, le groupe égyptien devient l’agent exclusif du fabricant chinois de véhicules électriques XPENG en Egypte. « Raya entend investir 500 millions de L.E. dans son partenariat avec le fabricant chinois et veut commencer à assembler les véhicules électriques XPENG au cours des 3 prochaines années », a déclaré Medhat Khalil, directeur de Raya holding, lors d’une conférence de presse le 21 janvier.
Selon le communiqué de presse publié par le groupe égyptien, cette collaboration est une étape importante pour XPENG, car il s’agit de sa première entreprise de cette nature en Afrique. « Le partenariat vise à introduire une gamme de véhicules électriques avancés sur le marché égyptien, répondant aux spécifications européennes, au cours du premier semestre 2024, exclusivement via Raya Auto », affirme le communiqué.
Des incitations aux véhicules électriques
La signature de cet accord intervient après le lancement par le gouvernement égyptien d’une stratégie de développement de l’industrie des véhicules électriques. Cette stratégie est basée sur l’octroi d’incitations supplémentaires aux usines qui produisent des voitures respectueuses de l’environnement, ainsi que des incitations aux consommateurs qui utilisent ces véhicules. La fabrication en Egypte des composants des voitures électriques permettra de réduire leurs prix. La partie locale des composants ne sera pas inférieure à 45 %. Parmi les incitations accordées, l’exonération des véhicules électriques importés de douanes à condition qu’ils n’aient pas plus de trois ans. Des incitations supplémentaires seront proposées pour encourager l’industrie locale. Ainsi, des subventions d’environ 50 000 L.E. seront accordées pour les premières 100 000 voitures électriques fabriquées localement. « Grâce à ce partenariat, nous renforçons notre engagement en faveur des véhicules électriques afin de réduire la dépendance aux combustibles fossiles. La prochaine étape comprendra l’importation de voitures entièrement assemblées, en réponse aux avantages offerts par le gouvernement égyptien dans le cadre de ses efforts visant à accroître la diffusion des véhicules électriques », a déclaré Mohamed El-Naggar, PDG de Raya Auto, qui entend s’emparer de 10 % du marché des véhicules électriques en 2024. Il explique que l’entreprise a l’intention de se concentrer sur la commercialisation et la vente des voitures électriques au Caire dans un premier temps au cours de l’année en cours, puis de développer ses activités dans d’autres gouvernorats, dont Alexandrie, à partir de l’année prochaine.
Khaled Saad, secrétaire générale de l’association des fabricants automobile, explique à l’Hebdo l’importance de la coopération avec les entreprises étrangères pour transférer la technologie des véhicules électriques en Egypte. « Le gouvernement et le secteur privé pressent le pas pour accélérer l’implantation de l’industrie des véhicules électriques en Egypte. Cependant, il faut préparer l’infrastructure nécessaire en ce qui a trait aux stations de recharge pour véhicules électriques. Selon le plan gouvernemental, 3 000 stations de recharge seront installées en Egypte. Il n’existe actuellement que 150 à 170 stations », souligne-t-il. Et d’ajouter qu’il est important de sensibiliser les citoyens aux avantages des véhicules électriques par rapport aux voitures ordinaires pour les inciter à les acquérir.
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