’Islam Abu Al-Majd, président de l'Autorité nationale de la télédétection et des sciences spatiales. Photo: Al-Ahram
Al-Ahram Hebdo : Quelle était l’importance du forum régional du Programme GEMS-Afrique et du fait qu’il s’est tenu en Egypte ?
Islam Abu Al-Majd : Ce forum développe des solutions futures pour une exploitation optimale des données satellitaires à l’appui des décideurs et du développement durable. Le fait qu’il se tient en Egypte a une grande importance pour renforcer la présence égyptienne en Afrique. Cela montre notamment la force de l’Egypte en matière de sciences, de technologies spatiales et de télédétection. L’accueil par l’Egypte de ce forum reflète également l’intérêt de l’Egypte pour l’Afrique et son intérêt pour les applications spatiales et de télédétection. Ce forum montre l’importance des données satellitaires et de la télédétection dans les programmes de développement de l’Afrique ; que ce soit l’Agenda africain de développement 2030 ou la Vision Egypte 2030 et la vision des pays africains dans des secteurs importants tels l’agriculture, l’alimentation, l’eau et l’environnement côtier et marin.
— Ces dernières années, l’Etat a accordé une grande attention à la technologie spatiale. Quelle est l’importance de ce dossier pour l’Egypte et quel est le rôle de l’Autorité nationale de la télédétection dans la réalisation du développement durable ?
— Le dossier de la technologie spatiale et des satellites est vital pour l’Egypte. D’une part, l’Etat accorde une grande attention à la technologie spatiale, car il est convaincu que ces technologies sont importantes pour l’essor économique et industriel et peuvent jouer un rôle dans le développement du secteur industriel, en particulier de l’industrie spatiale et de l’information. Par conséquent, l'intérêt de l’Egypte pour les programmes spatiaux s'est accru. Elle a lancé des satellites à des fins de télédétection et de formation et a créé une agence spatiale à la hauteur de celle des pays développés. Il y a, d’autre part, un soutien continu de l’Etat égyptien à ces projets. En outre, l'Egypte a accueilli l'Agence spatiale africaine et y a investi pour qu’elle devienne l'une des locomotives de l'industrie spatiale égyptienne aux niveaux local et continental.
Les données satellitaires sont extrêmement importantes pour soutenir le processus de développement et le processus de transformation numérique. Elles sont nécessaires afin que nous puissions empêcher l’empiétement sur les terres domaniales et agricoles. Ces données sont précieuses dans des domaines tels l'eau et l'environnement et permettent d'identifier les sites utiles pour l'aviation civile.
— Parlez-nous de la création de l’Agence spatiale africaine, au Caire, en coopération avec l’Union africaine. Dans quelle mesure les pays africains coopèrent-ils avec l’Egypte dans ce domaine ?
— L’idée de créer l’Agence spatiale africaine remonte à de nombreuses années. L’Egypte a été l’un des premiers pays à soutenir la création d’une agence spatiale pour l’Afrique. Il y a eu une compétition entre l’Egypte et plusieurs pays africains pour accueillir cette agence. L’Egypte a finalement été choisie pour ses universités et ses centres de recherches qui aident au développement.
L’Egypte possède un programme spatial national, elle a lancé plusieurs satellites et possède une expertise dans la technologie et les applications spatiales. La présence de cette agence au Caire peut aider l’Egypte à bénéficier des activités spatiales et à apporter son aide à des projets continentaux dans ce domaine.
Les pays africains se félicitent de la coopération avec l’Egypte dans ce domaine.
— Qu'en est-il des accords les plus importants signés récemment par l'Egypte et qui sont relatifs à la localisation de la technologie spatiale ?
— Le coût des activités spatiales est élevé et son expertise est très diversifiée. Par conséquent, nous devons avoir des partenaires étrangers avec lesquels nous pouvons partager des expériences, travailler et acquérir des compétences. La Chine est parmi les pays les plus importants avec lesquels nous coopérons. Il existe de nombreuses coopératives avec la Chine par le biais de l’Académie chinoise des sciences et l’Agence spatiale chinoise. Il existe également une coopération avec le Japon par le biais de certaines universités japonaises avec notamment des échanges d’expériences et de recherches. Il y a aussi une coopération avec l’Allemagne, l’Italie et de nombreux pays, ainsi qu’un échange d’expérience entre l’Autorité nationale des télécommunications et d’autres organes égyptiens.
— Quel est le rôle de l’Autorité nationale de la télédétection dans la diffusion de la culture spatiale et l'encouragement des étudiants à entrer dans le domaine de la technologie spatiale ?
— L’Autorité nationale de la télédétection joue un rôle actif en soutenant les universités égyptiennes, les programmes spatiaux, les écoles d’ingénierie et d’informatique, ainsi que les facultés d’arts appliqués et de géographie en renforçant les capacités de chacun dans son domaine.
L’Autorité nationale de la télédétection dispose d’une expertise scientifique, technique et technologique qui l’aide à fournir ce service aux universités. Il existe des protocoles d’entente entre l’Autorité et de nombreuses universités égyptiennes. Nous participons à une formation continue et à un processus de formation en été. Par exemple, cette année, 1 670 étudiants ont été formés durant les vacances d’été dans le domaine de l’espace et de la télédétection.
Nous établissons avec plusieurs universités égyptiennes un master professionnel pour répondre aux exigences du marché de travail dans ce domaine. Par conséquent, l’Autorité nationale de la télédétection joue un rôle actif pour former les étudiants et créer un diplômé qui réponde aux besoins du marché de travail local et mondial.
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