Les sociétés de change détenues par les banques ont répondu aux instructions d’augmentation de leur capital. (Photo : Reuters)
La banque Centrale d’Egypte (BCE) a annoncé, le 26 décembre, l’annulation des licences de 7 sociétés de change qui disposent de 17 filiales sur le marché national. La liste comprend Al-Israa Exchange, Golden Marriott, Al-Noor, Misr Cambio, Roxy International, Cairo Switzerland et British Company. « Les sociétés de change feront appel devant la cour administrative de la loi bancaire qui les oblige à augmenter leur capital d’un minimum de 25 millions de L.E. Et ce, sans tenir compte des conditions du marché et des pertes successives subies par le marché des changes en raison de la pandémie du Covid-19, de la guerre russo-ukrainienne et de la crise des devises dont souffre le pays. Ces crises ont entraîné le déclin des activités au sein du marché officiel des devises au profit du marché parallèle », a noté le président du Conseil des bureaux de change auprès de l’Union des Chambres de commerce, Aly Al-Hariri. Tamer Shaker, président de la Golden Marriott Exchange Company, une des sept sociétés ciblées par la décision d’annulation de licences, a confirmé son recours à la justice. « Nous ferons appel devant la justice administrative », a-t-il déclaré, en ajoutant que les sociétés de change subissent des pertes depuis 2020 en raison des crises mondiales successives et des conditions économiques actuelles.
La BCE avait émis en mai 2023 des instructions exigeant que les sociétés de change disposent d’un capital de 25 millions de L.E. et que le capital des succursales affiliées à chaque société ne soit pas inférieur à 5 millions de L.E.
Les crises internationales successives, dont la dernière en date est la guerre dans la bande de Gaza, ont provoqué le recul des ressources de l’Egypte en devises et une pénurie du dollar dans les canaux officiels. Ce qui a entraîné le retour du marché parallèle du billet vert. L’écart de la valeur du dollar entre le prix officiel pratiqué dans les banques et les bureaux de change (31 L.E.) et celui du marché noir (52 L.E. actuellement) a atteint environ 21 L.E. Les responsables des sociétés de change ont déclaré que les activités d’achat et de vente des devises étrangères dans les succursales ont diminué de plus de 95 % en raison du grand écart entre le prix officiel et celui du marché parallèle. « Donc, le capital recommandé par la BCE est difficile à atteindre dans ces conditions. Ce qui poussera la majorité des sociétés de change à fermer leurs portes », selon Al-Hariri.
Le site Internet de la BCE indique que le nombre total de sociétés de change opérant sur le marché égyptien est tombé à 43 sociétés fin décembre 2022, contre 54 sociétés fin décembre 2021. Al-Hariri prévoit que le nombre des sociétés de change tomberait à 26 après la récente décision de la BCE. « Il y a des sociétés qui ont été fermées volontairement tout au long de l’année en raison de ces conditions financières et du marché », confirme-t-il.
Alors que les petites sociétés de change sont menacées par ces conditions difficiles, celles détenues par les banques sont capables de répondre aux nouvelles instructions en gardant leurs plans d’expansion sur le marché. C’est l’exemple de la société de change Al-Ahly, affiliée à la Banque nationale d’Egypte (NBE). « Nous prévoyons d’injecter 100 millions de L.E. dans le capital de la société pour l’augmenter de 400 à 500 millions de L.E. et d’ouvrir 5 nouvelles succursales fin 2023 », a déclaré Abdel-Hamid Mohieddine, président de la société, il y a deux mois, en prévoyant l’augmentation des succursales de la société de 84 à 89 fin 2023. De même, le président de la société Misr Exchange détenue par la Banque Misr, Adel Fawry, a annoncé en octobre l’augmentation du capital de la société de 160 millions de L.E. pour passer de 200 millions à 360 millions de L.E. en vue de répondre aux instructions de la BCE.
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